Séance de travail hier après-midi entre le Top Management de ces deux groupes et le ministre du Travail sur les options de “Redundancy”, de chômage technique et de travail à temps partiel
La Mauritius Investment Corporation et des banques commerciales approchées par Beachcomber pour un financement complémentaire, avec des pertes de Rs 600 millions en vue
Les quelque 8 000 employés des deux plus importants groupes hôteliers du pays, en l’occurrence New Mauritius Hotels Ltd et Sun Ltd, retiennent leur souffle. Les prochains jours s’annoncent déterminants pour leur emploi suite à une séance de travail tenue hier après-midi au bureau du ministre du Travail et des Relations industrielles, Soodesh Callichurn, portant sur les dispositions de la clause 72 A de la Workers Right Act (WRA) menant à la porte du “Redundancy Board”. En l’absence de leur négociateur, Jack Bizlall, bloqué dans un embouteillage, les représentants de l’Hotel and Restaurant Employees Union (HREU) ont préféré ces discussions tripartites sur le plan de “Redundancy”, de chômage technique et de travail à temps partiel dans les établissements hôteliers de ces deux groupes.
Ainsi, les dirigeants de New Mauritius Hotels Ltd et de Sun Ltd ont rencontré conjointement hier le ministre Callichurn. Pendant au moins une heure, le Chief Executive Officer (CEO) du groupe Beachcomber Resorts & Hotels, Gilbert Espitalier-Noël, et son homologue de Sun Ltd, François Eynaud, qui avait également à ses côtés Varuna Ramlugan, le Group HR de Sun Ltd, ont passé en revue la situation au niveau de l’emploi au sein des deux groupes dans le sillage de la pandémie de Covid-19. Interrogé à la sortie de la réunion, Gilbert Espitalier-Noël a déclaré qu’il a été convenu au cours de cette réunion qu’il ne ferait aucune déclaration à ce stade. « Je ne ferai aucun commentaire tant que les discussions ne seront pas terminées », a-t-il précisé. Une première communication devait être transmise hier en fin de journée aux dirigeants de la HREU. Ces derniers se disent conscients que « les grandes manœuvres ont déjà démarré » et que « les salariés doivent savoir se mobiliser pour faire face à la situation ».
Toutefois, du côté de New Mauritius Hotels Ltd, on insiste sur l’urgence de toute décision sur le sort de son personnel, fort de quelque 5 000 employés, surtout avec les résultats au deuxième trimestre confirmant la baisse significative de toutes les opérations du groupe au mois de mars en raison de la crise sanitaire.
Pour ce trimestre, NMH a enregistré une réduction de Rs 190 millions de son chiffre d’affaires au terme de ce trimestre, et de Rs 110 millions de profits après impôts. Le taux d’occupation, lui, chute de 12%. « À ce stade, NMH ne peut estimer l’impact financier de la crise sur ses résultats pour l’ensemble de l’exercice 2019-2020, qui se terminera au 30 juin prochain. Une évaluation et un suivi des actifs du groupe sont en cours », note un communiqué émis officiellement hier après-midi, qui indique que pour les neuf premiers mois, les pertes sont de l’ordre de Rs 600 millions.
Avec la fin du Wage Assistance Scheme, la direction de New Mauritius Hotels Ltd ajoute que des discussions ont été entamées avec les autorités et le syndicat « en vue de parvenir à un accord sur l’impératif de réduire considérablement les frais salariaux au cours des prochains mois ». Le groupe NMH concède être confronté à des difficultés importantes de trésorerie. « Pour traverser cette route, qui s’annonce longue et pénible, avant d’atteindre les niveaux d’avant la crise, le groupe aura besoin du soutien de tous ses partenaires, ainsi que d’un partage des charges avec toutes les parties prenantes », souligne en conclusion le conseil d’administration, tout en confirmant que « NMH Ltd est en discussion avec les banques commerciales et la Mauritius Investment Corporation, entité nouvellement mise en place sous l’égide de la Banque de Maurice, pour la finalisation d’un financement complémentaire pour ses opérations ».