COVID-19 BILL — Non-Baked Deal : La BOM s’invite aux débats politiques

XLD : « Pe vinn dir nou ki pou pran sa larzan la (Foreign Reserves) ek pou investi a drwat e a gos »

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Des amendements aux clauses 6, 46 et 47 de la Bank of Mauritius Act, en vue de permettre au gouvernement de bénéficier des appuis financiers conséquents Post-COVID-19, projettent de nouveau la Banque centrale au cœur du débat politique. La principale appréhension porte sur l’indépendance entamée de la Banque de Maurice, susceptible d’être qualifiée de « succursale de l’hôtel du gouvernement » en matière de gestion monétaire. En ce début de semaine qui doit voir l’Assemblée nationale adopter le COVID-19 (Miscellaneous Provisions) Bill, les moyens que se donne le gouvernement pour assurer la reprise économique du pays font tiquer des observateurs politiques et économiques.
Ainsi, le leader du Parti mauricien social démocrate (PMSD), Xavier-Luc Duval, qualifie cette série d’amendements au cadre légal régissant la Banque centrale de « très dangereux pour le pays ».  Pour lui, ces trois dispositions majeures qui seront apportées à la Bank of Mauritius Act, notamment la nouvelle disposition que la Banque de Maurice pourra à travers son Board « grant » des fonds pour soutenir le gouvernement central au niveau des mesures fiscales afin de « stabiliser l’économie du pays », constituent un danger énorme pour l’avenir de la Banque centrale d’autant plus que cette provision ne fait nullement mention des limites de décaissement.

Il s’élève énergiquement contre la démarche autorisant la Banque de Maurice à investir ses Foreign Reserves dans des sociétés ou compagnies mises sur pied pour faciliter le développement économique. « Pe vinn dir nou ki pou pran sa larzan la ek pou investi a drwat e a gos », s’insurge-t-il. Et celui-ci d’avertir contre la dépréciation accélérée de de la roupie en ayant recours aux subventions illimitées du Special Reserve Fund de la Banque centrale.

Ce qui amène le leader du PMSD à se poser aussi des questions sur l’indépendance de la BOM vis-à-vis du gouvernement et du ministère des Finances au vu de l’utilisation à outrance de cette institution à des fins politiques pour la survie de L’Alliance Morisien. Il dresse un parallèle avec l’expérience du Zimbabwe avec une « hyperinflation ». « Pe profit COVID-19 Bill pou fer bann sanzman permanan », affirme-t-il en soutenant que le projet de loi du gouvernement comporte aussi plusieurs « open-ended measures ».
Eric Ng, lui, abonde dans le même sens en déplorant un manque de discipline fiscale dans ce contexte de l’impact du coronavirus et du fait que le gouvernement opte pour la « dévaluation » de la roupie… « C’est un Bad Move du gouvernement de puiser dans les ressources de la Banque de Maurice. On observe que le gouvernement compte utiliser tous les fonds de la BOM pour financer des mesures fiscales. C’est inflationniste. Li kler ki avek sa politik la zot pe devalie laroupi ek bann rezerv an deviz pou diminue », dit-il.
« Pa akoz sa sitiasion COVID-19 la ou pe bizin kre lamone. Pa pou ena prodiktivite », poursuit-il. Et de dénoncer l’amendement à la Finance and Audit Act, donnant celui un mandat exagéré, dans tous les sens du terme, au ministre des Finances, Renganaden Padayachy. En effet, le gouvernement a signifié son intention d’augmenter les avances de Rs 3,5 milliards à Rs 15 milliards que le Grand Argentier pourrait puiser dans le Consolidated Fund.

« Se enn move prinsip gestion. COVID Fund se enn fon spesial ki finn kre andeor bidze. Li pa Accountable dan parlman. Pa kapav poz kestion lor sa bann lavans la. Limit ti Rs 3,5 milyar. Kan ou met li Rs 15 milyar sa ki parlman kapav poz kestion, be li danzere », fait ressortir Eric Ng, qui déplore que l’utilisation de ces sommes se fasse dans l’opacité. Il émet aussi des réserves au sujet de l’abolition de l’article 7 de la Public Debt Management Act, soit le plafond de la dette publique.

Eric Ng crie à l’absence de la discipline fiscale. « Pa ti neseser aboli sa alor ki ti kapav dekrete ki COVID-19 se enn Exceptional Circumstance. Si ou fer sa, ou bizin prezant enn plan trwa zan kouma ou pou respekte det piblik », ajoute-t-il. Il est d’avis qu’à présent il n’y a pas de règles au sujet de la dette publique et que « la li kapav ale mem ».

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