COVID-19 GATE – EMERGENCY PROCUREMENTS : Atmosphère asphyxiante autour des Ventilators de Pack & Blister

- Lakwizinn du PMO, qui s’apprêtait à accuser réception de ces 50 Ventilators ce matin sur le vol MK 34321 de Paris, devra encore faire preuve de patience - L’Hôtel du GM tente de gérer le double K.-O. de Pack & Blister, soit le proche d’un Top Gun du GM, en tant que missing link avec l’Espagne et la condamnation pour fraude fiscale du cerveau de cette entité avec deux commandes de Rs 500 millions

Bientôt 110 jours, soit plus de trois mois depuis que la firme espagnole Pack & Blister a été payée rubis sur l’ongle la somme de Rs 476 329 362.30. Mais les 50 respirateurs artificiels (ventilators), pièce maîtresse dans l’arsenal d’équipements médicaux pour le traitement des cas aggravés de Covid-19, ne sont pas encore en possession du ministère de la Santé, voire n’ont pas encore débarqué au Cargo Shed du Sir Seewoosagur Ramgoolam International Airport. Pourtant, à la mi-journée d’hier, Lakwizin du Prime Minister’s Office était en attente pour aller réceptionner, à l’atterrissage ce matin du vol d’Air Mauritius MK 34321, ces équipements tant attendus. Mais très vite, la déception était visible. Ces respirateurs artificiels de Pack & Blister ne figuraient pas sur le Cargo Manifest de ce vol avant son décollage de Roissy-Charles de Gaulle d’hier après-midi. Mais ce qui a encore ajouté à l’atmosphère asphyxiante autour de ces respirateurs artificiels à l’Hôtel du gouvernement demeure les versions contradictoires, à quelques heures d’intervalle fournies, par le Premier ministre, Pravind Jugnauth, le ministre du Commerce, Yogida Sawmynaden, et le communicant en chef de la Covid-19, Zouberr Joomaye, qui fait l’objet d’une enquête de l’Independent Commission Against Corruption (ICAC) concernant le terrain à bail de la clinique projetée à Coromandel. Plus assourdissant encore est le silence à l’Hôtel du gouvernement sur Pack & Blister après le double K.-O. des dessous de la connexion Madrid/Port-Louis. La compagnie espagnole Pack & Blister, et le cerveau condamné à la prison ferme pour fraude fiscale en Espagne continuent à alimenter la chronique.

