Désamiantage : l’absence d’un plan de relogement déplorée

  • Rajni Lallah : « C’est le quatrième exercice d’enregistrement depuis 2015 »

Le gouvernement procède actuellement à l’enregistrement des familles vivant dans des maisons contenant de l’amiante. Le but : procéder au désamiantage réclamé depuis de nombreuses années par différentes organisations, en raison des risques sur la santé. Toutefois, le présent exercice ne prévoit pas un plan de relogement. Ceux qui militent auprès des familles se demandent ainsi, où ceux-ci vont habiter après la démolition de leur maison.

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Les membres de Lalit, qui ont été aux côtés des familles résidant dans les ex-maisons CHA, se disent étonnés par ce nouvel exercice d’enregistrement. Rajni Lallah indique que c’est la quatrième fois que le gouvernement procède à un enregistrement. « En 2015, il y avait un premier enregistrement auprès du Citizen Advice Bureau et une enquête avait été effectuée. L’année dernière, nous avions organisé deux manifestations.

Suite à quoi, le ministre Etienne Sinatambou avait demandé aux familles d’aller se faire enregistrer, une nouvelle fois, au CAB. Ensuite, c’est la Sécurité sociale qui a procédé à un troisième enregistrement. Celui qui est en cours depuis cette semaine est en fait, le quatrième. On se demande ainsi, pour qui prend-on ces personnes? Cela veut-il dire que les enquêtes précédentes n’étaient pas sérieuses ?» Selon le communiqué émis par le gouvernement, cet enregistrement s’inscrit dans le cadre d’un « survey » en vue d’enlever les feuilles d’amiante dans les maisons ex-CHA.

Le gouvernement a également prévu d’octroyer un « grant » pour la dalle ou des facilités pour un emprunt auprès de la Mauritius Housing Company (MHC). Pour Rajni Lallah, cela n’a rien de nouveau. « L’aide pour la dalle a toujours existé. Le plus important est qu’il y ait un plan de relogement après la démolition des maisons. Mais il semble que le gouvernement a un plan pour démolir seulement, mais pas pour reconstruire. » Cette dernière ajoute que suivant l’annonce du gouvernement, une délégation de familles du nord est allée à la rencontre du ministre Ashit Gungah. « Ce dernier leur avait donné rendez-vous à son bureau, mais lorsqu’ils sont arrivés, ils ont été reçus par des conseillers qui leur ont demandé d’aller s’inscrire pour la dalle ou à la NEF.

À Mahébourg c’était la même chose, une délégation partie à la rencontre du ministre Mahen Jhugroo a été reçue par des officiers qui leur ont demandé de prendre des consent forms pour la démolition et des formulaires d’application pour l’argent de la dalle. » Rajni Lallah indique que les Mahébourgeois avaient anticipé une telle situation et ont écrit une lettre au ministre, également député de la circonscription. « We have come today to your Ministry to call on you as Housing Minister to ensure that a specific and appropriate replacement of asbestos house plan be set up with a time-frame and that this plan be approved by Cabinet », écrivent-ils.

Rajni Lallah rappelle que ce même gouvernement avait annoncé, en 2015, le début du processus de désamiantage des maisons ex-CHA, mais que rien n’a été fait depuis. « We note that in the last budget, a Rs 20 million provision has been made to the removal of asbestos, but there is no point in proposing people the removal of their asbestos house if no provision is made for the replacement of the house with a safe house », indique encore la lettre. Les résidents rappellent que c’est le gouvernement qui leur a vendu ces maisons en amiante et estiment qu’il lui incombe de les remplacer.

Rajni Lallah se dit ainsi sceptique sur ce quatrième enregistrement en cours. « Quand il y a un tel exercice à la veille d’une élection, cela veut dire ce que cela veut dire », avance-t-elle. Il faut savoir que la Confédération des Travailleurs des Secteurs Privé et Public, qui milite également aux côtés des maisons ex-CHA a, elle aussi, réclamé un plan de relogement, avant toute démolition.

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