ÉCHIQUIER POLITIQUE – « Mésentente de l’opposition » — Arvin Boolell soumet sa démission du poste de leader de l’opposition

  • « Je remercie tous ceux, que ce soit au Parlement ou en dehors du Parlement, qui m’ont soutenu »
  • Shakeel Mohamed informe le Speaker, Sooroojdev Phokeer, qu’il n’assume plus les fonctions de Whip au Parlement

Au cours de ces dernières 24 heures, les développements sur l’échiquier politique, en particulier dans les rangs de l’opposition ont connu une nette accélération. Au point où l’entente de l’opposition s’est transformée en mésentente de l’opposition. Arvin Boolell a décidé de soumettre sa démission de ses fonctions de leader de l’opposition, poste qu’il occupait depuis les dernières élections générales, en novembre 2014. Pour sa part, Shakeel Mohamed a écrit officiellement au Speaker, Sooroojdev Phokeer, pour l’informer officiellement de sa démission en tant que Whip. De ce fait, à la reprise des travaux de l’Assemblée nationale le mardi 23, le Front Bench de l’opposition affichera un Look recomposé.

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« Après la déclaration de Paul Bérenger samedi et celle de Navin Ramgoolam à Week-End hier, qui a confirmé la rupture entre le PTr, d’une part, et les deux autres partis de l’opposition parlementaire, le MMM et le PMSD, l’éthique politique exige que je soumette ma démission, car malgré les assurances données par nos partenaires de l’opposition, je ne pourrais plus agir dans l’indépendance et la sérénité nécessaires pour une telle fonction », déclare d’emblée ce matin Arvin Boolell au Mauricien.

« Je remercie tous ceux qui m’ont soutenu durant ces 15 derniers mois, que ce soit au niveau du Parlement ou en dehors du Parlement. Bien sûr, j’ai quelques regrets, mais tout cela fait partie de la vie d’un homme politique et est tout à fait normal », poursuit-il. Le leader de l’opposition sortant affirme par ailleurs que son objectif a « toujours été d’unir l’opposition » au Parlement. « Nous avons essayé de travailler dans ce sens en dehors du Parlement, mais les circonstances font que cela n’a pas été possible »,  souligne-t-il, tout en annonçant son intention de rencontrer la presse pour faire un bilan de ses activités.

Commentant les déclarations de Paul Bérenger, qui souhaite « un meilleur partage des responsabilités » entre les partis de l’opposition et, par conséquent, obtenir le poste de Whip de l’opposition, Arvin Boolell rappelle que le choix de Shakeel Mohamed avait été fait « avec l’accord de tous les partis de l’opposition à l’époque ». Aussi dit-il trouver « dommage » qu’il soit remis en cause aujourd’hui. « Je souhaite bonne chance au prochain leader de l’opposition et lui donne l’assurance de ma collaboration en tant que membre de l’opposition parlementaire. »

La situation au sein de l’opposition s’est envenimée dans le sillage de la conférence de presse des leaders du MMM, du PMSD et du RP jeudi dernier, où ils ont fait état de leur désaccord sur le fait de présenter le leader actuel du Parti travailliste, Navin Ramgoolam, comme leader de l’alliance de l’opposition en vue des prochaines élections. Dans une déclaration au Mauricien ce matin, le leader du MMM devait, lui, revenir sur cette question, affirmant que « le seul point de désaccord entre le MMM, le PMSD et le RP, d’une part, et le PTr d’autre part est la désignation de Navin Ramgoolam comme leader éventuel d’une alliance de l’opposition ».

Entre-temps, le leader des Rouges, Navin Ramgoolam, a maintenu sa volonté de diriger l’alliance de l’opposition en affirmant être le seul challenger de Pravind Jugnauth. Après ces déclarations, Arvin Boolell considère que la séparation entre le PTr et les autres partis de l’opposition « est inévitable » et qu’il n’avait d’autre choix que de soumettre sa démission, prenant en compte la nouvelle configuration dans l’opposition, le MMM et le PMSD disposant désormais ensemble de la majorité au sein de la minorité dans l’hémicycle.

Après avoir rencontré Bruneau Laurette pour une séance de travail, Arvin Boolell devait se rendre à la State House pour s’entretenir avec le président de la République. Arvin Boolell a été élu pour la première fois au Parlement en 1987 et a été reconduit en 1991,1995, 2000, 2005, 2010 dans la circonscription de Vieux-Grand-Port/Rose-Belle. Il n’avait pas été élu en 2014, mais devait effectuer un retour au Parlement lors de l’élection partielle organisée dans la circonscription de Rose-Belle/Quatre-Bornes (No 18) en 2017, en remplacement de Roshi Bhadain, qui avait démissionné du Parlement.

Il a été réélu dans la même circonscription en 2019 et a été choisi pour occuper les fonctions de leader de l’opposition. Arvin Boolell devait dans un premier temps favoriser le dialogue avec le Premier ministre, Pravind Jugnauth, qu’il a rencontré à plusieurs reprises, notamment au début de l’état d’urgence sanitaire, l’année dernière. Toutefois, graduellement, leurs relations se sont détériorées, notamment après l’éclatement de l’affaire de la centrale Saint-Louis.

À la reprise des travaux parlementaires, l’année dernière, en tant que leader de l’opposition, il devait durcir le ton, notamment en ce qui concerne les transactions effectuées durant la période de confinement et durant laquelle des équipements et des médicaments, pour un montant de près de Rs 1,2 milliard, avaient été achetés sous le couvert de l’Emergency Procurement. Par la suite, il a eu une série de PNQ sur l’Angus Road Saga, qui a été interrompue par les vacances parlementaires.

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