ECO VID 20 : MIC : 30 demandes de soutien de Rs 20 Mds !

Parmi les grosses pointures du tourisme, dont NMH et Sun Resorts,
les Top Ten de la manufacture et des entreprises dans la construction

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Les premiers décaissements autorisés par Mauritius Investment
Corporation Ltd en faveur de ces « systemic affected entities »
annoncés pour la fin de ce mois

MCB Focus dans l’impatience de prendre connaissance du Modus
Operandi et des Term Sheets à ce guichet de Rs 80 milliards opéré
sous la supervision de la Banque centrale

Déboursement de Rs 2,5 milliards sous le Special Relief Programme
de la BoM, étudiant l’option d’un « another set of support measures »

La fin de ce mois devra voir la mise en opération effective de Mauritius Investment Corporation Limited (MIC), filiale de la Banque Maurice, avec pour mandat de « stimulate the recovery in the main economic pillars ». Les indications recueillies de sources sûres en fin de semaine notent que pas moins d’une trentaine d’entités de différents secteurs économiques ont soumis des dossiers de demande de soutien pour un montant d’au moins Rs 20 milliards. Avec les dernières étapes des procédures engagées, les premiers décaissements pourraient intervenir à partir de cette semaine. Ces injections de capitaux dans des entreprises stratégiques affectées par la pandémie de COVID-19 sont en complément aux Rs 2,5 milliards déjà déboursées sous le Special Relief Programme de la Banque de Maurice, qui étudie actuellement la possibilité de proposer « another set of support measures » en faveur des opérateurs économiques. Dans un autre ordre d’idées, le Rendundancy Board et le ministère du Travail et des Relations industrielles s’apprêtent à faire face à des demandes sous la COVID-10 Unemployment Relief Assistance de Rs 5 100 par mois pour le second semestre de cette année aux salariés forcés en chômage technique.

En ce début de semaine, le MCBGroup et l’ensemble du secteur bancaire devront être en mesure de se situer par rapport aux opérations de Mauritius Investment Corporation LImited. Gilbert Gnany, Chief Strategy Officer de la plus importante banque commerciale du pays, intervenant dans la dernière édition de MCBFocus, publiée vendredi, souligne que « while the high-level governance structure of the Mauritius Investment Corporation Limited has been announced, further details are deemed necessary regarding the Modus Operandi and term sheets as well as the specific conditions regarding the operationalisation of the MIC ».

Les principales préoccupations exprimées dans le secteur bancaire concernent le déboursement de ces deux milliards de dollars américains (Rs 80 milliards) de réserves en devises étrangères aussi bien que « how the entity will engage with commercal banks and other stakeholders », sans compter le « monitoring system to track success of planned endeavours ». Du côté de la Banque de Maurice, l’on affirme que les term sheets en voie de validation devront atténuer les craintes exprimées ces jours-ci. D’ailleurs, les informations disponibles indiquent que des développements sont à prévoir en ce début de semaine.

Ainsi, des recoupements d’informations effectués auprès des sources concordantes laissent voir que le board et l’Evaluation Committee de Mauritius Investment Corporation Limited sont actuellement en présence d’une trentaine de dossiers soutenant des demandes d’encadrement financier pour un montant de Rs 20 milliards sur les Rs 80 milliards disponibles pour juguler les répercussions économiques de la COVID-19.
« Quand il y a des demandes pour Rs 20 milliards, cela ne veut nullement dire que la MIC va accorder et débourser la totalité. Nous avons établi des critères d’évaluation et nous nous en tiendrons à nos analyses », fait-on comprendre dans les milieux concernés.
De ces trente demandes consignées à ce jour, tous les major players de l’industrie touristique, dont entre autres le groupe New Mauritus Hotels Limited des Espitalier-Noël, Sun Resort du groupe CIEL des Dalais, ont frappé à la porte de la MIC. Du côté du secteur manufacturier, les entreprises faisant partie du Top Ten, notamment la Compagnie Mauricienne de Textile (CMT) de François Woo, ont aussi sollicité le soutien financier de la MIC. Des opérateurs dans le domaine de la construction ont également tenté leur chance dans la conjoncture. Toutefois, aucun détail n’a transpiré quant au montant d’aide réclamé par chacune des ces compagnies.

« Avec les term sheets déjà au point et l’exercice d’évaluation ayant atteint un stade avancé, les premiers décaissements par la MIC sont attendus vers la fin de ce mois. Les secteurs prioritaires sont le tourisme et la manufacture, qui sont des systemic affected entities ayant le potentiel d’un danger différé pour le système bancaire », font comprendre des sources autorisées à la BoM Tower.

