La formule d’indemnisation pour le chômage technique, les modalités des prêts et “Equity Participation” pour les entreprises à l’agenda de la première réunion du comité Manraj hier
Air Mauritius se prépare à faire face à une semaine cruciale avec le réaménagement de ses vols dont les 80 chaque semaine vers La Réunion après la fermeture des frontières pour deux semaines
L’Implementation and Monitoring Committee sur le plan de soutien Padayachy en vue de contrer l’impact de la pandémie Covid-19 à Maurice, présidé par le secrétaire financier, Dev Manraj, a défini trois priorités immédiates. Ainsi, la formule de compensation pour les salariés se trouvant en chômage technique dans le sillage de la pandémie du coronavirus, les modalités des prêts et de l’Equity Participation dans les entreprises ont été abordées lors de la première réunion d’hier en prévision d’un Cabinet Memorandum à être avalisé lors de la prochaine réunion du conseil des ministres vendredi. Air Mauritius, l’une des entités essuyant de plein fouet la décision du gouvernement de fermer les frontières avec l’Europe après la République populaire de Chine, Hong-Kong, la Corée du Sud, Singapour et Malaisie, se prépare à faire face à une semaine cruciale, comme tel est le cas pour les plus importantes compagnies aériennes au monde. D’ici la fin de la semaine, les premiers réaménagements du programme d’opérations, soit en clair des réductions du nombre de dessertes aériennes, devront être mis en application.
Au sein du comité Manraj, qui comprend également le PS au Prime Minister’s Office, Premode Neerunjun, le secrétaire général de la Chambre de Commerce et d’Industrie, Yousouf Ismaël et le Chief Executive de Business Mauritius, Kevin Ramkalaon, l’on compte mettre les bouchées doubles pour établir les guichets d’intervention dans le sillage du plan de soutien, présenté par le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, avec un War Chest évalué à Rs 18 milliards au moins. L’un des premiers Assignments porte sur la mise sur pied du fonds pour s’occuper des cas de chômage technique. À l’hôtel du gouvernement aussi que dans le secteur privé, les risques potentiels de chômage technique hantent les esprits.
Dans un premier temps, l’Implementation and Monitoring Committee peut compter sur une enveloppe de Rs 450 millions en provenance du Workfare Programme pour le démarrage du nouveau fonds pour le chômage technique. Il est aussi convenu que des Replenishments sont possibles au fur et à mesure des déboursements. Le montant de la compensation à être versé à ceux entrant en chômage technique devra être établi au niveau technique avant qu’une décision politique ne soit entérinée dans les meilleurs délais vu l’urgence de la situation.
« C’est un fait que si un salarié compte un Pay Packet de plus de Rs 50 000 par mois, il ne pourra pas prétendre bénéficier d’une allocation similaire pour la période de chômage technique. La formule devra permettre aux employés de pouvoir assurer un minimum vital tout en assurant le côté raisonnable et Sustainable de ce fonds », concède-t-on officiellement en évitant de se prononcer sur le montant susceptible d’être arrêté.
Les deux autres aspects du plan de soutien méritant une attention particulière sont les modalités pour le déboursement ds prêts aux opérateurs économiques et l’Equity Participation pour faire face à la crise. Pour leur part, les banques commerciales se penchent déjà sur l’enveloppe à être consacrée sous forme de ballon d’oxygène aux opérateurs économiques. La Banque de Maurice s’apprête à approfondir les consultations avec les banques commerciales pour une coordination sur le marché alors que le State Bank of Mauritius Ltd annonce un montant de Rs 2 milliards pour son programme d’intervention.
Sur le front des entités économiques affectées directement par le Virus Sans Frontières, le cas d’Air Mauritius retient l’attention même si le mot d’ordre de la direction générale dans la conjoncture reste : pas de panique. Mais d’aucuns s’accordent à qualifier la semaine de critique avec l’entrée en vigueur dès demain soir de la fermeture des frontières avec l’Europe. Dans les prochains jours, la compagnie aérienne ne prévoit pas de changements majeurs dans la programmation des vols que ce soit sur l’Europe, voire même La Réunion, avec l’interdiction d’accès au territoire mauricien effective depuis la nuit d’hier.
Pour la desserte inter-îles, notamment avec La Réunion, Air Mauritius assure en moyenne 80 vols par semaine. « Nous devrons tenir compte des restrictions en place en vue de déterminer les opérations à partir du Sir Seewoosagur Ramgoolam International Airport. Nous devrons également attendre la mise en oeuvre des mesures adoptées par rapport à l’Espace Shenghen en ce début de semaine. C’est évident que les fréquences de vol devront être réduites avec le rétrécissement du nombre de passagers. A ce stade, il est quelque peu trop tôt pour se prononcer sur le pourcentage des opérations affectées. Mais Air Mauritius devra s’adapter au nouveau contexte international », fait-on comprendre du côté d’Air Mauritius, les Strategic Meetings se poursuivant à un rythme accéléré.