Débats – LOCAL GOVT (AMENDMENT) BILL – Renvoi des municipales – Anwar Husnoo : « Aucune motivation politique derrière ce renvoi »

Le Vice-Premier ministre et ministre des Collectivités locales, Anwar Husnoo, rejette toue idée de motivation politique derrière le renvoi des élections municipales. Il soutient que cette démarche s’inscrit « exceptionnellement » dans le cadre de la situation sanitaire prévalant dans le pays avec la deuxième vague locale de la pandémie de Covid-19. Lors de la présentation du projet de loi, il

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A signifié son intention d’apporter un amendement au Committee Stage. Il explique que le terme « period of emergency » serait trop large et que ce renvoi des élections municipales  dans la conjoncture n’est lié qu’uniquement à la situation sanitaire actuelle dans le pays. Il a ajoute que les élections villageoises avaient été organisées alors que le pays était Covid-Safe avec zéro cas actif au sein de la communauté locale.

« According to the International Institute for Democracy and Electoral Assistance (IDEA), from 21 February 2020 until 9 May 2021, around 78 countries and territories across the world have postponed national and subnational elections due to COVID-19. So, what we are doing now in Mauritius is not an exception », avance Anwar Husnoo en ajoutant que le gouvernement  ne serait pas prêt à mettre le pays et la population à risque avec un événement Super Spreader.

En ce qui concerne la période maximale de deux ans, le ministre de tutelle avance qu’elle est considérée raisonnable car à ce stade même les experts n’ont aucune visibilité au sujet de l’évolution de la pandémie.

En guise de conclusion, le vice-Premier ministre  a voulu rassurer que cette décision du gouvernement de modifier la Local Governement Act est « purement et exclusivement motivée par la sauvegarde de la santé, du  bien-être et de la sécurité de la population ».

XLD: « Les élections le plus tôt  que la situation sanitaire permet »

Donnant la réplique au vice-Premier ministre et ministre des Collectivités locales, le leader de l’opposition , Xavier-Luc Duval, a présenté un projet d’amendement à l’effet que les élections municipales se tiennent le plus tôt possible dès que la situation sanitaire le permet. Tout en se disant  approuver le renvoi de consultations dans les cinq villes, il a affirmé qu’on ne peut non plus les repousser indéfiniment l.

« Tenir ces élections avec l’organisation d’une campagne avec des réunions nocturnes entre autres n’est pas conseillée. Ce serait d’envoyer un mauvais signal à la population. Mais la question n’est pas de débattre du renvoi mais plutôt quand ces élections devraient avoir lieu », s’est appesanti  Xavier-Luc Duval. Il est d’avis que les amendements apportés par le gouvernement à la Local Government Act comportent une lacune en ce qui concerne les précisions de la tenue éventuelle de ces élections.

Le leader du PMSD  a dressé un parallèle entre ce renvoi de l’exercice démocratique et la gestion de la pandémie ou encore ce qu’il qualifie d’échec dans la campagne de vaccination. « Est-ce parce qu’ils ne réussissent pas dans le combat contre le virus de Covid-19 qu’ils repoussent ces élections aussi loin ? », s’est-il demandé .

Il déplore aussi que le projet de loi remet le sort des cinq municipalités au bon vouloir du PM, « at a time that suits him ». Cette provision, affirme-t-il, vient accréditer l’observation du rapport VDem au sujet du penchant de Maurice vers une autocratie. « Power lies in the hand of one person. It is the PM who will decide », dit-il. Il suggère ainsi que ces élections soient organisées comme cela a été le cas dans le cadre des élections villageoises l’année dernière, soit à partir du moment qu’il n’y a plus de cas actif dans le pays.

Le leader de l’opposition réclame que des nouveaux maires et leurs adjoints soient désignés afin de donner la chance aux autres conseillers municipaux d’apporter un nouveau souffle pour le temps jusqu’à la dissolution des cinq municipalités.

Collendavelloo ridiculise l’alliance de l’espoir

L’alliance de l’Espoir  de l’opposition a été ridiculisé par l’ex-Deputy Pirme ministre et gouvernement  ministre de l’Énergie, Ivan Collendavelloo. Prenant à témoin les interventions de Xavier-Luc Duval et de Reza Uteem au sujet du renvoi des élections municipales, il dit entendre deux discours différents où l’un accepte que les élections municipales ne soient pas organisées à cause de Covid-19 lors l’autre qui refuse le renvoi des élections.

« La majorité des pays renvoie les élections », dit-il citant la France. Il ajoute qu’à cause des propos de Reza Uteem, Shakeel Mohamed n’a pas su sur « quelle musique danser ». Et rappelle que ce dernier a parlé sur le vote électronique, la vaccination car il « était perdu ». Il a saisi cette occasion pour critiquer l’alliance de l’espoir de l’opposition et l’a qualifié de « désespoir ».

