Démocratie – Villageoises : Le GM fait machine arrière sur les pouvoirs de la VPM

Le choix de remplir des postes vacants au conseil de district restitué aux élus des collectivités locales, comme c’est le cas dans la loi actuellement

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– Au moins une quinzaine d’intervenants pour les débats sur le renvoi des élections villageoises à 2020 avec le vote prévu aux petites heures de mercredi matin

À quelques heures du vote confirmant le renvoi des élections villageoises à 2020, soit après les prochaines législatives, le gouvernement fait machine arrière sur les pouvoirs accrus octroyés à la vice-Première ministre et ministre des Administrations régionales, Fazila Jeewa-Daureeawoo. Devant les dénonciations de l’opposition et les observations consignées lors de la réunion du groupe parlementaire MSM/Muvman Liberater hier après-midi, la décision de revoir la copie du Local Government (Amendment No 2) Bill par rapport aux nouveaux pouvoirs octroyés à la VPM et ministre de tutelle pour le remplacement des postes vacants dans les conseils de district a été entérinée. De ce fait, Fazila Jeewa-Daureeawoo, qui a la responsabilité de piloter le projet de loi sur le report des élections dans les 130 villages avec un potentiel d’électeurs de 515 000, devra présenter des amendements avec un retour à la case départ. D’autre part, pas moins d’une quinzaine d’intervenants, que ce soit du côté de la majorité ou de l’opposition, participeront aux débats sur « cette entorse à la démocratie régionale », la conclusion des interventions et le vote étant prévus aux petites heures de mercredi matin.

Dans l’amendement à la Local Government Act annexé à l’Order Paper « lougarou » de ce mardi, le gouvernement avait prévu de confier les pleins pouvoirs à la VPM et ministre des Administrations régionales pour nommer des remplaçants en cas de postes vacants au sein des conseils de district et à la présidence et la vice-présidence des collectivités locales. Cette mainmise ministérielle, visant à assurer un contrôle sur ces instances régionales jusqu’aux prochaines élections générales, a été vertement critiquée par l’opposition et plus spécifiquement par Rajesh Bhagwan du MMM.

Des recoupements d’informations effectués par Le Mauricien auprès des sources concordantes indiquent que dans les coulisses du pouvoir, Fazila Jeewa-Daureeawoo aurait été mal à l’aise avec ces nouvelles dispositions, d’autant plus qu’elle se trouvait sur le “frontline” du renvoi des élections villageoises. Toutefois, face à la responsabilité collective au sein du Conseil des ministres, elle devait faire taire ses états d’âme, même si elle pouvait confier son désarroi politique à quelques rares membres de son entourage.

Toutefois, avec les commentaires des parlementaires de la majorité lors de la réunion hier après-midi, remettant en cause ces pouvoirs, de même que les premières réactions du Premier ministre, Pravind Jugnauth, elle a dû pousser un ouf de soulagement. Dès hier après-midi, le State Law Office avait été approché en vue de revoir ce pouvoir de nomination de conseillers de district à des postes vacants.

« Ce sera un retour à la case départ, soit en cas de vacance ou de démission au niveau du conseil de district. Le choix du remplaçant se fera par un vote au niveau des conseils de village alors que pour le poste de président ou de vice-président, le choix devra se faire par vote dans ces mêmes instances. Les dispositions resteront telles qu’elles sont dans la présente Local Government Act », fait-on comprendre dans les milieux concernés.

Cette démarche du gouvernement n’élimine en rien l’intérêt des débats parlementaires sur le renvoi des villageoises. Une quinzaine de parlementaires, une dizaine venant des rangs de l’opposition – dont du leader du PMSD, Xavier-Luc Duval, et du leader du MMM, Paul Bérenger – sont sur la liste des orateurs pour ces débats programmés après l’adoption du Mauritius Family Planning and Welfare Association Bill, selon toute probabilité après le dîner.

La partie gouvernementale, qui s’est gardée de faire des commentaires publics jusqu’ici sur cet amendement, compte miser sur le fait que « ce ne sera pas la première fois que des élections régionales sont reportées ». « Que le parti politique qui n’a jamais commis ce péché jette la première pierre », dira ce membre en vue du gouvernement en parodiant les Écritures saintes comme dans une tentative de déjouer la stratégie de l’opposition qui fait valoir l’argument que « le renvoi des villageoises constitue un crime contre la démocratie ».

Force est de constater que les débats au sein de l’hémicycle sur le Local Government (Amendment No 2) Bill se dérouleront dans une ambiance électrique vu la conjoncture, l’opposition accusant « le gouvernement d’avoir tout fait pour éviter d’affronter l’électorat rural ».

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