Discussions sur les opérations en mer : Anil Gayan sort de ses gonds

Seul contre tous. Le ministre du Tourisme, Anil Gayan, était présent hier aux discussions entre les autorités concernées et les plaisanciers. Une rencontre de plus de trois heures ponctuée de plusieurs points saillants et de vives critiques des plaisanciers, qui étaient venus des quatre coins de l’île. Et c’est sur un ton inquisiteur qu’Anil Gayan a clôturé la session de discussions.

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« Mo pa kontan kan dimoun challenge mwa lor seki mo dir mo ou fer », a déclaré le ministre du Tourisme à la fin de la session de discussions vendredi au Hennessy Park Hotel. En effet, face aux critiques lancées par les opérateurs, présents en grand nombre dans la salle, Anil Gayan est vite sorti de ses gonds. « Il faut plus de professionnalisme dans ce métier », a-t-il lancé aux personnes présentes. Coupures de journaux à l’appui, le ministre a listé les incidents en mer rapportés dans la presse, déplorant par la même occasion le « sérieux manque de professionnalisme » des opérateurs. Dénonçant l’attitude « déplorable » de ceux présents, le ministre a souhaité mettre les points sur les i quant au professionnalisme et à l’expertise de ses officiers. Ainsi, d’autres rencontres par région avec les opérateurs auront lieu afin de mieux cibler les différents problèmes, pour ensuite discuter de solutions.

En effet, l’agenda des discussions était très chargé : points d’embarcation, “dolphin and whale watching”, zones de lagons et sécurité en mer. Pendant près de trois longues heures, plusieurs centaines d’opérateurs venus des quatre coins de l’île se sont exprimés sur les nouveaux règlements établis par le ministère et la Tourism Authority.
Dans une ambiance électrique, plusieurs opérateurs, plaisanciers, propriétaires de bateaux et skippers ont pris la parole sur les nouvelles lois autour des 44 points d’embarcation, en vigueur depuis janvier dernier. « Comment fait-on pour les touristes handicapés ? » s’est demandé un opérateur de Belle-Mare. Celui-ci explique en effet qu’il faut désormais parcourir « de longues distances » avant d’arriver audit point d’embarcation. Un autre d’ajouter : « Ces nouveaux points d’embarcation tuent nos petits plaisanciers. Il s’agit de notre avenir, de notre gagne-pain dont il est ici question. »

En effet, ces derniers demandent à peu près tous la même chose, et ce depuis le début des pourparlers avec les autorités : les laisser opérer sur leur lieu habituel et n’appliquer cette loi d’embarcation uniquement qu’aux nouveaux venus. « Zot pe sabot bann ansien operater », a martelé Karl Lamarque, secrétaire de la Federation of Pleasure Craft Operators (FOPCO), sous les applaudissements de ses homologues. Ils crient ainsi à « l’injustice » et demandent que les autorités soient plus à l’écoute. « Vous nous avez fait venir ici pour discuter ou pour nous présenter les faits ? Vous avez déjà pris vos décisions et vous ne faites que nous parler accessoirement », s’est insurgé un opérateur.

Plusieurs opérateurs ont aussi déploré « la politique de deux poids, deux mesures » qui est appliquée aux propriétaires de “boathouses” qui peuvent, eux, embarquer leurs passagers n’importe où. Critiquant vivement le gouvernement, les plaisanciers se sont tous mis d’accord pour remettre en question « les capacités de décision » du ministre et de ses officiers, mettant au défi un des capitaines de bateaux présents. Suivant ainsi le commentaire d’un opérateur présent, Patrick Rey, les opérateurs de bateaux sont unanimes : « Chaque point du littoral a ses spécificités. Et il faut considérer cela avant de prendre toute décision. »

En ce qu’il s’agit des problèmes énumérés autour du “Dolphin and Whale Watching”, les opérateurs concernés avancent qu’une police d’assurance spécialisée, comme le propose le ministère, « n’est pas nécessaire » et qu’une simple “disclaimer form” permettrait de prévenir tout accident. Quant à la sécurité en mer, plusieurs sujets ont été évoqués, dont la responsabilité des autorités et des nageurs ainsi que les projets d’aquaculture, avec notamment le récent cas d’attaque de requin à Mahébourg.

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