Parlant sur la clause 12 (a) sur le renvoi des élections municipales sur deux conditions, le backbencher de la majoritéavance que la loi précise que ces élections peuvent être renvoyées uniquement en période de quarantaine ou de la pandémie et,non pour les autres périodes. Il ajoute que ce n’est pas le Premier ministre qui décide du renvoi des élections selon son gré mais uniquement à cause des deux conditions précitées.  A cause de la situation sanitaire actuelle, le renvoi des élections se. Au cas contraire, la campagne électorale aurait eu lieu.

Stéphanie Anquetil : « Le GM a peur d’une bonne raclée »

Pour Stéphanie Anquetil, renvoyer cette joute électorale donne une « perception arbitraire et injuste » en soulignant que « d’une part, la distanciation physique n’existe plus dans les autobus et le métro et, d’autre part, on reporte les municipales pour une cause sanitaire pour une période de deux ans », dit-elle.

« Les citadins se sont mobilisés et sont prêts à toute éventualité pour donner une bonne raclée au gouvernement. Disons les choses clairement : il était prévisible que le gouvernement, face à une grande impopularité, avec une série de scandales politico-financiers, cherche désespérément une porte de sortie pour le report de ces élections », a-t-elle fait comprendre.

Pour elle, il est « inconcevable » que la pandémie de  Covid-19 « serve à une répression excessive ». Elle poursuit : « de toute évidence, le gouvernement a peur du verdict des urnes. Il n’hésite pas à mettre la démocratie sous cloche pour ne pas avoir une débâcle dans nos cinq villes. Les enjeux sont énormes pour l’exécutif (…) Ce que fait le gouvernement est un pur calcul politique. »

Elle trouve que la gestion des villes « laisse à désirer ». « Le bilan des cinq municipalités est défavorable et peu flatteur. On parle même d’administration bancale. On ne change pas une équipe qui gagne, dit-on. Néanmoins, celles qui sont aux commandes des cinq municipalités actuellement sont appelées à disparaître dans les prochaines élections générale, » dit-elle.

Elle soutient que la démocratie « repose sur le respect d’échéances électorales déterminées par la loi ». Et de se demander dès lors s’il est « raisonnable de renvoyer ces élections pour une durée maximale de deux ans. la  démocratie ne peut pas rester confinée ». —

Ramano : « Elections riment avec campagne »

Le ministre de l’Environnement, Kavi Ramano a défendu la démarche du gouvernement dans le renvoi des élections municipales. Appuyant ses propos par ceux de ses collègues du gouvernement, il a aussi la crise sanitaire qui règne dans le pays.

Les élections riment avec la campagne électorale. Connaissant le folklore électoral, il soutient qu’on ne peut pas exposer les Mauriciens aux risques. Il concède qu’il existe encore une minorité de Mauriciens qui continuent à s’exposer au virus. Le renvoi des élections, dit-il, est une mesure exceptionnelle.

Répondant aux arguments de l’opposition qui demande à utiliser la technologie pour les élections, Kavi Ramano se demande si le pays est prêt pour la technologie avec toutes les implications qu’elle requiert dans cette situation de crise sanitaire. Critiquant l’opposition de « crier à la fraude électorale après chaque défaite », Kavi Ramano a aussi ridiculisé les élections générales en ligne où le Parti Travailliste a été élu. Il a aussi été critique contre le leader du MMM, Paul Bérenger.

Le ministre déclare qu’il faut une majorité relative pour amender le Local Government (amendment) Act et ajoute que certains gouvernements du passé ont abusé de leur majorité relative. Il dit que la Constitution a été abusée dans le passé en citant des années 1970 avec des renvois des élections. Il a répondu aux arguments du député de l’opposition, Reza Uteem qui avance que les élections se tiennent en ce moment en Angleterre. Il rappelle que ces élections ont été renvoyées de mai 2020 à mai 2021.

Reza Uteem : « Ailleurs, les élections  sont organisées durant la pandémie »

Reza Uteem maintient que les élections peuvent être organisées durant la pandémie de Covid-19. Il affirme que le vice-Premier ministre et ministre des Administrations régionales, Anwar Husnoo, a fait savoir que pas moins de 78 pays ont renvoyé les élections durant cette pandémie.

