Paul Bérenger : « Le GN 486 nous gêne en tant qu’opposition et dans notre travail »
L’éventualité d’une contestation devant la Cour suprême envisagée
Le leader du MMM Paul Bérenger dénonce le Government Notice (GN) 486, qui autorise les parlementaires à circuler uniquement que ce lundi et ce mardi . « Ce GN 486 nous gêne en tant qu’opposition et dans notre travail », a-t-il fait ressortir hier lors d’une conférence de presse conjointe, présidée par le leader de l’opposition Xavier-Luc Duval, et à laquelle participait Nando Bodha.
Ce notice empêche les rencontres entre les parlementaires. « Nous sommes autorisés à nous rencontrer aujourd’hui (lundi) jusqu’à 6h mercredi. Il n’est pas possible de travailler dans une démocratie dans des conditions pareilles », affirme le leader du MMM. Il considère révoltant le fait que des règlements soient promulgués pour bloquer l’opposition, et que du côté du gouvernement des conférences de presse, tels de véritables meetings, dit-il, sont organisées tous les jours.
« Nous envisageons de contester devant la Cour suprême la constitutionnalité de ce règlement », poursuit Paul Bérenger. Et de souligner que l’opposition sera très vigilante quant au Statement Time réservé aux ministres et veillera à ce qu’il n’y ait pas d’abus. Il a aussi fait part du désaccord de l’opposition au regard du Consent Form, « qui est inacceptable dans la forme proposée au public », avant de déplorer que le même formulaire est utilisé pour le Covaxin.
Concernant ce dernier vaccin, Paul Bérenger a avancé que le gouvernement devrait attendre de recevoir l’aval de l’OMS pour commencer à l’administrer. Il a estimé, par ailleurs, que Maurice n’a pas songé à acheter une partie du vaccin Astra Zeneca que l’Afrique du Sud avait décidé de ne pas utiliser. Il a souhaité que le gouvernement ne commette pas la même erreur que ce soit dans le cas du vaccin Spoutnik V ou du Sinofarm et s’attend à ce qu’ils soient homologués par l’OMS. Il souhaite que le gouvernement explore aussi du côté de Johnson and Johnson.
Au chapitre du séquençage, Paul Bérenger indique qu’un jour on apprend que les appareils sont arrivés et qu’un autre qu’il manque de réactifs. « C’est une incompétence et un amateurisme extraordinaire. Maintenant qu’un laboratoire local a constaté qu’il y a une variante du Coronavirus à Maurice, il a fallu envoyer des échantillons en Afrique du Sud pour vérification », a-t-il affirmé.
Pour sa part, Nando Bodha s’est demandé où se trouve le patient zéro. Et de faire ressortir que l’idée d’une deuxième vague de Coronavirus à Maurice n’avait jamais effleuré l’esprit des autorités. L’ancien ministre a expliqué qu’en Inde, le Covishield est exonéré de Consent Form alors qu’il faut en signer un pour Covaxin ; mais que le gouvernement indien prévoit un dédommagement en cas de problème. Il s’est associé à Paul Bérenger et à Xavier-Luc Duval pour réclamer la révision du Consent Form. Et de plaider pour une transparence accrue et un programme bien établi en vue de démontrer qu’il y a une approche contrôlée du virus. Nando Bodha a souhaité qu’il y ait un dynamisme de manière à ce que les membres de l’opposition puissent accomplir le travail que la population attend d’eux.
Pour Xavier-Luc Duval, leader de l’opposition, la manière dont a été élaboré le GN 486 fait craindre que la journée parlementaire du 23 ne soit un « one off » et qu’il n’y aura pas d’autres réunions parlementaires durant la période de confinement. Or, le parlement a été aménagé de manière à répondre aux protocoles sanitaires prévus dans le cadre de la Covid-19. De plus, la majorité des députés ont eu l’opportunité de se faire vacciner.
« Nous objecterons au renvoi des travaux parlementaires dans quelques semaines ou quelques mois. Nous insisterons pour que le parlement se rencontre mardi prochain et mardi d’après afin que les parlementaires puissent effectuer leur travail. La situation sera difficile pour le gouvernement mais nous ferons tout notre possible pour que toute la vérité soit faite autour de Covid-19 et pour éliminer les zones d’ombre », dit-il.
Concernant les relations entre les partis de l’opposition, Xavier-Luc Duval a affirmé que tout le monde s’accorde à éviter de donner l’impression qu’il y ait des bagarres et des désaccords entre les membres de l’opposition. « Nous sommes bien payés pour faire notre travail de député, qui consiste à mettre le gouvernement devant ses responsabilités. Personn pa peye pou li lager avek lezot depite lopozision ». L’opinion publique sera très sévère vis-à-vis de n’importe quel député de l’opposition qui, au lieu de confronter le gouvernement, crée des conflits contre les autres partis de l’opposition.
Le leader de l’opposition a finalement déploré que le gouvernement ait refusé d’accorder le temps nécessaire pour qu’il y ait un débat plus ouvert de manière à donner ses lettres de noblesse au parlement en faisant de sorte que les informations nécessaires à Maurice émanent du parlement. « Nous devons le respect au Speaker mais ce respect doit être réciproque envers tous les parlementaires de l’Assemblée nationale », dira-il encore.