COVID-19 | Médecin contaminé à Curepipe – Dr Gujadhur : « Encore une fois, où se trouve la source de contamination ? »

 « Il faut absolument briser la chaîne de transmission, autrement le virus continuera de circuler »

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La détection d’un nouveau cas, parmi le personnel affecté au centre de vaccination de Curepipe, a fait réagir l’ancien patron des services de la Santé, le Dr Vasantrao Gujadhur. « Comment ce médecin a-t-il contracté le virus ? Soit c’est un patient qui le lui a transmis, soit un autre membre du staff. Il n’y a pas cinquante réponses ! »

Le Dr Gujadhur dit « regretter » que « depuis le début de cette deuxième vague, les services de la Santé n’aient pas fait preuve de professionnalisme en ce qu’il s’agit de briser la chaîne de transmission ». Il cite, à cet effet, plusieurs cas de personnes qui se sont retrouvées positives à la COVID-19. « Mais comment l’ont-elles contracté ? De qui ont-elles eu le virus ? Pa kone ! » Il continue : « Personnellement, je connais plusieurs cas avérés. Par exemple, le monsieur de New-Grove. Comment a-t-il eu la maladie ? Un autre, le marchand de légumes de Batimarais, idem. À ce jour, on ne sait pas comment, ni surtout, de qui, ces patients ont attrapé la COVID-19. Pourtan, li pann tom depi lesiel, non, maladi-la ? »

Pour le Dr Vasantrao Gujadhur, « là où le bât blesse, à mon sens, et d’après les informations qui remontent jusqu’à moi, c’est au niveau des services de la Santé qui n’observent pas comme il le faut le protocole de l’OMS en ce qu’il s’agit de la décharge des patients guéris ». Il élabore : « Au 14e jour, si le PCR est négatif, un deuxième PCR doit être fait, dans les 24 heures qui suivent, sur le patient auquel l’hôpital donnera sa décharge après son traitement. Seulement si ces deux PCR consécutifs sont négatifs, alors le patient est considéré comme guéri. Sinon, il est toujours malade et porteur du virus ! Mais d’après mes informations, la Santé n’effectue pas ces tests au 14e jour, mais au 10e jour. »

Ce qui amène l’ancien directeur des Services de la Santé à arguer : « Dans ce cas, ils sont en train de laisser sortir des patients qui sont encore malades ! Et ces personnes, ne le sachant pas, se promènent partout et transmettent le virus ! Voilà comment celui-ci continue de circuler… Et tant qu’on n’aura pas brisé la chaîne de transmission, il continuera de circuler ! De ce fait, le risque de se faire contaminer est grand. On n’est à l’abri nulle part et à aucun moment, puisqu’il y a des personnes positives qui circulent parmi nous ! »

C’est de cette manière, explique le Dr Gujadhur, que « l’on se retrouve avec des patients qui sont rentrés chez eux et qui ont été testés à nouveau positifs ». Il y a eu, dit-il, plusieurs cas comme ça. Le professionnel de la santé rappelle aussi que le Flu Clinic de l’hôpital Jawaharlall Nehru avait également été fermé et transformé en Isolation Ward. « Mais qui avait contaminé le staff, là-bas ? Encore une fois, on ne sait pas ! » Et de reprocher aux services de la Santé « de ne pas remonter à la source des transmissions ». Il ajoute : « Les dépistages, qui sont faits, ne sont pas Targeted. Il faut cibler spécifiquement les potentiels porteurs et non pas faire uniquement les tests aléatoires. »

Le médecin estime de plus que « c’est le résultat d’une politique d’amateurisme pratiquée dès le départ ». Il poursuit : « Prenons l’exemple du Singapour. Ils ont préféré un Lockdown total d’un mois. Pourquoi ? Parce qu’il n’est pas question de rouvrir le pays avant de briser la chaîne de transmission. Ce que nos services n’ont pas fait ici, avant de demander à tout le monde de vaquer à ses occupations ! »

Le Dr Gujadhur avance de plus : « Certainement, nous sommes condamnés à vivre avec le virus, et donc, changer, modifier et adapter nos habitudes avec les gestes barrières et des précautions d’usage, et même supplémentaires, afin de rester vigilants. Cela, afin de diminuer les risques de contamination, et d’infecter nos proches, d’autant plus que la plupart d’entre nous vivent avec tantôt des personnes âgées, tantôt des proches qui souffrent de diverses pathologies affectant leur système immunitaire. Autant de personnes vulnérables et pouvant facilement contracter la maladie, donc. » Mais, continue-t-il, « pour autant, le gouvernement doit assumer sa part de responsabilités et briser la chaîne de transmission est un moyen de sécuriser la population ».

Et sur ce point, propose l’ancien directeur des services de la Santé, « les hôpitaux devraient donner le la, en prévoyant d’ores et déjà des salles spéciales, pouvant accomoder une vingtaine de lits ». L’idée, soutient le Dr Gujadhur, « c’est d’un screening dès l’étape d’entrée des patients, où l’on parviendra à identifier les patients positifs, les diriger vers les soins spécifiques, évitant ainsi la contamination et la fermeture de tout une ‘ward’, comme cela a été le cas dans plusieurs établissements hospitaliers, durant cette deuxième vague. Il faut également envisager un ‘fast track’ afin de ne pas alourdir les tâches administratives des hôpitaux.» De cette manière, conclut le Dr Vasantrao Gujadhur, « les patients sauront que les hôpitaux sont plus ‘safe’. »

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