Reza Uteem rappelle cependant que l’International Institute for Democracy and Electoral Assistant Electoral Idea dans un rapport sur le thème, Global Overview of COVID-19 Impact on Elections a réaffirmé que 78 pays ont renvoyé les scrutins mais 108 pays et territoires ont décidé d’organiser les élections nationales et régionales en pleine pandémie. Pourquoi donc ce gouvernement veut renvoyer les élections pour deux ans ?, s’est-il demandé.

Pour lui, il n’y a que deux raisons pouvant expliquer la décision du gouvernement, soit parce qu’ils savent qu’ils vont perdre la prochaine joute électorale soit c’est un aveu qu’ils ne peuvent pas organiser les élections durant cette pandémie.

« Ce gouvernement est si incompétent qu’il ne peut pas gérer la COVID-19. Ce gouvernement a brandi le slogan Covid-Safe. Aujourd’hui, nous avons plus de cas de la COVID-19 dans le pays. Vous avez fermé les frontières et vous avez forcé la population à rester à la maison. Vous avez empêché la population de fréquenter les églises, les mosquées, les pagodes, etc… En sus de cela, nous ne pouvons assister aux funérailles, manger dans un restaurant et aller en salles de sport. Après tous ces sacrifices vous venez dire à la population qu’en raison de votre incapacité à contrôler la COVID-19, des centaines de citadins vont être privées de leurs droits démocratiques », affirme  Reza Uteem.

Au fait si le gouvernement avait écouté l’opposition pour passer des commandes de vaccins à l’avance, la situation n’aurait pas été ainsi. Au fait, le 8 décembre 2020 le ministre de la Santé avait déclaré qu’il y a “lot of stupidity in what the honorable member is saying”. Il se référait à une interpellation  parlementaire adressée au ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal.

En raison de la “stupidité et l’incompétence” de ce gouvernement, le viris de COVID-19 fait des victiles. “What is worst, being afraid of holding elections or being stupid and incompetent ?”, s’est-il demandé. Se référant au projet de loi, il se demande comment est-ce que celui-ci est passé par le Cabinet car il indique que les élections peuvent être renvoyées en cas d’Etat d’urgence et de pandémie. Il s’est demandé si ce n’est pas au fait une “genuine mistake”.

Hurreeram annonce des élections vers la fin de l’année

Le ministre des Infrastructures publiques, Bobby Hurreeram a assuré que les élections se tiendront vers la fin de l’année, une fois que le pays soit « Covid-Free » ou lorsque le gouvernement trouvera bon d’en tenir.

Au sujet des amendements, il avance que l’extension des mandats des élus mais ne dépasse pas deux ans. Il dit que 78 pays ont décidé de renvoyer les élections et d’autres ont même renvoyé les élections générales pour éviter que le virus ne se propage. Pour lui, il serait déraisonnable de s’engager dans une campagne électorale. Il dit que des mesures impopulaires ont dû être prises par le gouvernement.

Le ministre a critiqué le député du Labour  Patrick Assirvaden d’avoir mis en avant des arguments populistes sans prendre en considération les conséquences. « Nous avons toujours des cas locaux dans la communauté », dit-il.. Il a critiqué les arguments de l’opposition de faire partie d’une campagne visant à mettre les bâtons dans les roues. Il félicite le gouvernement pour la gestion de la pandémie d’avoir pu contenir la pandémie alors que d’autres grandes économies sont à genoux.

Assirvaden:  “Covid-19 a bon dos”

LPatrick Assirvaden a déclaré que la COVID-19 a désormais bon dos. Il a affirmé avoir entendu le vice-ministre des Administrations régionales, Anwar Husnoo, énoncer que c’est le Premier ministre qui décide de la date des élections. Il pense qu’avec la New Normal, le rôle d’un gouvernement consiste à voir comment cela se passe ailleurs.

“En Inde, ce n’est pas le président de la République ou le Premier ministre qui décide de la date des élections, mais la Commission électorale. En Angleterre, la date des élections générales est décidée en avance. En Amérique la date est affichée. Pourquoi ne pas profiter de ce que nous vivons pour améliorer notre système électoral car nous savons très bien que nous n’allons pas pouvoir faire campagne ? Nous aurions pu préparer des débats civilisés à travers la radio, la presse et la télévision pour la présentation de notre programme”, a-t-il dit.

Pour lui, les contradictions du gouvernement inquiètent la population et l’opposition. D’ailleurs, le Deputy Prime minister, Steve Obeegadoo est venu dire que la seule solution consiste en la vaccination. “Je peux comprendre que vous n’avez pas de visibilité et de feuille de route parce qu’on n’a de programme de vaccins et au même moment vous dites à cette population que dix circonscriptions sur vingt, soit à plus de 400 000 personnes, que vous allez les priver de leurs droits de vote pendant deux ans. En même temps vous permettez aux gens d’aller se faire vacciner par milliers pour la grippe. Deux jours de cela, il y a eu les funérailles d’un jockey qui est mort tragiquement. 5000 personnes étaient présentes”, a ajouté le député.

