Crime, justice et sécurité : Une hausse de 21% des arrestations en 2017

  •  52% des victimes d’homicide involontaire tuées dans leur résidence
  •  Le nombre de condamnés admis en prison passe de 3 698 en 2016 à 4 272 en 2017

Dans la 10e édition des “Digest of Crime, Justice and Statistics” pour l’année 2017, rendue publique cette semaine et qui compile les données auprès du DPP, du judiciaire, de la force policière et de Mauritius Prisons Services, il apparaît que le taux des délits a augmenté de 2% en comparaison avec l’année 2016, soit passant de 364 904 à 356 182. La majorité des délits (84%) concernait des infractions au code de la route alors que 16% des délits rapportés étaient liés à des crimes et à des agressions. Le nombre de personnes arrêtées a connu une hausse conséquente de 21%, passant de 21 389 en 2016 à 25 936 en 2017. Pas moins de 42 417 délits ont été répertoriés par la police, dans lesquels 26 154 ont fait l’objet d’un procès.

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Dans ce rapport pour 2017, les statistiques sur le nombre d’homicides sont accablantes, avec une hausse de 34% en 2017, soit passant de 80 en 2016 à 107 en 2017. Le nombre d’homicide involontaire, lui, a augmenté de 38 à 52. Quant aux homicides volontaires, le nombre de tentatives est passé de 9 à 14 tandis que ceux ayant été commis ont atteint 41, contre 33 dans le dernier rapport. En 2017, 61% des victimes d’homicide volontaire étaient des hommes alors que 42% des victimes ont plus de 45 ans. Fait troublant : il est indiqué que 52% des victimes ont été tuées dans leur résidence et que la moitié des victimes étaient des proches ou parents de leur agresseur.

Entre 2016 et 2017, le nombre de délits sexuels rapportés à la police a connu une baisse de 15%, soit passant de 678 à 576. La majorité des victimes d’agression sexuelles sont des jeunes femmes. Sur les 576 victimes répertoriées, 88% étaient des femmes, 57% ont moins de 16 ans, 59% sont des étudiantes et 21% avaient un lien de parenté avec leur agresseur. 54% des délits ont été commis dans une résidence.

Concernant la prolifération de la drogue à Maurice, malgré les sentences plus sévères imposées, une hausse de 10% de délits liés à la drogue a été notée, soit passant de 3 370 en 2016 à 3 719 en 2017. Sur 3 719 délits de drogue rapportés, 46% concernaient le cannabis, 26% l’héroïne, 4% des sédatifs et tranquillisants et 1% la buprénorphine. Les 23% restant concernent la drogue synthétique et le haschisch. La valeur marchande de la drogue saisie en 2017 est estimée à Rs 3,064 milliards. Les statistiques démontrent par ailleurs que la quantité d’héroïne saisie par kilo en 2017 est 12 fois plus élevée qu’en 2016. De même, 59 cas d’importation de drogue ont été détectés en 2017, soit huit de plus qu’en 2016. Enfin, 42 278 plants de cannabis ont été déracinés par l’ADSU en 2017, contre 72 100 en 2016.

Délits sexuels : taux en baisse

En 2017, 42 417 délits ont fait l’objet d’enquête policière, dans lesquels 26 154 ont engendré un procès. Ainsi, selon le rapport, le nombre de suspects arrêtés ou avertis en 2017 a connu une augmentation de 21%, passant de 21 389 en 2016 à 25 936 l’année dernière. De ce chiffre, 74% des délits qui leur sont imputés concernent des délits sur des biens tandis que 19% sont liés à la drogue. Toutefois, le nombre de suspects arrêtés pour des délits sexuels a connu une baisse conséquente en 2017 (-25%). Le nombre de personnes poursuivies a connu une légère baisse, passant de 15 634 en 2016 à 15 491 en 2017.

Le rapport note également que l’on compte à Maurice pas moins de 112 postes de police. Le recrutement de policiers ne cesse par ailleurs de s’accroître. En comparaison à 2016, où l’on relevait 12 660 officiers de police, l’on en comptait en 2017 12 991, soit 331 de plus. Le “police to population ratio” est de 10 pour 1 000. À noter que la police comprend le staff de la Special Mobile Force, de la National Coast Guard, du National Security Service et la Police Band.

Du nombre de policiers, 11 907 officiers sont de sexe masculin et 1 084 sont des femmes. Au niveau des prisons, la République en compte 12 (trois prisons pour femmes, deux centres de redressement pour délinquants juvéniles, six prisons pour hommes et une prison à Rodrigues). En ce qui concerne le personnel carcéral, l’on dénombre 1 171 officiers pour une moyenne de 2 261 détenus. Dans les centres de redressements pour garçons et filles, l’on comptait 43 officiers en 2017. À noter que sur les cas référés au DPP par la police, le nombre total a connu une hausse de 3%, soit de 11 994 en 2016 à 12 357 en 2017. Le DPP a référé 1 444 cas en cour de justice l’année dernière. Il a logé 52 cas devant les Assises et mené 196 appels devant la Cour suprême.

Autre point notable : une baisse de 16% a été notée concernant le taux de condamnations en 2017, passant de 112 453 à 94 981. Pas moins de 130 769 délits criminels ont été déterminés l’année dernière tandis que 73% des personnes poursuivies ont été reconnues coupable des délits imputés, dans lequel 99% sont des adultes. La baisse du taux de condamnations résulte en une baisse dans les condamnations pour des contraventions (-33%), infractions au code de la route (-19%), délits sexuels (-12%) et délits de drogue (-7%). À titre de comparaison, l’année dernière, 72% des délits avec condamnations résultaient de délits routiers.

Il existe 59 salles d’audience de cour de justice, selon le rapport 2017, en attendant que la nouvelle Cour suprême soit opérationnelle, en 2019, laquelle comptera 24 salles d’audience. L’on comptait en 2017 au total 58 juges, Senior Magistrates et magistrats, incluant le chef juge et le Senior Puisne Judge.

4 272 condamnés admis en prison

Le nombre de condamnés admis en prison en 2017 a augmenté de 16%, passant de 3 698 (2016) à 4 272 l’année dernière. Sur 100 personnes détenues en prison, 69 étaient des récidivistes. Ainsi, en 2017, le taux d’occupation moyen des prisons était de 69%, le taux d’occupation le plus élevé étant de 73% et le taux le plus bas, 61%. De 2016 à 2017, le taux d’occupation carcérale de Maurice est passé de 71% à 69%. Les délits ayant causé la condamnation du suspect concernent principalement les cas de vol (51%), les infractions liées à la drogue (7%), les agressions (3%) et d’autres infractions contre les biens (3%).

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