À la fin d’avril, les données compilées par la Banque de Maurice laissaient voir que l’endettement bancaire
du tourisme est de Rs 39,9 milliards, dont Rs 23,6 milliards en devises,
de la manufacture de Rs 21,2 milliards, dont Rs 6,9 milliards en devises,
du commerce de Rs 22,5 milliards, dont Rs 2,5 milliards en devises,
de la construction de Rs 18,8 milliards, dont Rs 2,3 milliards en devises et
le Global Business Sector de Rs 88,6 milliards, dont Rs 77,5 milliards en devises.
Sur le plan sectoriel, avec la fermeture des frontières toujours en vigueur, la reprise dans l’industrie touristique demeure problématique, même si certains opérateurs tentent de se démarquer du gros du peloton sur le plan du marketing. MCBFocus confirme un manque à gagner de l’ordre de Rs 40 milliards sur un potentiel de recettes brutes de Rs 63 milliards pour ce secteur. Avec une baisse de 45% dans les arrivées de touristes pour les cinq premiers de cette anne, la perte en termes de devises étrangères est estimée à quelque RS 12 milliards pour les seuls mois d’avril et de mai.
Nouvelle année difficile

Le MCBGroup ne prévoit pas un retour à la normale dans l’industrie du tourisme avant la fin de 2021 ou le début de 2022, dont une nouvelle année difficile pour les opérateurs, les salariés de l’hôtellerie et le pays en général. « A modest pick-up is foreseen as from the fourth quarter 2020, with a return to pre-pandemic level not to be observed before end 2021/early 2022 based on projectons of international tourist arrivals and views by local operators », indique Gilbert Gnany, qui ajoute que « despite benefitting from a weaker rupee, some hotels are expected to cut prices more than proportionately in face of lower demand with the average tourist also reducing his spending ».

En ce qui concerne les autres filières économiques, le seafood sector et l’industrie cannière devront être en mesure d’afficher « a fair degree of resilience to the context notwithstanding pressures on value added generation. » Le MCBGroup concède que « the textile industry would, in all likelihood, experience a major slump on the back of a significant decline in demand from key export markets as orders are cancelled/postponed and foreign buyers face financial distress, while lingering production delays amidst supply disruptions would also dampen value addition in the sector ».

Par ailleurs, l’analyse de MCBFocus prend à contre-pied l’approche euphorique du budget par rapport à l’industrie du bâtiment. Que ce soit pour le Premier ministre, Pravind Jugnauth, ou pour le ministre des Finances, Renganaden Padaychy, le salut post-COVID-19 viendra de la construction. Mais le MCBGroup ne partage pas entièrement cet avis vu que « private investment would remain hampered on the back of high economic uncertainty levels. » « The testing economic landscape abroad along with business closures, financial difficulties faced by enterprises and logistics disruptions are poised to weigh significantly on the execution of investment projects in the construction and property development fields », ajoute Gilbert Gnany.
La consommation, un des moteurs alimentant la croissance, donnerait des signes d’essoufflement dans la conjoncture, avec des possibilités de crédits à l’achat devenant plus contraignantes dans un souci de ne pas aggraver l’endettement des ménages. « From an expenditure standpoint, the Mauritian economy would be confronted by a noticeable decline in household consumption in the wake of confinement measures and a likely decline in the disposable income of those engaged in more vulnerable sectors », dit le MCBGroup.
Sustain employment

Et le spectre du chômage, voire du chômage technique, qui plane sur les ménages sans distinction aucune.

« Significant pressures are likely to remain cast on the abilty of local business operators to sustain employment ». Au chapitre de l’emploi, le constat du MCBGroup demeure sans appel : « We expect a rise in unemployment particularly in respect of SMEs and self-employed, while a non-negligible number of people employed in large establishments could fall into temporary unemployment (i.e. those on leave without pay with payment of transitional unemployment benefit) over the coming months. »
À moins que les Rs 80 milliards de Mauritius Investment Corporation Ltd ne renversent la vapeur et parviennent à arrêter l’hémorragie de l’emploi au sein de l’économie avec tous les indicateurs au rouge, soit
un déficit de la balance des paiements, une première en 15 ans,
un déficit de la balance des comptes courants de 14,1 % du PIB,
un déficit budgétaire de 13,6% du PIB, soit dix points de plus que les estimations initiales,
un déficit de la balance commerciale atteignant Rs 123 milliards, représentant 27% du PIB,
une réduction de Rs 39 milliards dans les réserves de devises étrangères,
la dette publique passant de 83,4% du PIB au 30 juin 2019 à 86,4% en 2020/21,
et le Per Capita Income descendant sous la barre des 10 000 dollars, soit 9 142 US dollars contre une pointe de 11 124 dollars en 2018.

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