Coronavirus : Le tourisme, la manufacture et les recettes fiscales sur le radar

Le ministre Padayachy : « On doit voir quel sera le coût pour l’État avec un impact provisoire chiffré entre 0,1 et 0,3% sur la croissance »

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La MEXA : « L’évolution européenne de l’épidémie de coronavirus est inquiétante »

Le ministère des Finances a mis en place une cellule comprenant des techniciens et principaux acteurs de l’économie pour un suivi de l’évolution du COVID-19 dans la conjoncture, notamment avec l’épidémie affectant aussi l’Europe. Cette situation commence à préoccuper les “stakeholders” de l’économie, avec des inquiétudes exprimées que ce soit par Business Mauritius ou encore la Mauritius Exports Association, en sus des craintes affichées dans le secteur du tourisme.

Le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, laisse entendre que l’impact sur le taux de croissance à l’heure actuelle est chiffré entre 0,1% et 0,3%. « Nous ne pouvons réagir tout de suite. On doit prendre stock, réunir tous les éléments, prendre des données, et venir de l’avant avec des mesures proactives. Il nous faut avoir des données économiques pour évaluer l’impact au niveau de la croissance économique, sur la croissance, sur l’inflation ou encore le taux de chômage et sur les secteurs d’activité », dit-il.

« D’un côté, on prend les mesures afin que Maurice reste une destination sûre, pas de cas de coronavirus, mais de l’autre côté, vu l’importance des services au niveau de notre PIB, nous devons accompagner les contraintes liées avec le fait qu’on veuille rester loin du coronavirus. À l’heure actuelle, selon les estimations de la Banque de Maurice et de Business Mauritius, entre autres, l’impact peut être entre 0,1% et 0,3% », poursuit-il.

Le Grand Argentier avance que le coronavirus est un « élément exogène » et il prévoit des réunions hebdomadaires pour suivre l’évolution de la situation. « J’ai demandé des statistiques au niveau des institutions. Il ne faut pas être trop pessimiste ni optimiste non plus. Il faut être vigilant et on travaillera pour tenter de récupérer ces 0,3%, car cela implique des recettes publiques en moins », concède-t-il. Et d’ajouter que « le gouvernement doit aussi voir quel sera le coût de cette épidémie pour l’État ».

Le ministre a aussi affirmé qu’il est peut-être l’occasion de retravailler les stratégies économiques ainsi que le “branding” du pays. « C’est à nous de retravailler les opportunités comme repenser sur le local et rendre plus attractive la production », a-t-il soutenu. Il a aussi demandé que les institutions du pays fassent parvenir au ministère les derniers développements, comme au niveau des douanes, pour savoir s’il y a une baisse en volume ou une stabilisation au niveau de l’importation et de l’exportation.

Le secrétaire financier, Dev Manraj, a soutenu que parmi les autres perspectives économiques qui s’ouvrent figurent l’Arabie Saoudite et le Moyen-Orient, qui importaient de la Chine et qui sondent le marché mauricien sur le plan du textile et celui de l’agriculture pour les fruits, entre autres. Il a soutenu que l’ambassadeur de Maurice dans ces pays, Showkutally Soodhun, multiplie les contacts et que Maurice « commencera bientôt à exporter ».

Se tourner vers d’autres sources d’approvisionnement

La directrice de la Mauritius Exports Association, Lilowtee Rajmun-Jooseery, explique que la situation est « suivie de près ». Elle ajoute : « Heureusement qu’au fil des années les gros approvisionnements des matières premières de Chine sont bouclés avant la période des fêtes chinoises. » Elle affirme que le secteur se tourne aussi vers d’autres sources d’approvisionnement, notamment en Afrique du Sud, la Turquie ou encore l’Europe. Mais il y a la question des prix, avec des hausses allant jusqu’à 20%.

La directrice de la MEXA dit toutefois être « inquiète » quant aux dernières nouvelles de la propagation du coronavirus dans les pays européens, notamment en Italie. « L’évolution de ces derniers jours de la situation en Europe est inquiétante et on redoute déjà les effets de cette situation », laisse-t-elle entendre, en soutenant que « des alternatives doivent être trouvées afin de faire face à cette nouvelle donne économique ».

Du côté de l’Economic Development Board, on laisse entendre qu’il faut rester sur ses gardes quant aux développements économiques découlant de la propagation du COVID-19, car les données peuvent changer du jour au lendemain. D’autres avenues économiques sont pour l’heure « réfléchies » comme le marché indien ou encore la Russie. L’on compte aussi s’affirmer avec la participation de Maurice, notamment la Mauritius Tourism Promotion Authority (MTPA) à l’ITB, la plus grande foire du tourisme en Allemagne, en principe prévue pour la semaine prochaine.

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