Une cinquantaine de Prison Officers passent au peigne fin les cellules des détenus faisant partie de la mafia de la drogue à Melrose, La Bastille et Beau-Bassin.
L’ADSU sur la piste du hors-bord sans immatriculation qui aurait effectué le trajet Madagascar-Maurice avec les 100 sachets de 1,1 kg chacun à bord
Une situation de quasi-couvre feu est imposée aux trafiquants de drogue purgeant de longues peines de prison. Après la saisie de 110 kilos d’héroïne valant Rs 1,65 milliard sur un hors-bord à Grand-Baie mardi, avec à la clé l’arrestation d’Oomar Karrimbaccus (51 ans) alias Tirania, Fabrice Hemsley Jean-Pierre (35 ans) et Jean Michel Rosette (33 ans), l’Anti-Drug and Smuggling Unit (ADSU) n’écarte pas la possibilité que cette importation ait été pilotée de l’intérieur de la prison. Mercredi, une cinquantaine de gardes-chiourme ont été mobilisées pour mener une Search Operation de grande envergure à Melrose, Beau-Bassin et La Bastille où sont incarcérés les principaux trafiquants de drogue et leurs lieutenants. Ainsi, les cellules de Peroumal Veeren, Curly Chowrimootoo, Gerald Prosper, et Alain Emilien entre autres, ont fait l’objet d’une inspection minutieuse, les officiers étant à la recherche de téléphones portables ou autre objet de communication.
Le but était d’établir des liens entre eux et Tirania et ses complices pendant leur périple en mer. Finalement, rien de compromettant n’a été découvert dans les cellules des trafiquants.
De son côté, l’ADSU espère “retrieve” plus d’informations sur les outils de communication saisis sur le trio dont une carte SIM de la marque Telma, un opérateur de télécommunication à Madagascar. Ce qui pousse la police à penser que les suspects ont probablement fait le déplacement dans la Grande-Ile pour récupérer la cargaison de drogue. Cette éventualité annulerait la thèse de la récupération des colis contenant les 110 sachets d 1,1 kg d’héroïne en mer.
D’ailleurs, la police n’a trouvé aucun “tracking device” sur les sacs.
En plus, les limiers ont saisi sur le bateau un GPS Garmin, deux transmissions radio utilisant un système de satellite, deux “powerbanks”, 12 piles, des jerrycans d’huile de moteur, deux arrosoirs, deux gallons de mazout, deux tentes, des vêtements, quatre batteries utilisées dans des voitures, et surtout deux engins de la marque Verado avec une capacité combinée de 600 chevaux. Les spécialistes estiment que tous ces équipements sont nécessaires pour une traversée Maurice/Madagascar/Maurice.
Par ailleurs, la police a également mis la main sur les cellulaires des trois suspects dont un téléphone portable Logicom muni de deux cartes SIM et d’une carte mémoire, un téléphone Nokia avec deux cartes SIM, et deux appareils Samsung. Ces objets seront envoyés à l’Information and Technology Unit de la police une Forensic Analysis au complet.
À ce stade, Oomar Karrimbaccus, Fabrice Hemsley Jean-Pierre et Jean Michel Rosette insistent qu’ils ignoraient que les sacs saisis sur le hors-bord contenaient de l’héroïne. Ils ont allégué avoir rencontré un chalutier étranger dont l’équipage leur a remis 110 kilos de café en cadeau. Mais, la police ne croit nullement en cette thèse. Pour le moment, l’équipe du DCP Choolun Bhojoo soupçonne que c’est Tirania qui est l’homme clé derrière cette opération, et que ce serait lui qui avait pour mission de s’entretenir avec les trafiquants à Madagascar pour prendre livraison de la cargaison de drogue.
Comme ce quinquagénaire n’a aucune expérience en termes de navigation, il a sollicité les services du skipper Jean Michel Rosette, et surtout du pêcheur Fabrice Jean-Pierre, un habitué de la côte ouest, la voie maritime utilisée par les trafiquants pour se rendre à Madagascar.