Curepipe : Isolée, mais pas paralysée

  • SDF : le maire, Hans Margueritte, assure un repas par jour

Comptant, à hier, deux clusters et un nombre important d’habitants contaminés à la Covid-19, la ville de Curepipe, doublement confinée, n’avait pas la même allure que jeudi, jour où les banques, quincailleries, meat shops, boutiques de proximité et supermarchés étaient autorisés à ouvrir leurs portes. Si lors du premier jour de courses les Curepipiens ne se sont pas rués vers les commerces rendant l’accès dans ces endroits stratégiques relativement fluide, hier, dès le matin, les files d’attente étaient interminables et la situation n’avait pas changé en début d’après-midi.

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Malgré le temps pluvieux, les citadins, craignant une fermeture totale des grandes surfaces et une rupture de stocks, ont été se ravitailler. Et c’est sur les réseaux sociaux, notamment la page People of Curepipe, que les Curepipiens ont exprimé leurs sentiments d’être coupés du reste du pays, déploré les blagues de mauvais goût sur la situation sanitaire dans la ville et surtout pour demander des informations pratiques sur les services essentiels et l’approvisionnement en gaz ménager. De plus, avec les restrictions sur l’accès dans la ville, la livraison des produits alimentaires n’a pu se faire correctement. Sollicité par des citadins inquiets, le maire de Curepipe, Hans Margueritte, se veut rassurant sur la disponibilité du gaz ménager.

« La livraison des bonbonnes dans les points de vente, y compris les boutiques de quartier, se fait graduellement depuis jeudi dernier. On ne devrait pas connaître de pénurie », dit-il. Et saluant de passage « la discipline exemplaire des Curepipiens, lesquels ont compris qu’ils doivent rester chez eux », le maire de la Ville lumière en profite pour rappeler que le ramassage d’ordures ménagères reprendra son cours ce lundi. Les entrées dans Curepipe étant interdites, des éboueurs de la mairie habitant les régions limitrophes n’ont pu se rendre à leur travail. Et la compagnie privée qui assure ce service également n’a pu répondre présent vendredi, alors que la veille, elle sillonnait la ville.

Pour ce qui est des services de santé, les cliniques privées de Curepipe restent accessibles et la plupart des pharmacies sont opérationnelles. Par ailleurs, sur une base volontaire et à titre personnel, Hans Margueritte et quelques bénévoles assurent un repas aux sans domicile fixe de Curepipe tous les jours.

Les supermarchés moins bondés jeudi

Hier, dans des supermarchés, les contrôles à l’entrée se faisaient de manière très stricte, la police n’étant jamais bien loin. Le calme qui prévalait jeudi dans le supermarchés contrastait avec la ruée d’hier. À Jumbo Express  le premier supermarché à avoir émis un communiqué le 6 mars confirmant qu’il avait reçu un client testé positif à la Covid-19 – les activités avaient repris normalement avant le confinement. Et ce, après avoir testé tous ses employés. Ainsi, pour le premier jour des courses après le confinement, soit jeudi, pas de longues files d’attente à l’entrée ni de parking bondé. Seuls un agent de sécurité – pour prendre la température, désinfecter les mains des clients, tout en vérifiant leur carte d’identité – et une policière sont debout devant les portes de l’enseigne. À l’intérieur, tout le monde porte le masque. Quant aux caissières, en plus du masque, elles portent des visières protectrices et des gants. Et tout est systématiquement nettoyé et désinfecté après le passage de chaque client. Un travail laborieux, mais nécessaire pour accueillir les Curepipiens depuis tôt le matin. “Non, pena bokou dimounn. Depi gramatin li koumsa mem”, nous disait une des caissières.

Même constat dans une autre grande surface où il n’y avait qu’une dizaine de clients. “Puisque les supermarchés ferment plus tard, les gens paniquent moins. Aussi, je pense qu’ils ont déjà pris ce qu’il fallait pour tenir encore quelques jours, car avec tout ce que nous entendons à Curepipe, les habitants ont vraiment peur de sortir”, nous confiait une  cliente qui est venue acheter du pain tout simplement. Avec les nouvelles mesures limitant la circulation des habitants de la région, ces derniers plutôt casaniers ont décidé de ne pas quitter leurs maisons, comme témoignent plusieurs internautes. “Anou protez lezot dimounn ek anou res kot nou. Kirpip pou retrouv so lalimier”, écrit un Curepipien.

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