COVID-19 | Le DPM Steven Obeegadoo: « La réouverture des frontières présente autant de risques que d’opportunités. »

De janvier à la date de la fermeture des frontières, environ 300 000 touristes sont venus en vacances à Maurice. Des revenus en termes de rentrées touristiques insuffisantes pour faire tourner l’économie du pays, où le secteur injecte quelque Rs 63 milliards annuellement, avec une contribution au Produit intérieur brut (PIB) de 8%. Du fait de la pandémie, et de la fermeture des frontières, le gouvernement a fini par débourser près de Rs 2 milliards pour soutenir l’industrie. Avec une question aujourd’hui : comment et dans quelles conditions procéder avec la réouverture des frontières, ce qui constitue pour les autorités un véritable casse-tête.

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L’ouverture des frontières devient de plus en plus une question problématique pour le gouvernement, à un moment où le pays ne recense plus de cas de contamination à la COVID-19. Si les opérateurs hôteliers souhaitent naturellement une réouverture rapide, le problème, c’est qu’aucune date n’a encore été arrêtée à ce jour. « Nous comprenons parfaitement votre impatience et nous cherchons au plus vite une date indicative pour la réouverture. Il nous faut réussir cette transition difficile vers la réouverture dans les meilleurs délais et conditions sanitaires », concède le Deputy Pime Minister et le ministre du Tourisme, Steven Obeegadoo.

Face à un parterre composé principalement d’opérateurs du secteur, hier matin, Steven Obeegadoo a soutenu : « C’est une question complexe. La réouverture des frontières présente autant de risques que d’opportunités. » Il a ainsi fait mention de la problématique à ouvrir les établissements hôteliers sur une base commerciale. De l’autre côté, les protocoles de sécurité à mettre en place pour les touristes et le personnel hôtelier sont aussi à considérer, dit-il. « Comment faire tout en gardant notre acquis le plus précieux du moment, autrement dit que la COVID-19 ne circule plus au sein de la communauté locale », se demande-t-il, rappelant que le rapatriement des Mauriciens à l’étranger se poursuit et « l’importance de protéger le pays ».

Du fait de la fermeture des frontières, l’industrie touristique voit ses revenus au point mort. De mars à juillet, le gouvernemeny a déboursé environ Rs 2 milliards pour subventionner les salaires des employés et Rs 16 millions pour les “Self Employed” du secteur. Le ministre Obeegadoo reprend : « Le tourisme ne peut vivre indéfiniment de l’aide de l’État. C’est une question qui nous préoccupe tous les jours. Les frontières devront rouvrir un jour et l’industrie du tourisme doit redémarrer. » La question demeure toutefois de savoir quand les avions de touristes pourront de nouveau atterrir et comment procéder. « C’est toute la problématique, notamment pour la quarantaine, qui n’est pas chose facile à organiser pour l’État », dit-il.

Rappelant ces moments difficiles pour tous les opérateurs, il avance que certains d’entre eux en ont profité pour rénover leurs hôtels ou investir dans la formation de leur personnel. D’autres doivent puiser dans leurs réserves, tandis que d’autres encore empruntent afin de sauver leur entreprise. Steven Obeegadoo a aussi mis en valeur l’importance du partenariat public/privé dans le domaine touristique. « Rien n’est acquis. Il faut travailler tous les jours », dit-il, précisant que « chacun a son rôle dans ces moments difficiles que nous vivons ».

Le président de la Tourism Authority, Avinash Gopee, fait état du développement d’une plateforme “B to B”, qui connectera les producteurs locaux et les opérateurs du tourisme. Une démarche qui, dit-il, regroupe plusieurs partenaires locaux. Des changements seront notamment apportés en aidant les opérateurs touristiques à adopter des pratiques durables vers une certification reconnue internationalement. Et de soutenir qu’une soixantaine de PME auront une certification cette année.

Des règlements de la Tourism Authority seront par ailleurs amendés, pour apporter une « dose de tourisme durable ». Quant à la structure interne, elle sera revue pour une communication plus efficace. Selon lui, la Tourism Authority a développé une nouvelle dynamique depuis quelque temps, « car il est impératif d’agir en conséquence pour préserver la pérennité du secteur », le pays étant confronté, dit-il, « à une situation sans précédent ». A noter que le Chief Executive Officer de SME Mauritius, Ravin Rampersad, était également présent lors de cette ouverture. Il s’est appesanti sur les plans de soutien de son organisme aux petites et moyennes entreprises.

Le secteur du tourisme emploie pas moins de 40 000 personnes directement et 100 000 autres indirectement. En 2019, le pays a accueilli plus de 1,4 million de touristes. Quant aux deux jours de l’atelier de travail, ils sont le fruit d’une initiative de la Tourism Authority et de Sus-island Mauritius, le tout parrainé par l’Union européenne sous le Switch Africa Green Programme.

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