Aucune trace à hier de l’Order Paper pour la séance parlementaire fixée à vendredi
À trois jours de la date de la prochaine séance parlementaire fixée pour vendredi, aucun parlementaire n’avait encore reçu l’Order Paper pour cette séance à hier et les spéculations allaient bon train quant à la décision envsagée par le Premier ministre, Pravind Jugnauth. « Nous sommes en face d’un grand dilemme », dit le leader de l’opposition, Arvin Boolell. « Il s’agira de savoir si toutes les mesures de précautionsseront prises afin de protéger non seulement les parlementaires mais les membres du personnel à l’Assemblée nationale. On ne peut les exposer aux risques », poursuit-il.
De son côté, le leader du MMM, Paul Bérenger, attend toujours la publication de l’Order Paper pour l’éventuelle séance de vendredi. Il s’interroge également sur la sécurité des parlementaires et tout le staff encadrant les travaux. Si la séance est maintenue il se prononce en faveur d’un test de dépistage de tous les parlementaires, de l’effectif et de la sécurité.
Pour le leader du PMSD, « si ce n’est que pour une PNQ et la poursuite des débats sur le discours-programme, ce serait à mon avis une perte de temps. L’agenda parlementaire doit impérativement être changé pour que nous puissions examiner et voter des lois relatives à l’état d’urgence sanitaire », soutient-il. Et de proposer, entre autres, un amendement de la loi pour que le Parlement puisse siéger en mode virtuel comme le fait le Parlement européen. Il est question également de la présentation d’autres lois ayant trait à l’État d’urgence et surtout préparer dès maintenant la gestion de crise, tant sanitaire, sociale et économique sur le long terme car tout cela risque de durer. « Pendant la crise du Brexit, le Parlement britannique avait réservé de longues séances de questions-réponses sur ce sujet. Je réclame une séance similaire dans l’intérêt public car rien ne semble très clair en ce moment », affirme-t-il.
« Le Speaker a sollicité mon avis au sujet des travaux parlementaires », indique Arvin Boolell. Et celui-ci d’ajouter : « J’ai partagé mon point de vue après avoir consulté deux anciens Speakers. Xavier-Luc Duval et Paul Bérenger ont été informés. Xavier-Luc Duval a proposé un parlement virtuel. Je pense que ce n’est pas pratique. Ni Paul Bérenger et ni Navin Ramgoolam partagent mon avis et ne souhaitent que la Constitution soit amendée à cet effet. J’ai aussi parlé au président du Ptr Patrick Assirvaden et au Whip de l’Opposition Shakeel Mohamed, qui continuera à être en relation avec le Speaker. »
Il existe plusieurs courants de pensée au sujet des travaux parlementaires mais la clé réside entre les mains du Premier ministre qui détient, en tant que Leader of the House, les prérogatives de fixer l’agenda parlementaire. Certains pensent que le parlement doit être convoqué et comme ce fut cas le 20 mars dernier pour être ajourné à une date ultérieure sans qu’il y ait aucune déclaration ministérielle. D’autres sont en faveur d’une prorogation du parlement afin de recommencer à zéro par la suite et d’autres privilégient une session qui réunirait uniquement le quorum de parlementaires soutenu par un staff minimum afin d’assurer leur sécurité.