- Sujata Anatha, âgée de 23 ans, tuée hier après-midi, pour avoir refusé de donner de l’argent à son époux
Kreeteshingh Banjoye (27 ans), soupçonné d’avoir tué son épouse Sujata Anatha (23 ans) hier à Poste-de-Flacq, a été capturé ce matin dans un champ de cannes dans la localité. Il a été emmené au bureau de la Criminal Investigation Division (CID) de Flacq et par la suite, il sera inculpé sous une charge provisoire de meurtre. Son interrogatoire est prévu cet après-midi.
Le drame s’est déroulé vers 15h hier au domicile du couple à Camp Poorun, Poste-de-Flacq. Selon la police, Sujata Anatha, mère de deux enfants âgés de trois et six ans, était détentrice d’un Protection Order. D’ailleurs, elle avait déposé plusieurs plaintes à la police contre Kreeteshingh Banjoye dans le passé pour violence conjugale. Elle a quitté le meurtrier présumé et vivait en concubinage depuis deux mois avec un tatoueur âgé de 23 ans. Ce qui n’était pas du goût de son ex qui ne cessait de la harceler pour lui demander de l’argent. Selon l’entourage de la victime, Kreeteshingh Banjoye n’avait pas un boulot stable et fréquente des individus louches. Hier, Sujata Anatha s’apprêtait à se rendre sur son lieu de travail dans un hôtel du littoral quand elle a aperçu le suspect. Ce dernier, résidant à Plainedes-Gersigny, voulait lui parler de leur relation mais la jeune mère a refusé. Une prise de bec a éclaté entre eux en pleine rue. Le voisinage n’a pas voulu s’en mêler. Des témoins ont déclaré à la police que Kreeteshingh Banjoye réclamait de l’argent à la victime. En plus, il avait téléphoné un peu plus tôt pour dire à son épouse qu’il allait passer chez elle dans l’après-midi.
Dans un premier temps, le suspect a giflé Sujata Anatha qui a tenté de faire de la résistance. Puis il a frappé la mère de ses enfants en lui donnant des coups de pied. Finalement, il a sorti un couteau pour assener deux coups au cou de sa femme. Cette dernière s’est écroulée dans une mare de sang, mais elle était toujours consciente. C’est un adolescent de 17 ans et une voisine qui ont accouru vers la jeune femme. Entre-temps, Kreeteshingh Banjoye a pris son scooter pour s’enfuir. Des volontaires ont contacté la police et le Samu. En se rendant sur place, l’équipe du sergent Lutchmun a noté que la victime portait une lacération au cou. Alors qu’une ambulance faisait route vers l’hôpital de Flacq, Sujata Anatha a rendu l’âme. Son cadavre a été transporté à la morgue de l’hôpital Jeetoo où l’autopsie pratiquée hier soir par le Dr Prem Chamane a attribué le décès à un “stab round to the neck”.
À Poorun Lane, plusieurs unités de la police se sont rendues sur place dont la CID de Flacq et le Scene of Crime Office. La police a saisi un fourreau dans lequel était gardée l’arme du crime. Cet objet a été mis sous scellés comme pièce à conviction tandis que le couteau demeure introuvable. La police a entendu trois témoins hier dans le sillage de cette affaire. Une voisine a déclaré avoir assisté à l’agression à l’arme blanche en soutenant : « Monn trouv misie la pik so madam avek enn kouto. Zot ti pe lager lor lari ». Elle a confirmé que le meurtrier présumé est l’époux de Sujata Anatha. De son côté, un ado de 17 ans a affirmé qu’il se trouvait près d’une boutique où il a vu le couple en pleine discussion. Même s’il n’a pas vu l’agression à l’arme blanche, il dit avoir vu le suspect s’enfuir sur sa moto.
Le concubin de la victime a, lui aussi, été interrogé par les enquêteurs. Il avance qu’il se trouvait au domicile de la victime un peu plus tôt dans la journée où, selon lui, Kreeteshingh Banjoye ne cessait de téléphoner à sa femme pour lui demander de l’argent. Il dit avoir quitté la maison vers 12h30. Par la suite, il a reçu un appel dans l’après-midi où il a été informé que Sujata Anatha avait été agressée au couteau. Pendant toute la soirée d’hier, plusieurs unités de la police ont tenté de mettre la main sur le suspect avec une descente chez lui à Plaine-des-Gersigny mais sans succès. Finalement, c’est ce matin qu’il a été aperçu dans un champ de cannes à Postede-Flacq et il a été conduit au bureau de la CID de la région. Il n’a pas encore donné sa version des faits ce matin. La police effectuait des procédures pour l’emmener en cour.