Décolonisation – Archipel des chagos : Maurice accentue la pression politique sur le Royaume-Uni

Le congrès de l’Union Postale Universelle en Côte d’Ivoire du 9 au 27 août entérinera la résolution interdisant tout timbre-poste émis avec le sigle BIOT

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La Commission des Thons de l’OI face à une demande de Maurice pour des débats de fond sur l’expulsion des Britanniques lors de la 26e session

Port-Louis confiant que des « mesures similaires sont envisagées par d’autres institutions de l’ONU »

En marge des Rs 100 millions allouées dans le budget à l’item de l’archipel des Chagos, dont un voyage dans les îles autres que Diego-Garcia où est installée la base militaire des États-Unis, Maurice continue à exercer la pression politique et diplomatique sur le Royaume-Uni au sujet du dossier des Chagos. Ainsi, avec la dernière session de la Commission des Thons de l’Océan indien (CTOI) du 7 au 11 juin, des développements majeurs sont intervenus par rapport à la mise en application de la Résolution 73/295 de l’Assemblée Générale des Nations unies, validant la souveraineté de Maurice sur l’archipel et la demande d’évacuation de ce territoire par les Britanniques. L’Union Postale Universelle, organisme spécialisé des Nations unies en matière de timbre-poste sur le plan international, mettra à exécution les dispositions de cette résolution en interdisant l’enregistrement, la distribution et l’envoi de tout timbre-poste émis par les autorités britanniques avec le sigle de British Indian Ocean Territory (BIOT). D’autre part, la délégation mauricienne participant aux dernières délibérations de la Commission des Thons de l’Océan Indien a obtenu que « la cessation de l’adhésion du Royaume-Uni à la CTOI en tant qu’État côtier soit inscrit en tant que question de fond à l’ordre du jour de la 26e session de la CTOI ».
En attendant l’expulsion de Londres de cette instance régionale de la pêche au thon, Maurice pourra compter sur un premier coup au prestige et à la réputation des Anglais à l’international. Des indications obtenues confirment que l’Union Postale Universelle (UPU) met actuellement les bouchées doubles en termes de procédures pour interdire tout timbre-poste de Sa Majesté la Reine Elizabeth II avec le sigle de BIOT partout dans le monde. En début d’année, l’Union Postale Universelle, suivant la résolution 73/295, avait émis des objections à la sortie d’une nouvelle série de timbres avec mention de BIOT.
L’équation devrait se révéler être encore plus compromettante avec la tenue du prochain congrès de l’UPU se déroulant du 9 au 27 août à Abidjan en Côte-d’Ivoire. Le conseil d’administration de cette agence spécialisée des Nations unies a pris la décision de soumettre pour adoption un projet de résolution en cinq volets, dont le principal est de « cesser l’enregistrement, la distribution et l’envoi de tout timbre-poste par le soi-disant British Indian Ocean Territory ». Ce sera l’une des premières occasions où une des agences des Nations unies s’alignera formellement sur la « Résolution 73/295 de l’Assemblée générale et du Jugement de la Chambre spéciale du Tribunal International du Droit de la Mer du 28 janvier 2021 qui a confirmé que la République de Maurice exerce une souveraineté incontestée sur l’archipel des Chagos ».
Dans le camp mauricien, l’on se dit confiant que « des mesures similaires que celles adoptées par l’Union Postale Universelle sont envisagées par d’autres institutions de l’ONU » tout en ajoutant que « les mesures prises par la FAO sont très opportunes et, étant donné que la FAO a indiqué que l’application de la Résolution 73/295 serait un processus continu ».
La FAO a été amenée à se prononcer sur la pertinence politique, diplomatique et juridique de la Résolution 73/295 suite à des initiatives de Maurice au sein de la Commission des Thons de l’Océan Indien en vue de mettre un terme au Membership du Royaume-Uni. Jusqu’ici, la Commission des Thons de l’OI n’a pas été appelée à prendre de décision formelle vu que la demande de Maurice a été inscrite à l’item Any Other Business de l’agenda.
Toutefois après la 25e session du 7 au 11 juin, « la République de Maurice demande officiellement que la cessation de l’adhésion du Royaume-Uni à la CTOI en tant qu’État côtier soit inscrite en tant que question de fond à l’ordre du jour de la 26e session » avec un vote sanctionnant la motion.
Pour sa part, le Royaume uni maintient qu’il ne fait aucun doute que le Royaume-Uni, en tant qu’État exerçant la souveraineté sur le BIOT, a le droit d’être membre de la CTO. Dans une Note Verbale en date du 10 juin, Londres va plus loin en relevant que « le nom et la désignation du BIOT ont été modifiés sur les cartes établies par l’ONU, comme suite à l’adoption de la Résolution 73/295. La modification des cartes de l’ONU ne modifie ni de détermine la souveraineté du BIOT et n’affecte aucunement la position du Royaume-Uni.
La Commission des Thons de l’Océan Indien, qui s’était réunie en vue d’adopter des mesures pour assurer la conservation de l’espèce de thon albacore, n’a pu que dresser un constat d’échec même si 25 des 30 Etats-membres sont parvenus à un accord pour reconstituer le stock de cette espèce de thons dans cette partie de l’océan Indien. Ainsi, des craintes sont entretenues que d’ici cinq ans, soit en 2026, le Yellowfin Tuna sera une espèce en disparition en raison de la surpêche.
« 25 out of the 30 member states of the IOTC (dont Maurice) reached an agreement to work towards rebuilding stocks by reducing the total allowable catch (TAC) of yellowfin tuna to 401 000 tonnes from the 427 000 tonnes recorded in 2019 – the most recent data period. While this figure was roughly in line with the recommendations of the UN body’s scientific committee, it was still 60,000 tonnes (15%) higher than the figure proposed by major retailer and supplier-led group the Global Tuna Alliance and around 51 000 tonnes higher than the upper cap-limit suggested by the Blue Marine Foundation and International Pole and Line Foundation », soulignent des spécialistes en la matière.

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