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Le dernier détail en date est que les 50 respirateurs artificiels commandés par le ministère de la Santé, dont la facture la plus importante de la série Covid-19, avait déjà été réglée par la State Trading Trading Corporation depuis le 3 avril, n’ont pas encore été livrés. Dans le cadre de l’opération médiatique Klinik Mama, Lakwizinn du PMO croyait pouvoir frapper un coup ce matin. A l’Hôtel du gouvernement, hier, l’impression était que ces 50 respirateurs artificiels allaient être embarqués à bord du vol d’Air Mauritius au départ de Paris pour arriver à Maurice ce matin. Mais en début d’après-midi, c’était le désenchantement, car confirmation a été transmise à Port-Louis que ces équipements médicaux d’urgence n’ont pas été embarqués. Aucune explication n’a été fournie pour justifier ce contretemps, saut que très probablement ce cargo du ministère de la Santé sera embarqué sur un des prochains vols.
“Si, au moins, nous avions reçu ces ventilators pour le compte du ministère de la Santé, nous aurions pu mettre en sourdine ce scandale, qui commence à déjà à être hors de contrôle. Cela risque d’emporter la gestion positive de la pandémie jusqu’ici à Maurice”, se lamente-t-on à l’Hôtel du gouvernement. Néanmoins, les contradictions notées dans les explications officielles de ces derniers jours semblent suffoquer le pouvoir politique.
A ce stade, ni le Premier ministre Pravind Jugnauth ni les deux Frontline Ministers, Kailesh Jagutpal et Yogida Sawmynaden, et encore moins le porte-parole du National COVID-19 Committee, Zouberr Joomaye, n’ont été clairs et consensuels sur la séquence des événements de l’épisode controversé de la commande passée à Pack & Blister. En effet, lors d’une sortie publique et officielle, mercredi dernier, pour un constat des travaux de construction de la Link-Road de Coromandel à Gros-Cailloux, Pravind Jugnauth a justifié le choix de la compagnie Pack & Blister pour l’approvisionnement de Maurice en équipements médicaux, dont les respirateurs artificiels.
« E kan nou finn ariv a enn konpagni etranzer ki ti pe deza fourni 1 gouvernman, noun deman li eski li kapav fourni. Nou fin pass nou komand », a laissé entendre le chef du gouvernement. Il a également déclaré que ces mêmes respirateurs artificiels avaient été fournis à l’Angleterre et que des défauts ont été notés. « Noun verifie avan vin moris, e nou finn kone ki zot defective. Evidaman nou pa pou aksepte », dit-il. Il a affirmé que la commande a été vérifiée « avan vin moris ». Selon lui, les autorités étaient en passe de finaliser un nouveau marché avec Pack & Blister. Il n’a nullement fait mention que la nouvelle cargaison pourrait coûter plus cher, avec une augmentation de 7 000 euros par unité, 20% de plus.
Absence
de cohérence
De son côté, le ministre Jagutpal n’a rien mentionné au sujet de cette commande modifiée de Pack & Blister. Il a simplement dédouané son ministère et celui du Commerce sur le choix de cette compagnie espagnole. « Se Pack and Blister ki finn vin ver ministere Komers ek Lasante. Li finn deman nou ki nou bizin. Tou ban konpagni ki finn pre pou donn nou seki nou bizin, nou finn tourn ver zot. Ban konpagni regulie finn dir nou zot pa pa kapav. Minister komers ek la sante pan al rod personn. Se zot ki finn vin ver nou », a-t-il dit en ajoutant qu’à ce moment-là, il n’y a pas eu de compétiteurs rivalisant avec Pack & Blister.
La pression grandissant non seulement sur la cargaison attendue de Pack & Blister, mais aussi sur les conflits d’intérêts allégués du General Manager de la State Trading Corporation, Jonathan Ramasamy, et des compagnies ayant bénéficié de contrats dans le cadre de ces emergency procurements, le ministre Sawmynaden a été forcé d’interrompre son silence. Sa ligne de défense est que les procédures ont été enclenchées au National COVID-19 Committee et que la STC n’a fait que suivre les ordres des commandes passées.
Interrogé sur le fait que le patron de Pack & Blister est connu pour fraude fiscale en Espagne, Yogida Sawmynaden a déclaré que « nou pa la dan enn komite an period de kriz pou al cheke ki X Y Z pe fer » et que « noun aste marsandiz ek lin vini ». Sans dévoiler qu’il y a des changements sur la commande et des frais additionnels.
Zouberr Joomaye s’est mêlé à la parfie en faisant comprendre que « tou seki noun demande noun gagne. Ban ventilators la in livre me nou pan satisfé, E noun dir li nou le lot kalite ventilators ». Pourtant, ces équipements médicaux n’avaient pas encore été livrés. Ces explications pèchent par une absence de cohérence totale, le Premier ministre prenant la défense de ses ministres en laissant entendre qu’il n’y a aucune fraude “de nou kote” presque au même moment ou l’ICAC descendait à la STC, aux ministères du Commerce et de la Santé et à Hyperpharm Ltd pour procéder à la saisie des dossiers des emergency procurements pour les besoins d’enquête suite à une lettre du présodent du Parti travailliste Patrick Assirvaden réclamant une enquête du directeur général de l’ICAC, Navin Beekarry.
Mais c’était avant les révélations dans les colonnes du Mauricien de vendredi au sujet du lien manquant entre Port-Louis et Madrid pour les deux commandes d’au moins Rs 500 millions financées par l’enveloppe de Rs 1 milliard de la State Trading Corporation. Ce lien ne serait autre qu’un proche parent d’une VVIP du GM qui d’apparence se présente au-dessus de tout soupçon dans ce genre de “deals”.
A hier, cette VVIP du pouvoir évite de venir de l’avant pour confronter cette information ou tout au moins cette connexion de sang, alors que du côté de l’Hôtel du gouvernement, l’on tente de gérer ce “direct” après celui du début de la semaine portant sur la condamnation pour fraude fiscale du cerveau de Pack & Blister.
En tout cas, le scandale de Pack & Blister is here to stay for long..

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