ECO-VID-20 | Front de l’emploi – Redundancy Board : le cap des premiers 1000 cas en vue

Avec les dossiers d’Air Mauritius et du secteur hôtelier, notamment New Mauritius Hotels Ltd et Sun Ltd, le COVID-19 Desk « dan Biro Travay » littéralement assiégé

- Publicité -

La HREU, défendant les intérêts de 23 hôtels à Maurice, en Assemblée générale ce matin pour « défendre l’emploi de ses membres »

Cette semaine se révèle critique au niveau du Redundancy Board avec la mise en application des dispositions de la clause 72 A de la Workers Rights Act et la fin de Wage Assistance Scheme en faveur des employeurs. Déjà, à l’ouverture des bureaux ce matin, le cap des 1 000 premiers cas de licenciement à la suite du Lockdown dû à la pandémie de COVID-19 est franchi, le Board devant communiquer ses premières décisions au plus tôt vers la fin de la semaine. Mais le plus à craindre reste cette avalanche de demandes venant des entreprises du secteur privé en difficulté – d’autant plus que le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, a prévu une enveloppe de Rs 15 milliards pour une période de six mois sous forme de COVID-19 Unemployment Assistance d’un minimum de Rs 5 100 par bénéficiaire. Entre-temps, l’inquiétude gagne en intensité l’industrie hôtelière, l’une des filières économiques à genou avec le Coronavirus.

Des recoupements d’informations effectués par Le Mauricien auprès des sources concordantes, le Registry du Redundancy Board serait déjà en présence du premier batch de 1 000 demandes pour le volet de chômage technique ou carrément de licenciement. Compte tenu des dispositions des amendements apportés à la Workers Rights Act sous le couvert de la COVID-19 (Miscellaneous Provisions) Act, les premières décisions du Board devraient tomber vers la fin de cette semaine.

Toutefois, il faudra s’attendre à voir les administrateurs nommés d’Air Mauritius, Sattar Hajee Abdoula et Arvind Gokhool, activer les procédures devant le Redundancy Board pour la mise en application du MK Rescue Plan avec « up to 50% of the personnel », menacé de dégraissage ou de licenciement car le « Business As Usual d’avant n’est simplement pas possiblement financièrement ». Du moins selon ce que pipe l’autre. Du côté du Redundancy Board, l’on se dit conscient que « le dossier d’Air Mauritius constitue une étape majeure ».

Cependant, il y a encore les demandes à être présentées par le secteur de l’hôtellerie, notamment par les groupes New Mauritius Hotels Ltd et Sun Ltd, avec quelque 8 000 emplois en jeu. Les discussions engagées vendredi par les Top Guns de ces deux groupes avec le ministre du Travail et des Relations industrielles, Soodesh Callichurn, poussent les délégués de la Hotel and Restaurant Employees Union à passer à une étape supérieure de la mobilisation.

Ce matin, des délégués syndicaux de 23 hôtels se sont réunis en vue de dégager une stratégie au regard de l’incertitude et la menace qui pesant sur l’emploi des travailleurs des hôtels. Interrogé avant la réunion, le président de la HREU, Preetam Bhuglooa, a affirmé que l’objectif est « de dégager une stratégie sur la marche à suivre car pas moins de 8000 emplois sont menacés actuellement ».

« Notre but est de veiller à ce que des gens ne perdent pas leurs emplois à la suite de cette pandémie. Nous allons ainsi affûter nos armes au cours de cette assemblée. Jusqu’ici, nous n’avons pas encore obtenu des renseignements par rapport à la teneur des discussions entre le ministre du Travail et les dirigeants de ces deux principaux groupes hôteliers de l’île », a déclaré le président de la HREU, qui confirme que la HREU sollicite actuellement une rencontre avec le ministre du Travail à la suite de la rencontre de vendredi dernier avec les dirigeants de Beachcomber et de Sun Ltd.

POST-COVID-19 | Budget— La mobilisation syndicale et civile s’organise face à la crise

En dépit du contexte lié à la lutte contre la pandémie de Covid-19, interdisant tout rassemblement, des représentants de syndicats et de la société civile sont engagés dans une réflexion en vue de traduire dans la réalité la grogne au sein de la population. Dans un premier temps, le regroupement Covid-19 Konversasion Solider Online prévoit une assemblée samedi prochain en vue de dresser un constat de la situation découlant des mesures post-Covid-19 et du budget 2020-2021, portant atteinte aux droits fondamentaux. Les délibérations de samedi prochain visent à mettre en branle l’organisation d’une « action d’envergure » de protestation.

« Kolektif Konservasion Solider ki finn emerze pandan Konfinnman Kovid-19, ki regroup plizyer lorganizasion sindikal, sosial, alternativ, ekolozist ek artists pe organiz enn Gran Lasanble Solider delege ek reprezantan travayer/sitwayen. Sa Lasanble Solider ouver a tou lorganizasion ki an dezakor ek anvi exprim zot Lalwa Covid-19 ek Bidze », fait-on comprendre après une série de consultations entre les principaux animateurs durant le week-end.

« L’objectif de la réunion de samedi est de permettre aux représentants des différentes organisations concernées de s’exprimer sur la batterie de mesures adoptées par le gouvernement avec la complicité du secteur privé dans le sillage de la COVID-19 et du budget », fait-on comprendre en soulignant que « dan enn moman kot enn grav kriz sosial ki pe profile : kot boukou travayer pou al perdi travay, kot pe inpoz rediksion lapey ou kondision travay, kot boukou drwa pe anleve ou sispann, kot ena degradasion akselere kondision de vi bokou fami morisien, dan enn moman kot an paralel otoritarism Leta-Patrona pe baskil pei, li neseser ki ena enn lespas kolektif ki kredib, ki ouver pou enn konversasion nasional aster ».

Cette mobilisation syndicale et de la société civile prévoit de dégager une stratégie commune « pou exprim dezakor ek ripost travayer, sitwayen, lepep, pou elabor ek met divan enn seri revandikasion sosial komin ki port a lavi, solidarite ek liberte ou debous dan enn aksion solider nasional de grand anvergir ».

Dans leur appel en vue de cette mobilisation, animateurs ajoutent : « Nou anvi ki tou morsiyen santi zot parti prenan Aksion Solider Nasional ki pou bizin ena lie. Se enn Laksion kot lintere-vizion travayer, sitwayen ek lepep ki bizin divan. Se bann valer Lavi-Solidarite-Laliberte, ki nou resanti dan tou nou profonder pandan kriz Korona-konfinnman ki bizin exprime. Bann inisiater Lasanble Solider pe zis anvi kre enn lespas pou fasilit enn aksion solider nasional. »

De ce fait, les organisations syndicales et de la société ont jusqu’à jeudi après-midi pour confirmer leur participation à l’assemblée de samedi prochain à l’Unity House, Beau-Bassin.

- Publicité -
EN CONTINU ↻

l'édition du jour

- Publicité -