COVID-19 — Opération « Eclipse » avec 2e vague : La zone rouge de Vallée-Pitot ébranle

  • Suspense de mise avec l’intensification du Contact Tracing concernant le Covid-19 Cluster d’Arsenal
  • La contamination d’un membre du Contact Tracing, habitant Bon-Accueil, s’ajoute à l’équation délicate
  • Aveux de Jagutpal : la Herd Immunity avec le programme de vaccination repoussée au-delà du mois d’août

Avec l’opération « Eclipse », le ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal – qui s’est débarrassé de ses Senior Advisers Gaud et Joomaye – a confirmé la gravité de la situation dans au moins un des faubourgs de la capitale. Ainsi, sur la plateforme de la Covid-19 Communication Cell, il a confirmé la mise de Vallée-Pitot sous zone rouge. De ce fait, dès hier après-midi, comme tel avait été le cas pour d’autres précédentes zones rouges, les forces de l’ordre ont fait installer des barrages policiers autour de cet espace pour mieux contrôler le mouvement de la population et le flux de véhicules. Cette décision d’opérer une première zone rouge dans une partie de la capitale en sus des trois encore en vigueur, soit Rivière-des-Anguilles/Tyack, Camp-Diable et Bonne-Terre, est venue ébranler l’option d’une sortie compère du deuxième Lockdown à partir du 30. Toutefois, le ministre de la Santé s’est gardé de se prononcer de manière officielle, n’empiétant nullement sur les prérogatives du Covid-19 High Level Committee, présidé par le Premier ministre, Pravind Jugnauth. Une autre indication majeure, qui émerge en ce début de semaine, est que le Target du mois d’août pour atteindre la Herd Immunity, condition Sine Qua Non de réouverture des frontières, annoncée pour le mois d’août, est reporté avec le ministre de la Santé se contentant d’un « le plus tôt possible, le mieux ce sera ».

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Depuis hier après-midi, les habitants de Vallée-Pitot, sous le coup de cas positifs à la COVID-19 depuis le 12 mai, se retrouvent en zone rouge avec au moins six points de contrôle mis en place avec la présence d’éléments de la Special Mobile Force et de la Special Supporting Unit avec pour objectif d’interdire des mouvements inutiles de la population hors de cette zone en vue de briser la chaîne de transmission de ce nouveau Covid-19 Cluster à partir d’un cas de contamination à Arsenal.

Auparavant, le ministre avait fait état du faible taux de participation des habitants au programme de Contact Tracing depuis le premier cas positif dans la région, soit le Caretaker de GMD Atchia SSS dans le sillage du SC Exam Cluster avec le MES Coordinator. Pour l’exercice de dépistage du 17, 57 habitants s’étaient présentés, pour celui du 20 12 et du 23 28. Avec la zone rouge en place, les autorités ont réitéré leur appel aux habitants de Vallée-Pitot pour qu’ils se fassent dépister « pour leur propre bien, de celui de leurs proches et de la communauté ».

Depuis la confirmation de ce nouveau cas durant le week-end, le ministère de la Santé a déjà placé en quarantaine ceux qui ont côtoyé le contaminé alors que des résultats de tests de dépistage effectués en début de semaine sont connus dans la nuit d’hier à ce matin. Ces nouvelles données devraient permettre aux autorisés de mieux jauger l’envergure de la situation.

Comme annoncé dans l’édition du Mauricien d’hier, l’Arsenal Covid-19 Cluster avec un premier cas détecté par la Flu Clinic du Sir Seewoosagur Ramgoolam National Hospital comprend également un cas, notamment l’employeur du Super Spreader d’Arsenal, qui travaille en tant que garde-malade à Dreamton Park (Block A) à Quatre-Bornes. L’habitante de Vallée-Pitot est une autre employée et collègue de l’habitante d’Arsenal. Les occupants du Dreamton Park, qui ont subi des tests, sont priés de s’auto-isoler en attendant les résultats de laboratoire.

D’autre part, depuis dimanche soir, le ministère de la Santé se trouve confronté à un nouveau cas de contamination parmi le personnel affecté au Contact Tracing. Cet habitant de Bon-Accueil a été testé positif dans le cadre de la mise en application du protocole. Néanmoins, Kailesh Jagutpal a été incapable d’expliquer ce cas d’infection vu que ces Frontliners de la Santé bénéficient de Protective Equipment. Tout simplement, il a trouvé qu’il aurait pu être contaminé par un de ses proches. C’est ce qu’il a déclaré sans nulle autre forme de procès.

Ces quatre nouveaux cas positifs pour une journée dominicale alors que le ministère surfait sur une vague de « no new cases » la semaine dernière, sont venus remettre en question la logique de la fin complète du déconfinement à partir de dimanche. « Bizin reflesi bien. Bizin get la sitiasyon. Les données pe sanze toulezour. Nou pe kontigne huette sitiasyon », a concédé Kailesh Jagutpal au sujet de l’échéance de dimanche prochain au vu de ces cas identifiés dans différentes régions de l’île. Il devait même évoquer une « situation difficile » avec la décision devant être prise par le Covid-19 High Level Committee en fin de semaine sur la base des données disponibles sur le terrain.

Dans un autre ordre d’idées, la réouverture des frontières reste encore plus problématique. N’en déplaise au Deputy Prime Minister et ministre du Tourisme, Steven Obeegadoo. En tout cas c’est ce qui découle des indications fournies à la population par son collègue de la Santé au sujet de l’évolution du programme de vaccination anti-COVID-19.

« Nou pa bizin panse ki vaksin nou pe gagne… Pou Collective Immunity, nou pe kontinye travay. Pour le Timing, li pou depann lor bann fakter. Li pa neseserma pou le mwa out. Mais notre objectif demeure d’atteindre cette immunité collective le plus tôt possible », a fait comprendre Kailesh Jagutpal, qui n’a pas été en mesure de fournir des détails sur les prochaines cargaisons de vaccins à partir des dernières 500 000 doses de la République populaire de Chine. Il a rassuré que la capacité de vaccination est à hauteur de 10 000 par jour.

Pour sa part, le Deputy Commissioner of Police, Krishna Jugroo n’a pipé mot sur les rallyes du week-end au regard des dispositions de la Quarantine Act. « La police ne peut être présente à chaque coin de rue ni encore dan sak lakaz. Lapolis pe kontrol la sityasion… », devait-il déclarer en substance à la télévision hier après-midi.

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