“Vous aurez pu les reporter pour trois mois car nous allons devoir traîner cette pandémie pendant deux ans. Votre gestion pousse le pays à se poser des questions car on dit qu’on peut accommoder 60 personnes dans un autobus actuellement. Les étudiants ont pu prendre part aux examens et pourquoi ne pas organiser les élections dans trois mois ?”, se demande-t-il.

Et d’estimer qu’après plus de six ans, la compétence n’existe plus dans les municipalités en se demandant si  les citadins vont devoir subir les personnes incompétentes et illégitimes à la tête des municipalités.

Shakeel Mohamed :  “Occasion ratée pour s’adapter  à la nouvelle normalité”

Shakeel Mohamed a affirmé qu’il est vrai que ce n’est pas la première fois que la Local Government Act est amendée pour renvoyer les élections. Mais cela ne veut pas dire qu’on doit continuer à le faire.

 » Le gouvernement savait pertinemment qu’il fallait s’adapter à la nouvelle normalité. Vous êtes en train au fait de continuer avec la normalité du passé. Qu’a fait donc le gouvernement pendant tout ce temps ? Rien n’a été fait pour se procurer des vaccins à l’avance, » dit-il..

“Aujourd’hui, nous sommes des mendiants sur le marché international. Mendier avec l’Inde, la Chine et Sheik Soodhun pour avoir des vaccins à travers des jets. C’est l’incapacité de ce gouvernement de se procurer des vaccins qui provoque l’amendement de la Local Government Act. On ne peut pas protéger la population lors des élections”, a fait ressortir Shakeel Mohamed « . Le gouvernement veut imposer un maximum de deux ans pour la tenue des élections. Pourquoi ?, s’est-il demandé en ajoutant que  les doses de vaccins attendues de la Chine ne seront pas suffisantes pour vacciner 60 % de la population.

De plus, Shakeel Mohamed met en exergue qu’il s’agit là d’une perte de temps de continuer à commenter ce qui s’est produit dans le passé en termes de renvoi des élections parce que tous les partis politiques ont fait la même chose pour divers motifs. Mais sur le plan du renvoi des élections, le MSM arrive en tête de liste en comparaison avec le Parti travailliste. Ce qui est important, poursuit le parlementaire rouge, c’est qu’il y avait une opportunité pour s’adapter à la nouvelle normalité, histoire de donner l’exemple à d’autres pays.

“Je dois dire que je ne suis pas d’accord avec l’Attorney General, Maneesh Gobin, lorsqu’il vient dire que d’après le système westminstérien c’est le Premier ministre ou le président de la République qui décide. Je ne suis pas d’accord ; en Inde, ce n’est pas le Premier ministre qui décide de la date pour la tenue des élections. C’est la Commission électorale qui décide cela. Il ne peut pas dire non plus qu’au Royaume-Uni c’est le Premier ministre qui décide de la date de la tenue des élections. Ce n’est plus le cas où le Premier ministre va voir la reine pour dissoudre le Parlement”, a-t-il déclaré.

“Nous avons raté une chance de montrer au monde ce que nous pouvions faire. Mais malheureusement ce gouvernement fait de la politique avec everything. Si le gouvernement se sent bien d’avoir gonflé son ego pour aller dormir tranquillement ce n’est certainement pas en tout cas l’avenir du pays”, a-t-il conclu.

MANEESH GOBIN :  « Trop de variables dans  l’équation sanitaire »

L’Attorney General et ministre de l’Agro-industrie Maneesh Gobin a expliqué que la situation actuelle est sans précédent, tout en saluant que le leader de l’opposition Xavier-Luc Duval accepte que ce renvoi des élections municipales soit justifié au vu de la situation d’urgence sanitaire dans le pays.

Cependant, il affirme son désaccord avec le leader du PMSD, qui avait auparavant établi un parallèle avec la tenue des élections villageoises l’année dernière. « Nous n’avions pas de cas locaux. La situation n’est pas la même actuellement », a avancé l’AG. Et d’ajouter que des dispositions légales existent quant à une éventuelle place vacante parmi les conseillers municipaux. « Personne ne peut s’aventurer à dire quand ce sera Safe pour organiser ces élections », a-t-il fait ressortir.

Maneesh Gobin a laissé entendre qu’il existe trop de « variables » dans l’équation sanitaire du moment pour se prononcer avec exactitude sur la tenue des élections urbaines. « You will have to leave it to judicious discretion », a conclu Attorney General.

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