Le syndicat des maîtres d’école suggère de réduire les vacances d’août à une semaine et de poursuivre l’année scolaire jusqu’au 4 décembre
En vue du prochain déconfinement, les syndicats du secteur éducatif se mobilisent pour s’assurer que la réouverture des écoles s’opère dans des conditions appropriées. La Mauritius Head Teachers Association (MHTA) propose la mise sur pied d’un High Level Committee, regroupant les différents partenaires du secteur afin que tous les aspects nécessaires soient pris en considération. Le syndicat des maîtres d’école est en faveur d’une réduction des vacances d’hiver et du prolongement de l’année scolaire. Des ajustements devraient également être envisages en vue de repousser les « modular exams » de science et histoire-géo, ainsi que les examens du Primary School Achievement Certificate (PSAC) d’un mois.
La MHTA a soumis hier une série de propositions au ministère de l’Education pour une reprise des classes dans les meilleures conditions. D’emblée, le syndicat rappelle qu’avant le confinement, les écoles avaient déjà été fermées pendant une semaine pour cause de mauvais temps. Ce qui fait que les élèves ont raté 29 jours de classe, si on exclut les week-ends et les vacances du premier trimestre.
« Et au cas où le confinement est levé le 4 mai, nous ne pouvons dire non plus si les écoles pourront reprendre tout de suite. Nous imaginons que les écoles devriont être désinfectées et cela va prendre un certain temps », indique le syndicat dans sa communication.
D’où la nécessité de s’organiser afin que les élèves puissent bénéficier du rattrapage nécessaire et se préparer pour la suite du programme. Sawmynaden Sunnassy, le président, explique : « l’accompagnement scolaire à travers la télévision pendant le confinement est une bonne initiative pour permettre aux étudiants de rester en contact avec les études. Toutefois, ce n’est pas la même chose que le Face-To-Face Teaching. Nous suggérons que les deux premières semaines soient consacrées à la révision du travail du premier trimestre ainsi qu’au rattrapage. Par la suite, on peut reprendre là où on s’était arrêté. »
Dans sa lettre, la MHTA dit pouvoir compter sur « une belle équipe d’enseignants ayant déjà fait de son mieux pour donner le soutien approprié aux élèves pendant le confinement, » avec le soutien des technologies. « Nous croyons fermement que nous pourrons compléter le syllabus avec quelques aménagements dans le calendrier scolaire. » Pour cela, la MHTA suggère de réduire les vacances du mois d’août de quatre à une semaine et de prolonger l’année scolaire jusqu’au 4 décembre. Pour ce qui est du « modular assessment », il est suggéré de le repousser à septembre.
En revanche, le syndicat des maîtres d’école propose l’annulation des examens pour les classes des Grades 1 à 4. L’examen de rattrapage du PSAC pourrait se tenir fin janvier 2021, après l’encadrement nécessaire, qui pourrait se faire directement en Extended Stream au secondaire. De même, certains chapitres pourraient être enlevés du syllabus cette année, comme cela a été le cas pour le premier PSAC en 2017. Et pour rattraper les classes manquantes l’année prochaine, il est aussi suggéré de réduire les vacances du premier et du deuxième trimestres à une et deux semaines respectivement.
Le plus important dans tout cela demeure toutefois la question de la sécurité des enfants à la reprise. Le syndicat souhaite ainsi que les élèves reprennent l’école graduellement, en commençant par les plus grands, soit les Grades 4 à 6, puis les Grades 1 à 3. La MHTA réclame la mise sur pied d’un High Level Committee, regroupant, entre autres, les ministères de l’Education et de la Santé, les syndicats, les représentants des PTA et la police.
« La reprise doit se faire sur avis médical du ministère concerné. Il faudra savoir quelles sont les mesures préconisées pour protéger à la fois les enfants et le personnel. Comment appliquer le Social Distancing également. De même, le ministère doit venir de l’avant avec un protocole concernant le COVID-19, » avance le syndicat des maîtres d’école.
La MHTA s’attend à voir le ministère donner les directives aux écoles pour gérer tout cas suspect de COVID-19. « Les écoles devront également être dotées de thermomètres frontaux, de désinfectant pour les mains et d’autres moyens de protection. De même, il faudra une campagne de sensibilisation auprès des parents avant la reprise, » confie ce syndicat.