“Découverte” à Saint-François :“Que les Rodriguais jouissent aussi éventuellement du trésor” selon Bérenger

  • “Qu’on amende le Code Civil si besoin est!”, s’exclame-t-il à cette fin
  • “L’Assemblée régionale saura exploiter une telle découverte patrimoniale”

Paul Bérenger, leader du MMM, se prononce pour que les Rodriguais, par le biais de l’Assemblée régionale de Rodrigues, jouissent aussi de ce que l’on estime être le trésor qui aurait été découvert par deux randonneurs dans la région de Saint-François. “Qu’on amende le Code Civil si besoin est!”, s’exclame-t-il en faisant ressortir que ce sont les élus qui font et défont les lois. Le chef de file des Mauves se dit “confiant” que l’Assemblée régionale saura gérer ce dossier comme il se doit. Notamment, une exploitation patrimoniale et culturelle de tout éventuel trésor que certains attribuent déjà au pirate du XVIIIe siècle, La Buse.

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Commentant la dernière séance parlementaire, Paul Bérenger juge “ridicule” le comportement de la majorité gouvernementale, d’une part, par rapport au Political Financing Bill, de l’autre, au sujet de la motion de blâme contre le gouvernement qui était inscrite au nom du chef de file du PTr à l’Assemblée nationale, Shakeel Mohamed. Dans le premier cas, le leader du MMM se réfère aux déclarations d’Étienne Sinatambou sur les ondes d’une radio, ainsi qu’à celles du Premier ministre adjoint, Ivan Collendavelloo et du Premier ministre, Pravind Jugnauth, lors des débats parlementaires.

Pour lui, sur la base de ces prises de position, il était entendu que le gouvernement allait se contenter d’un vote à majorité simple du Political Financing Bill pour au moins proclamer certaines dispositions de ce projet de loi dont la mise en application n’était pas tributaire d’un vote à majorité de trois-quarts du Constitution (Amendment) Bill.

Le leader des Mauves souligne que dans son discours, le ministre Collendavelloo avait même évoqué les trois articles du Bill se rapportant respectivement à l’enregistrement des partis politiques,qui seraient tenus à tenir des comptes audités ainsi qu’à la disposition portant sur l’imposition d’une limite pour les dépenses électorales. Des dispositions que Paul Bérenger considère “tout à fait acceptables” aux yeux du MMM.

Or, il estime que c’est “avec surprise” que la majorité gouvernementale a constaté à l’Assemblée nationale, mardi, qu’après que l’amendement constitutionnel n’a pu être adopté par une majorité de trois-quart, la Speaker Mme Maya Hanoomanjee a réclamé une “division of votes” sur le Political Financing Bill, même si ce projet de loi avait recueilli le soutien d’une majorité simple des députés.

“Front Bench déconfit”

“Il fallait voir, alors, comment le Pm, son adjoint et le ministre mentor se sont renfrognés”, commente Paul Bérenger. Selon lui, la décision de la Speaker a mis les principaux dirigeants du gouvernement dans tous leurs états. “De toute ma longue carrière de député, je n’ai jamais vu un front bench gouvernemental aussi déconfit”, assure-t-il.

Le leader du MMM ne s’explique pas pourquoi la Speaker a jugé utile de vérifier si le projet de loi sur le financement politique avait passé le test d’un vote à majorité de trois-quart. Dans le cas de la motion de blâme de Shakeel Mohamed contre le gouvernement, Paul Bérenger réitère que, selon les règles parlementaires établies par Erskine May, et en vertu de la pratique westminstérienne, la présentation d’une motion de blâme contre le gouvernement relève de la prérogative du leader de l’opposition.

“En dépit du bluff et des zigzags de Shakeel Mohamed, le gouvernement a quand même tenu à inscrire sa motion à l’agenda. Mais le plus ridicule  c’est quand le ministre Anil Gayan est venu prétendre que maintenant que le député du PTr a retiré sa motion, plus personne n’est en droit désormais de présenter une nouvelle motion de blâme contre le gouvernement”, s’indique le leader du MMM. Qu’il s’agisse du Political Financing Bill ou de la motion de blâme, Paul Bérenger considère que le gouvernement a péché “par incompétence”.

Commentant, par ailleurs, la découverte à Rodrigues de ce qui pourrait être un trésor datant de l’époque des pirates, corsaires et autres flibustiers, le leader du MMM dénonce vivement le temps perdu, selon lui, autour de cette affaire et les “cafouillages” entre, d’un côté, le ministère des Arts et de la Culture et celui de Rodrigues qui est sous la responsabilité du ministre mentor et, de l’autre, l’Assemblée régionale de Rodrigues.

Se référant à la PNQ de mardi dernier qui avait trait à toute cette affaire, Paul Bérenger juge “très grave” les réponses du ministre Pradeep Roopun aux interpellations du leader de l’Opposition, Xavier Duval. “Dans ses réponses, le ministre est venu comme insinuer que le Chef-commissaire Serge Clair et l’Assemblée régionale de Rodrigues n’ont pas fait ce qui devait être fait”, trouve-t-il.

“Insinuations malveillantes de Roopun”

Pour le leader du MMM, en effet, le ministre Roopun “a donné le sentiment de mettre tout le blâme sur le dos de l’Assemblée régionale et de Serge Clair”. Paul Bérenger ouvre ici une parenthèse pour dire que le silence, depuis, observé par le Chef-commissaire n’aide pas à rétablir les faits. Il déclare ne surtout pas apprécier l’attitude “rigide” du ministre des Arts et de la Culture qui, “à la manière de sir Anerood Jugnauth”, se plaît à trouver que “la loi c’est la loi.”

Or, le chef de file des Mauves ne manque pas de souligner que ce sont les élus qui font et défont les lois. Se prononçant, ainsi, résolument pour qu’au moins une partie, du trésor – si trésor il y a – soit aussi remise entre les mains de l’Assemblée régionale de Rodrigues. “Qu’on amende le Code Civil si besoin est!”, s’exclame le leader du MMM. Il dénonce le recours à la force, quelques jours seulement après la PNQ, pour déloger les militants du Mouvement Indépendantiste Rodriguais (MIR) qui campaient sur place.

Paul Bérenger juge, d’autre part, “malveillant” d’insinuer comme, selon lui, tend à le faire le ministre Roopun, que si la Special Mobile Force (SMF) n’a pas été envoyée plus tôt sur place, ce serait “la faute à l’Assemblée régionale de Rodrigues.” Pour lui, même si le MIR n’est pas une force prépondérante dans la petite île, ce mouvement “a le droit de s’exprimer.” “Il n’y avait aucun besoin d’intervention brutale de la SMF pour déloger ces militants”, dit le leader du MMM pour qui cette décision a été prise à Port-Louis “par qui l’on soupçonne.”

Pour revenir au trésor qui aurait pu avoir été découvert, Paul Bérenger dit faire entière confiance aux Rodriguais en vue de gérer toute l’affaire et, notamment, son exploitation patrimoniale et culturelle. À ce propos, le leader du MMM ne manque pas de rappeler comment à divers égards, dont sur le plan de la préservation de l’environnement, les Rodriguais “font la leçon aux Mauriciens.”

Il lance, en conclusion, un appel au Chef-commissaire pour que Serge Clair sorte de son mutisme et dise de quoi il en a été question lors de ses discussions avec le ministre mentor, sir Anerood Jugnauth, au mois de mai comme révélé par le ministre Roopun.

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