Corruption : Maurice en chute libre à l’indice de TI

La dernière édition de l’indice de la corruption de Transparency International, rendue publique hier soir, place Maurice en borderline. Avec un score de 50 points sur un maximum de 100, Maurice, qui recule de sept points en cinq ans, se retrouve en zone rouge car plus de deux pays sur trois dans les 180 faisant partie de cet exercice international se retrouvent sous cette barre psychologique de 50. De plus, Maurice fait partie d’un groupe de 62 pays dont les scores ont été revus à la baisse lors de cette édition. Dans cette perspective et dans une tentative d’atténuer les répercussions de ce classement sur le plan international, le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a signifié son intention, selon Transparency International, de mettre à exécution un programme avec pour objectif de récupérer au moins 16 points, pour atteindre les 66 %, au cours des dix prochaines années.

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La réalité de l’indice de perception de la corruption est accablante pour Maurice. Avec un score de 50 sur l’indice de perception de la corruption, Maurice arrive désormais au 54e rang mondial sur un total de 180 pays. Pire est que le pays occupe la sixième position en Afrique derrière le Botswana, les Seychelles, le Cap Vert, le Rwanda et la Namibie. Pour la précédente édition, Maurice pointait, avec un score de 54, en 50e position. De ce fait, depuis 2012, Maurice a vu son score chuter de 7 points, passant de 57 à 50 et du 43e rang mondial au présent rang de 54e.

Pour établir ce classement, Transparency International s’est basée sur les données de cinq sources internationales pour justifier le score de Maurice. Ces sources sont Bertelsmann Foundation Transformation Index, Global Insight Country Risk Ratings, le Varieties of Democracy Project, Economist Intelligence Unit Country Ratings et le World Economic Forum Executive Opinion Survey (EOS).

L’évaluation de Varieties of Democracy Project (VDP), qui a octroyé la plus mauvaise note à Maurice, a pesé de tout son poids dans cette dégringolade. Outre le fait que cet organisme met l’accent sur le système électoral des pays, il analyse aussi l’espace citoyen et la capacité des gouvernements à consulter la société civile. La liberté de la presse et l’accès à l’information constituent deux autres facteurs cruciaux à ce titre. Depuis l’année dernière, Transparency Mauritius avait mis l’emphase sur la nécessité du gouvernement de ne pas opérer dans l’opacité mais de s’ouvrir au dialogue avec les différents acteurs de la société civile et privée. Ainsi, Transparency Mauritius s’appesantit sur le fait que « pour progresser, l’île Maurice a besoin de nouvelles législations sur le Freedom of Information sur la déclaration des avoirs des élus et des hauts fonctionnaires, le financement des partis politiques et la limitation du nombre de mandats pour le poste de Premier ministre. Le respect des institutions est primordial pour la bonne gouvernance et il serait souhaitable que les nominations à la tête des institutions ne soient plus faites selon des considérations politiques mais selon le principe de la méritocratie ».

La dernière enquête d’Afro- Barometer, menée par Strat- Consult, dresse un tableau quasi similaire sur la thématique de la corruption et de la démocratie, en affirmant que les acteurs économiques et politiques doivent encourager la liberté d’expression, la libre circulation de l’information, la pluralité idéologique ainsi que des consultations permanentes avec les acteurs de la société civile.

Dans un commentaire général, Transparency Mauritius avance que « la bataille contre la corruption ne peut être faite sans la participation de tous les acteurs. La presse et la société civile se doivent de demander des comptes aux gouvernements. Il est donc essentiel qu’il y ait un dialogue soutenu avec les différents acteurs au plus vite avant de finaliser des nouvelles législations ou de réviser des lois existantes comme celle concernant la déclaration des avoirs des élus et des hauts fonctionnaires ou le Prevention of Corruption Act ».

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