DEPUIS CE MATIN : État d’alerte décrété pour le Wakashio

  • Risques imminents d’Oil Spill vu que le vraquier, qui prend l’eau depuis le début de la semaine, est devenu incontrôlable en mer
  • Un avion pourrait survoler la zone à risque pour délimiter l’étendue de la nappe d’huile lourde s’échappant des réservoirs du Bulk Carrier, drossé sur les récifs depuis bientôt 13 jours

Les assurances et garanties des autorités quant à la possibilité d’éviter un Oil Spill au large de Pointe-d’Esny avec le naufrage du MV Wakashio, drossé sur les récifs depuis bientôt treize jours, sont tombées à l’eau. C’est le cas de le dire ce matin avec des risques potentiels que le vraquier, qui prend l’eau depuis le début de la semaine, se brise en deux sous les effets des houles en mer avec une pollution de l’environnement marin au sud-est de l’île. Ainsi, devant les développements intervenus ces dernières douze heures, à ce matin les autorités compétentes, sous la supervision du ministre de l’Environnement, Kavydass Ramano, n’ont eu d’autre choix que de décréter l’état d’alerte avec l’enclenchement des procédures sous le National Oil Contingency en cas d’Oil Spill. Les recoupements d’informations effectués par Le Mauricien de sources autorisées confirment que le MV Wakashio est devenu incontrôlable en mer avec une dégradation potentielle de l’environnement marin en raison du déversement incontrôlé du fioul lourd, soit de quelque 3 800 tonnes, du réservoir.

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Le National Disaster Committee, regroupant les différents organismes, s’est réuni d’urgence matin pour dresser un constat de la situation et confirmer les étapes à venir. D’ailleurs, il était question ce matin qu’un avion soit loué avec des spécialistes à bord pour survoler la région en vue de prendre connaissance de l’étendue de la nappe d’huile lourde s’étant échappée jusqu’ici. Les photos en possession du Mauricien, prises en cours de matinée, donnent une première indication de la situation autour du MV Wakashio avec des risques d’une nette détérioration en cours de journée.

À ce matin, la principale appréhension exprimée par les autorités est que le Bulk Carrier, mesurant 300 mètres de long et 40 mètres de large, pourrait se briser en deux sous les effets des houles et surtout avec la présence de l’eau de mer à la poupe. Les conséquences pourraient être alors aussi dramatiques. La présence des deux Tugs, soit le Stanford Hawk et le VB Cartier, dans les parages s’est révélée d’aucune utilité vu que le VB Cartier n’est spécialisé que pour des opérations dans le port et nullement en haute mer.

Ainsi, les autorités sont sur le qui-vive depuis quelques heures ce matin avec les premières indications d’Oil Spills en mer autour du vraquier battant pavillon panaméen. « Nous sommes en situation d’alerte », a concédé le ministre de l’Environnement Kavydass Ramano, qui a fait le déplacement sur le Command Centre installé sur le site pour prendre note de la situation. L’on confirme ainsi le déversement de l’huile lourde se trouvant à bord du navire ces dernières heures et l’on appréhende que la situation puisse empirer dans les prochaines heures avec des risques que le Wakashio craque sous la pression des vagues.
Des professionnels, qui font le monitoring de la situation sur place, sont d’avis que le navire encourt des risques de fissures à plusieurs endroits, notamment avec l’arrière qui s’est enfoncée dans le banc de sable depuis le début d’hier après-midi. Bien que les autorités aient assuré hier que la situation demeurait sous contrôle, avec les 3 800 tonnes de mazout se trouvant dans les compartiments de stockage en haut du vraquier, l’on craint désormais le pire. De ce fait, le National Oil Contingency Plan a été activé de manière urgente par les autorités.

Pourtant, la séquence des développements de ce matin ne faisait pas partie du scénario envisagé par les autorités. Ainsi, l’Andromeda fait route pour Maurice avec comme mission de pomper les 3 894 tonnes de fioul à bord du Wakashio, avant tout déplacement du vraquier des récifs de Pointe-d’Esny. Cet exercice devait se dérouler au plus tôt ce week-end, l’Andromeda devant accoster le Wakashio à environ 200 mètres pour le pompage. « Comme l’Andromeda a une capacité de 2 800 mètres cubes, l’équipage doit faire deux voyages pour tout vider », avait prévu à cet effet, le directeur du Shipping, Alain Donat. Des discussions avaient même été envisagées avec des compagnies pétrolières à Port-Louis pour trouver des cuves pour le stockage du carburant pompé du MV Wakashio.

Selon les autorités, dans un premier temps, une fuite avait été décelée dans la cloison de la cale No 9, raison pour laquelle l’eau a pénétré dans la salle des machines. « La cale 9 se trouve à l’arrière, juste à côté de la salle des machines. L’eau est montée jusqu’au niveau des générateurs, ce qui a provoqué une panne d’électricité », avance Alain Donat.

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