CONSTAT — Économie — Exportations : manque à gagner de Rs 100 M pour le premier trimestre

Pour le premier trimestre de 2021, la valeur des exportations a enregistré une baisse de Rs 100 millions comparativement à l’année dernière. La raison principale est attribuée au COVID-19. Une réduction substantielle dans la production de chemises est aussi notée tout comme pour la joaillerie. Malgré les difficultés, une lueur d’espoir se pointe à travers de nouvelles commandes qui viennent vers Maurice.

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La situation des entreprises tournées vers l’exportation a été commentée par le ministre du Développement industriel, Sunil Bholah, suite à séance de travail avec les acteurs du gouvernement et ceux qui secteur privé. L’un des points principaux est la baisse de Rs 100 millions notée de janvier à mars de cette année. Au total, les recettes d’exportation s’élevaient à Rs 9,4 milliards contre Rs 9,5 milliards au premier trimestre de 2020 démontrant ainsi une baisse de 1%. Établissant la comparaison entre les trois premiers mois de cette année par rapport à la même période en 2020, Sunil Bholah indique qu’elle était “normale” et “free of Covid”. « Nos opérations se sont déroulées normalement l’année dernière. Par contre, nous connaissons tous les problèmes liés au Covid-19 de janvier à mars. Nous en avons subi l’effet », explique-t-il.

Les revenus du secteur du textile et de l’habillement ont chuté de Rs 147 millions durant les trois mois de cette année. Les exportations de ce secteur ont diminué de 3,1% passant de Rs 4,8 milliards de janvier à mars 2020 à Rs 4,65 milliards pour la même période de 2021. Les raisons de cette chute importante s’explique par la conséquente baisse dans la demande des chemises. « La demande des vêtements formels a baissé car les gens ont travaillé de chez eux », dit-il.

De plus, l’un des plus grands producteurs de chemises à Maurice, à savoir le groupe Esquel, a cessé ses opérations. Ce groupe exportait ses chemises sous l’African Growth and Opportunity Act (AGOA) vers les États-Unis. « Les effets de janvier à mars ont été ressentis », fait-il ressortir. Cependant, une hausse dans la demande des vêtements décontractés a été notée. De plus, une croissance dans la demande de pantalons et de jeans est confirmée.

Les deux secteurs principaux regroupés sous l’exportation sont le textile et l’habillement et le non-textile. Les exportations du secteur de la bijouterie et des pierres précieuses ont chuté au vu de la nature saisonnière du secteur. La valeur des exportations a baissé de Rs 858 millions de janvier à mars 2021 à Rs 488 millions pour la même période de 2020, soit une chute de 43,1%. Sunil Bholah explique cela par le fait que deux entreprises importantes se sont retrouvées dans la zone rouge et que les opérations ont été perturbées. Il fait aussi ressortir que le secteur de la bijouterie est spécifique car il implique la transformation des matières premières en produit fini. Ce processus prend du temps expliquant ainsi des fluctuations dans les exportations dans ce sous-secteur.

Par ailleurs, en dépit des difficultés des secteurs susmentionnés, le secteur du poisson et des produits dérivés a démontré davantage de résilience. Une légère hausse de 0,7% est constatée dans la demande pour les trois premiers mois de 2021. Les revenus passent ainsi de Rs 2,56 milliards de janvier à mars 2020 à Rs 2,58 milliards. Ces données s’expliquent du fait que les mesures de confinement sont plus allégées sur les marchés principaux de Maurice. La demande de thons en conserve a augmenté.

S’agissant des appareils médicaux, une hausse de 28,2% a été notée. Les revenus de ce secteur ont été de Rs 277 millions de janvier à mars 2021 contre Rs 216 millions pour la même période de l’année dernière. Cette augmentation découle d’une hausse de commandes de deux entreprises majeures. Cette tendance devrait s’accentuer durant le reste de 2021.

Quant à l’horlogerie, la demande a accru de 35,4%. Les revenus sont ainsi passés de Rs 161 millions de janvier à mars 2020 à Rs 218 millions pour la période équivalente de 2021.
Durant ces trois mois, le marché ayant importé le plus de Maurice est l’Afrique du Sud avec une hausse de 33,5% grâce à l’exportation des pantalons. « L’Afrique du Sud continue à émerger comme l’un de nos marchés principaux. Ce marché est à côté de nous et reste un de nos principaux marchés pour l’avenir », dit-il.

D’ailleurs, la Mauritius Export Association entamé ce mois-ci la mise en opération d’un entrepôt en Tanzanie.Sunil Bholah estime que cet entrepôt pourrait s’avérer un “grand atout” pour que de l’Afrique devienne l’un des marchés principaux.
La Grande-Bretagne est en deuxième position avec une croissance de 19,9% en raison d’une augmentation dans l’exportation du poisson. Une hausse de 5,9% est aussi notée sur le marché français en raison d’une augmentation dans les exportations des bandes de montres et d’accessoires.

Manque de main-d’oeuvre

Depuis que l’Inde est durement frappée par la pandémie du COVID-19, plusieurs acheteurs se sont tournés vers Maurice. Face à une telle opportunité, Sunil Bholah soutient que Maurice ne parvient pas à “service” ces acheteurs car la « capacité est restée la même ». Il fait ressortir que l’un des plus grands problèmes auxquels est confronté le secteur est le manque de main-d’oeuvre.
Les chiffres indiquent que plus de 2 000 travailleurs étrangers sont retournés dans leur pays. Et ces derniers n’ont pas été remplacés. Des représentations ont été faites par la MEXA à un High Powered Committee sur le manque de main-d’œuvre. « Les commandes vont continuer à augmenter dans le secteur du textile et de l’habillement tout comme dans les secteurs non textiles. Et là où des manquements ont été enregistrés lors du premier trimestre, nous allons nous rattraper », avance le ministre. À cause de ce manque de main-d’œuvre, il demande aux entreprises de se tourner vers la technologie. Il veut que ce changement s’opère maintenant.
Malgré les conditions difficiles, Sunil Bholah est d’avis que le secteur a « bien fait ». Pour l’avenir, le ministre évoque une consolidation des secteurs. Il croit que d’ici le mois d’octobre ou novembre, les exportations connaîtront un boost. Il cite aussi les accords signés entre Maurice et la Chine, et l’Inde. Pour le moment, il soutient qu’il faut rendre les opérateurs plus résilients et consolider les marchés existants.
Le secteur des exportations contribue à 4,1% au Produit intérieur brut (PIB) du pays. Elles sont 235 entreprises dans ce secteur et incluent 17 716 expatriés en décembre 2020. L’exercice de présenter les chiffres du secteur de l’exportation après chaque trimestre est une tradition par le ministère du Développement industriel.
Lors de cette présentation, la directrice générale de la MEXA qualifie la performance du secteur des exportations de « constante » et « positive » malgré une légère baisse. « Nous avons noté un regain de confiance des clients internationaux vers Maurice. La manière que nous gérons la pandémie est importante », dit-elle. Cette gestion est aussi surveillée par ces clients. Elle demande aux Mauriciens de postuler dans le secteur textile car le secteur recrute en ce moment.

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