(Covid-19) Deuxième vague – L’Hôtel du GM pris en tenailles sur deux fronts

Le décès, en 25 heures, de trois patients de dialyse suite à la contamination au New Souillac Hospital Cluster fragilise la Santé

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Offensive de PMSD/MMM/Reform Party contre les restrictions de mouvements des parlementaires de l’opposition et les expulsions des Seniors de l’hémicycle

Arvin Boolell : « Nous réclamons une commission d’enquête sur la gestion de la deuxième vague de la pandémie de coronavirus »

Avec le nombre de décès liés à la COVID-19 lors de la deuxième vague ayant franchi la barre des dix de la première, l’Hôtel du Gouvernement se voit être acculé. D’autant plus qu’hier en moins de 24 heures, le pays a enregistré les décès de trois patients suivant des traitements à la dialyse et contaminés à la COVID-19 au New Souillac Hospital. En principe, au moins 37 patients du New Souillac Hospital Cluster sont sous stricte surveillance médicale dans des centres de quarantaine, notamment à l’hôtel Tamassa et deux d’entre eux sous oxygène, donnant une indication de la gravité de leur état de santé. La responsabilité du ministère de la Santé s’alourdit vu la présence dévastatrice du virus COVID-19 au département de traitement de cancer de l’hôpital de Candos. A hier après-midi, un des derniers patients de ce dernier département était sous Ventilator. Sur un autre front, le gouvernement devra faire face à une nouvelle offensive conjointe du PMSD, du MMM et du Reform Party contestant l’interdiction de circuler imposée par le Premier ministre, Pravind Jugnauth, sous le couvert des dispositions de la Quarantine Act de même que l’expulsion Sine Die, décidée conjointement avec le Speaker, Sooroojdev Phokeer, des Seniors de l’Assemblée nationale. Une façon de dire que l’Hôtel du Gouvernement est pris en tenailles.

Esseulé depuis bientôt une semaine et avec l’absence du Premier ministre de la plateforme de communications sur la COVID-19 depuis la soirée du 23 mars, le ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, s’est évertué à limiter les dégâts sur le plan du bilan de la deuxième vague, avec le nombre de décès atteignant 11 contre 10 lors de la première vague. « Mo pou koumans par sa tris nouvel », a-t-il déclaré pour faire état du décès du septième patient en traitement à la dialyse à l’hôpital de Souillac. En cours d’après-midi, Mahadoo Jeebun, âgé de 57 ans, habitant Surinam, qui avait été placé à l’Isolation Ward de l’hôpital de Souillac, était décédé. Le bilan s’est alourdi en début de soirée d’hier avec deux nouveau décès de Dookoomaree Saab, âgée de 67 ans et de Mohammad Azad Ramjaun, 67 ans, des patients de dialyse et habitant Chemin-Grenier.

Après l’indélicatesse de Catherine Gaud, la semaine dernière et la campagne en vue de sa démission en tant qu’Adviser du ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, qui se la joue en solo dorénavant vu que l’autre Adviser, Zouberr Joomaye, semble vouloir afficher Low Profile, ne s’est pas aventuré à donner officiellement la moindre indication de la cause du décès. Lors de la tranche des réponses aux questions, il a fait état des dispositions du protocole établi par l’Organisation mondiale de la Santé tout en ajoutant que les causes de décès dans les Birth Certificates relèvent de la responsabilité des médecins. Il n’a pas manqué d’ajouter un volet d’explications des plus savantes mais hors de portée du grand public.

Rebondissant sur cet aspect de causes avec maintenant une dizaine des 37 dialysés du New Souillac Hospital décédés à hier après-midi, le Dr Arvin Boolell, chef de file du parti Travailliste à l’Assemblée nationale, s’insurge contre les pratiques. « Nous avons eu sept décès avec les patients de dialyse en quarantaine, qui sont au nombre de 37. Le ministre peut-il confirmer s’il y a eu des autopsies dans chacun de ces cas et les conclusions ? Dans les circonstances, le pays a besoin d’une commission d’enquête sur la gestion de cette deuxième vague par le Premier ministre et le ministre de la Santé. Plus de cinq semaines après, pour ne pas dire trois mois, c’est toujours le flou sur le patient zéro de cette deuxième vague. C’est un gouvernement, qui agit de manière criminelle envers la population, qui est placée sous Lock and Key », fait-il ressortir en fin de journée en laissant deviner les prochaines initiatives politiques du côté du parti Travailliste.

Arvin Boolell, qui commentait alors le septième dialysé victime du virus, s’est également élevé contre l’arrivée de 202 ressortissants indiens à bord d’un vol d’Air Mauritius jeudi dernier. « Le gouvernement peut-il expliquer à la population quel protocole a été adopté pour ces arrivées? Ou encore où était l’urgence de faire venir cette main-d’oeuvre étrangère en plein confinement de la deuxième vague? » souligne-t-il avec force.

D’autre part, le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, avec le soutien du leader du MMM, Paul Bérenger, et du leader du Reform Party, Roshi Bhadain aussi bien que Nando Bodha, envisagent un Challenge direct contre l’interdiction de circuler imposée aux parlementaires de l’opposition. Ces derniers sont privés de Work Access Permits (WAPs) leur permettant d’aller à la rencontre de leurs mandants. Les appels de Xavier-Luc Duval au Premier ministre pour revoir cette décision anti-démocratique sont tombés dans l’oreille d’un sourd.

Ainsi, le choix du lieu du point de presse du PMSD/MMM/Reform Party de ce matin n’est nullement « politically innocent ». Les leaders de ces trois partis et Nando Bodha comptent se rencontrer en la résidence de Paul Bérenger à River Walk avant de faire le point avec la presse vu que mardi aucune séance parlementaire n’est prévue en raison du jour férié pour la fête Ougadi.

Pour pouvoir participer aux discussions de ce matin à River Walk, Xavier-Luc Duval et Nando Bodha devront quitter le Nord de l’île pour traverser divers barrages routiers alors que Roshi Bhadain fera le déplacement d’Albion. Une épreuve de force qui sera suivie avec une attention à l’aller comme au retour.

Les dirigeants du PMSD, du MMM, du Reform Party et Nando Bodha devront également se prononcer sur deux autres Moves politico-judiciaires, notamment la contestation en Cour suprême des dispositions de la Quarantine Act interdisant des mouvements des parlementaires de l’opposition et également la contestation de l’expulsion de Paul Bérenger et de Rajesh Bhagwan de l’Assemblée nationale. Cette action judiciaire ciblant le Speaker devra être menée par Me Antoine Domingue, Senior Counsel.

Du côté du parti Travailliste, la contestation de l’expulsion d’Arvin Boolell, devrait également être logée en Cour suprême avec Me Hiren Jankee, Senior Attorney, mettant au point les derniers détails dans les documents légaux nécessaires.

En tout cas, un début d’hiver qui pourra être politiquement chaud…

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