COUR | Coupable de blanchiment d’argent : Peine maximale de dix ans de prison réclamée pour Christelle Bibi

Marie Christelle Isabelle Bibi a été reconnue coupable par la magistrate Naveena Parsuramen en Cour intermédiaire sous trois accusations de blanchiment d’argent. Lors des plaidoiries avant le prononcé de la sentence, la poursuite, représentée par Me Azam Neerooa, a réclamé la servitude pénale, soit dans ce cas pas moins de trois ans, mais n’excédant pas dix ans, selon les dispositions de la loi. La défense plaide quant à elle pour une amende. Le verdict sera rendu le 27 janvier.

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Christelle Bibi a été reconnue coupable d’avoir accepté en 2017 de prendre possession d’une somme de Rs 180 000 à trois reprises, alors que cet argent provenait du trafic de drogue. La cour avait conclu que Christelle Bibi était parfaitement consciente, en prenant possession de cet argent, que ce dernier provenait de transactions illicites. Lors des plaidoiries avant le prononcé de la sentence, la poursuite, représentée par Me Zam Neerooa, assistant DPP, a soutenu que compte tenu du verdict de culpabilité et de la gravité du délit, l’unique verdict que devait rendre la cour était la servitude pénale, soit un terme d’emprisonnement de plus de trois ans.

L’avocat de la poursuite a rappelé les méfaits du blanchiment d’argent sur l’économie du pays, soit « causant une menace pour la sécurité nationale et le système financier du pays avec des activités criminelles, qui créent une économie parallèle pouvant déstabiliser tout un système ». Me Azam Neerooa a indiqué que dans ce présent cas, l’accusée « a joué un rôle majeur », du fait que c’est à elle que l’argent a été donné. Pour la poursuite, l’accusée ne bénéficie pas de facteurs atténuants jouant en sa faveur, n’ayant en effet « pas montré de remords », n’ayant pas coopéré avec la police et ayant déjà été condamnée en 2015 pour un délit similaire, soit un délit lié à la drogue. La poursuite réclame de fait une peine variant entre trois et dix ans de prison.

Me Alwin Juwaheer, avocat de Christelle Bibi, a pour sa part tenu à préciser que la cour « n’a pas l’obligation d’infliger une peine de prison en plus d’une amende », ayant en effet le choix entre les deux. Il a ainsi préconisé une amende dans le cadre de cette affaire, avançant que sa cliente a le droit de choisir de plaider non coupable et que si elle n’a pas témoigné de remords, c’est du fait qu’elle réfute certaines allégations faites à son encontre. Me Juwaheer a également demandé à la cour de prendre en considération le fait que l’accusée a déjà passé 659 jours en détention policière.

Marie Christelle Bibi était poursuivie sous trois accusations de blanchiment d’argent en Cour intermédiaire. Il lui était reproché d’avoir reçu Rs 180 000 à trois reprises sous les instructions d’un certain Ramesh. Elle avait ainsi récupéré Rs 40 000, Rs 70 000 puis Rs 70 000, deux fois à Rose-Hill et une fois dans un quartier résidentiel d’Eau-Coulée. Tony Riacca, sous les instructions du dénommé Ramesh, avait pris possession des sacs en plastique contenant les sommes d’argent pour les remettre à Christelle Bibi. La jeune femme avait été arrêtée le 23 mai 2017 par les enquêteurs de l’Anti-Drug and Smuggling Unit à la suite des dénonciations de Navin Kistnah dans le cadre de la saisie record de 135 kg d’héroïne dans le port.

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