Coup de feu : « Jevin ti pe badine ek revolver » relate un témoin à la police

Une plaisanterie qui a mal tourné. Telle est la thèse privilégiée par la Major Crime Investigation Team (MCIT), qui enquête sur la mort de Seewajee Bhikoo, âgé de 52 ans, atteint d’une balle à la tête dimanche soir près de l’ambassade de l’Inde, à Floréal. Si dans un premier temps, le constable Jevin Ramah, âgé de 29 ans, avait allégué que la victime s’était donné la mort avec son arme de service, un témoin de la scène a apporté plus de précisions sur ce qui s’est réellement passé.

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Ce mécanicien d’une trentaine d’années avance que « Jevin ti pe badine avek revolver » et qu’un coup de feu est parti de son arme accidentellement. Lors de son interrogatoire “under camera” aux Casernes centrales, le témoin avance qu’il a rencontré Seewajee Bhikoo dans sa Toyota à Vacoas, alors qu’il marchait dans la rue. « Mo ti abitie aranz so loto kan gagn problem », dit-il. Et d’ajouter que le quinquagénaire l’a invité à monter à bord pour aller chercher une boisson alcoolisée dans un commerce.

En chemin, ils ont croisé le constable Jevin Ramah qui devait se rendre à l’ambassade de l’Inde, où il était posté comme sentinelle. Comme la victime le connaissait, il l’a invité à le déposer à Floréal. Auparavant, ils se sont dirigés vers le poste de police de Vacoas, où le suspect devait prendre possession de son arme de service, une Webley & Scott de calibre 38 mm. Le mécanicien avance que le policier a pris place sur le siège passager avant alors qu’il se trouvait à l’arrière. Le témoin avance que Seewajee Bhikoo a voulu comprendre le fonctionnement de l’arme. « Jevin inn tir bal depi revolver pou montre kouma zarm fonktione », dit-il.

Or, selon les règlements des “standing orders” de la police, il n’avait pas le droit de sortir son arme de son fourreau, surtout en présence d’un civil. En arrivant près de son lieu de travail, il a remis les balles dans le revolver. Or, le mécanicien avance que le quinquagénaire a voulu prendre l’arme dans la main pour satisfaire sa curiosité. Mais le constable Jevin Ramah la lui a arrachée des mains et une balle est partie, atteignant la victime à la tête. Comme il faisait noir et que la scène s’est déroulée dans la voiture, le témoin dit ne pas être en mesure d’affirmer qui a tiré sur la gâchette.

Le mécanicien dit avoir pris peur en voyant du sang sur le quinquagénaire inerte. « Mo ti panser li ti fini mor », a-t-il déclaré à la MCIT. Le constable Jevin Ramah a pris le revolver pour la mettre dans la “sentry box” de l’ambassade indienne, avant d’alerter ses collègues de la Central Division. De son côté, le témoin dit avoir appelé le SAMU avant de quitter les lieux. Sur les images des caméras CCTV de Floréal Road, l’on note sa présence près de la voiture de Seewajee Bhikoo.

Le témoin s’est finalement rendu à la police mardi matin pour confirmer sa présence sur le lieu du drame. Il a participé à un exercice de reconstitution des faits dans l’après-midi pour expliquer à la MCIT ce qui s’est passé. D’ailleurs, la police a retrouvé la douille dans la portière de la Toyota. Le mécanicien a été relâché après son interrogatoire à ce stade de l’enquête. Le constable Jevin Ramah sera, lui, interrogé aux Casernes centrales ce mercredi, et ce assisté de ses avocats Davina Deonarain et Siddhartha Hawoldar. Ces derniers comptent venir de l’avant avec une motion pour la remise en liberté conditionnelle de leur client vendredi à la Bail and Remand Court. Le suspect fait, lui, l’objet d’une accusation provisoire d’assassinat.

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