Encore 48 heures de suspense pour les Top Guns du gouvernement en auto-isolement, dont le PM, Pravind Jugnauth
— L’establishment du ministère de la Santé grippé avec pas moins d’une trentaine d’officiers forcés à l’isolement suite à une « cross-contamination »
Le confinement sanitaire en vue de lutter contre le Virus Sans Frontière du COVID-19 est prolongé jusqu’au lundi 4 mai, soit pour deux semaines additionnelles. Cette décision a été entérinée par le conseil des ministres d’hier, réuni par visioconférence, suite à l’onde de choc de jeudi avec le nombre de cas positifs avérés au COVID-19 augmenté de 41 en 24 heures, et surtout, les risques potentiels de contagion au ministère de la Santé, avec l’état-major en auto-isolement, de même que le Premier ministre, Pravind Jugnauth, et d’autres ministres devant également se confiner à domicile vu que la Confidential Secretary du ministre de la Santé, Kailash Jagutpal, a été testée positive au coronavirus suite à des tests de dépistage de mercredi. À cette situation sont venues s’ajouter deux nouvelles victimes au COVID-19 à la mi-journée d’hier (voir texte plus loin). En début de soirée, le nombre de nouveaux cas positifs était de l’ordre de 318, soit quatre de plus que jeudi.
Dans l’immédiat, avec la situation de gridlock au ministère de la Santé depuis jeudi après-midi, avec plus d’une trentaine de fonctionnaires de même que le Premier ministre et d’autres membres du gouvernement devant se mettre en auto-isolement, l’urgence est de prendre connaissance des résultats de tests de dépistage au COVID-19. Après une première série de tests en fin de semaine, les principaux concernés devront se soumettre à d’autres tests de confirmation prévus dans les prochaines 48 heures. Le suspense pour le Premier ministre, le ministre de la Santé et d’autres membres du gouvernement, et des fonctionnaires de la Santé devra durer jusqu’en début de semaine au moins.
Cette situation affecte particulièrement le ministère de la Santé, dont le personnel fait partie des frontliners dans la lutte contre la propagation du COVID-19. Aucun doute que les rouages d’opération de ce ministère ne peuvent fonctionner à plein régime momentanément en pleine crise de coronavirus.
Dans ces circonstances, le prolongement du lockdown a été imposé par la force des choses vu qu’en principe la roadmap pour une « reouvertir an faz » de l’économie avait déjà été élaborée au Prime Minister’s Office et n’attendait que le feu vert du conseil des ministres. Ce plan prévoyait une reprise full swing avec des Work Acces Permits alloués pour un retour au travail dès lundi au port et à l’aéroport, dans le domaine de la santé, dans les food and seafood related activities, dont le sucre et l’élevage, les services de sécurité et la manufacture, dont la confection de masques et de sanitizers.
Par contre, dans d’autes secteurs, le target était des activités à hauteur de 10% dès lundi pour passer à 25% en fin de semaine, alors que le full swing ne devait être atteint qu’à la levée du confinement sanitaire, soit après le 4 mai. Ces secteurs sont la construction, les télécommunications, le global business et le business process outsourcing.
À l’issue du conseil des ministres, le Premier ministre a aussi présidé la réunion du high-level committee sur le COVID-19, toujours par voie de visioconférence, pour discuter des modalités de cette extension du confinement national. Intervenant à la télévision, hier en début de soirée de sa self-isolation, Pravind Jugnauth a rappelé l’urgence de prolonger le couvre-feu sanitaire jusqu’au lundi 4 mai.
Toutefois, avec les conditions différentes, le confinement sera levé officiellement le 15 avril à Rodrigues et à Agalega, sauf pour les écoles et collèges. Il a aussi confirmé l’arrivage d’une première cargaison d’équipements médicaux de République populaire de Chine. Le courrier d’Air Mauritius qui a atterri hier en début de soirée a transporté deux millions de masques et 100 000 visières en vue de lutter contre la propagation du COVID-19.
Le Premier ministre a tenu à saluer ceux qui sont dans le frontlne de la lutte contre le coronavirus, notamment la police et le personnel médical « ki pe fer bann gro sakrifis. »