COVID 19 — Depuis hier matin : La Valette classée en zone rouge

Une structure de distribution alimentaire mise en place et coordonnée par Caritas-Bambous

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La Valette, localité située à un kilomètre de Bambous, qui compte les familles les plus démunies de la République et où un millier de personnes, dont le tiers sont des mineurs, vivent dans de petites maisons, a été décrétée zone rouge hier matin. Une dizaine de personnes habitent parfois sous le même toit. Des habitants de la localité expliquent que des policiers sont venus sur place pour leur annoncer la nouvelle. Sylvio Lodoïska, curé de la paroisse de Bambous, a rencontré hier après-midi John Anseline, le représentant du village de Bambous, des membres de la structure Renforcement des Familles, la force policière, entre autres, pour mettre en place une structure pour distribuer des colis alimentaires aux habitants à La Valette. Dès qu’il a appris la nouvelle, il a mobilisé toutes les personnes-ressources autour de lui, notamment celles de Caritas-Bambous et de la Blood Donors Associations pour venir en aide aux familles qui sont dans le besoin.

« J’ai déjà pris contact avec la police de Bambous pour mettre en place une structure pour une meilleure coordination entre les différentes parties concernées pour pouvoir acheminer les vivres vers ces familles, » dit le prêtre. Guillano Ameer de Caritas-Bambous ajoute que « lorsque j’ai appris la nouvelle que cette partie du village de Bambous a été décrétée zone rouge, j’ai été bouleversé. Je me suis dit voilà une autre plaie qui vient s’ajouter à une plaie déjà vive. Car c’est un quartier où la misère est parlante. Il faut absolument aider ces familles, et plus particulièrement les enfants qui sont nombreux là-bas, les personnes handicapées, les vieilles personnes malades sans compter ceux qui ont du mal à parler de leur misère ou qui sont réticents à témoigner de leurs conditions de vie. Nous allons veiller à ce que tout le monde mange à sa faim. S’il y a une chose qui a toujours fait ses preuves ici, c’est la solidarité entre voisins. Kan enn vwazin pena manze lot ena. Zot touzour partaz antr zot mem si bizin mange la mwatie vant. » Une démarche positive qu’il apprécie beaucoup et qui le motive à s’engager davantage et à se battre pour améliorer leur condition de vie dans la localité.

Micheline, mère de deux enfants et qui habite cette localité depuis plusieurs années, est catégorique : « Nous ne serions pas en zone rouge si les autorités sanitaires avaient pris toutes les dispositions nécessaires pour faire des exercices de Contact Tracing dès qu’elles avaient appris qu’un habitant de La Valette qui tenait un petit commerce avait été testé positif au COVID-19. Il y a eu de la négligence et trop de laisser-aller. » Ce ne fut que jeudi après-midi, dit-elle, que certains habitants auraient appris qu’une équipe de la Santé était sur le terrain de basket de la localité pour faire des tests PCR.
« C’était le grand cafouillage. Le désordre total. Je ne crois que cela se serait passé ainsi dans une autre localité », déplore-t-elle. Selon elle, dans une localité comme La Valette, loin de tout, très retiré et « abandonné par les autorités » et où le taux d’analphabétisme est très élevé, le ministère de la Santé aurait dû accorder une attention particulière au problème, c’est-à-dire dès le premier cas positif.
Pas plus tard que jeudi après-midi, témoigne-t-elle, des enfants jouaient partout dans les espaces vides. Hier matin, précise-t-elle, il y avait des habitants qui étaient regroupés devant l’unique boutique de la localité pour acheter du pain.« Li inpe normal parski personn pa ti okouran si pou dekret La Valette zon rouz. De toute façon, il n’y a pas de choix, » dit-elle.
Il se demande comment ces familles, faute d’un emploi stable, vont faire maintenant pour subvenir à leurs besoins si cette localité reste en zone rouge.
Le comité avait besoin de trouver des fonds de Rs 100 000 pour pouvoir donner des colis alimentaires et Rs 500 a chaque famille. D’où l’appel lancé par Sylvio Lodoïska aux paroissiens, aux sponsors et aux volontaires de la région.

À hier matin : 13 nouveaux cas et un 31e décès

A hier matin, le compteur au Covid-19 continue de progresser. 13 nouveaux cas et un nouveau décès lié au virus même si le ministère de la Santé évoque que la principale cause est attribuée à une autre pathologie.
Ainsi, quant aux trois cas détectés dans des COVID-19 Testing Centres, il s’agit d’habitants de Pointe-aux-Sables, l’Amitié et de Lallmatie. Deux (2) de ces cas sont toujours en cours d’investigation.
Sept patients détectés grâce aux exercices de Contact Tracing en cours, il s’agit d’habitants de Highlands (2), Plaine des Papayes (1), La Valette (1), d’Epinay (2), St Julien (1).
2 cas détectés lors d’un exercice de dépistage à la Valette, Bambous.
1 cas détecté au Jour 7 en quarantaine.
Un patient positif admis en centre de traitement est décédé dans la soirée.
Le nombre total de cas positifs de la COVID-19 au niveau local depuis le 5 mars dernier est comme suit :
598 cas enregistrés suite au Contact Tracing et prélèvements dans les COVID-19 Testing Centres
171 cas enregistrés en quarantaine (patients négatifs à l’admission).
Le nombre de cas actifs au niveau local est donc de 183.

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