Éducation : débats et propositions pour la reprise

DHTU : Un thermomètre infrarouge réclamé pour chaque école

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La Deputy Head Teachers Union (DHTU) propose une reprise des classes graduelle au primaire, soit la rentrée des Grades 4-6 à partir du 18 mai et celle des plus petits des Grades 1-3 à partir du 1er juin. Toutefois, les assistants-maîtres d’école suggèrent, dans un premier temps, la répartition des élèves des Grades 4-6 en deux groupes et deux sessions de travail par jour : la première de 8h45 à 11h45 et la seconde de 12h30 à 15h30. Pour prévenir tout risque de contamination au Covid-19, la GHTU demande au gouvernement de donner à chaque école un thermomètre infrarouge corporel (Body Infrared Thermometer) pour tester toutes les personnes entrant dans l’enceinte de l’école.

Au cas où l’établissement reprend en mai, la DHTU propose un nouveau calendrier en démarrant directement avec le deuxième trimestre du 14 mai au 14 août (13 semaines) et le troisième trimestre du 31 août au 27 novembre (13 semaines), signifiant deux semaines de vacances d’hiver seulement. La GHTU est de même d’accord pour la tenue des prochains examens  du  Primary School Achievement Certificate (PSAC) en décembre ainsi que la correction des scripts durant le dernier mois de l’année. Toutefois, la GHTU pense que l’admission en Grade 7 (Form I) l’an prochain pourrait avoir lieu au mois de février et non en janvier, « afin d’atténuer la pression sur tous ceux concernés par l’exercice d’admission » et permettant par là-même une rentrée « dans le calme et à la satisfaction de tout le monde ».

Pour une bonne préparation des élèves des Grades 4-6 aux examens de fin d’année, la DHTU n’est pas contre l’idée des classes de rattrapage le samedi au cas où une telle mesure s’avèrerait nécessaire. Et en raison du réaménagement obligé du calendrier scolaire, ce syndicat est d’avis qu’on devrait privilégier jusqu’à la fin de cette année l’enseignement des ‘core subjects’ et celui des ‘Oriental languages’.

Mais le plus important, selon la DHTU, est la sécurité de la santé des élèves et celle des enseignants et du personnel non-enseignant. Les assistants-maîtres d’école insistent eux-aussi sur la mise en place d’une série de mesures sanitaires pour que l’environnement scolaire soit « safe » et que le déroulement des cours jusqu’à la fin de l’année se fasse de manière paisible, et ce en respectant la distanciation sociale.

C’est ainsi que ce syndicat d’assistants-maîtres d’école demande lui aussi un maximum de 20 élèves par classe et fait les propositions suivantes : la fermeture temporaire des cantines ; la distribution des masques jetables et des gants aux élèves et au personnel quotidiennement ; l’utilisation du ‘sanitizer’ et autres produits désinfectants fournis par le ministère ; la distribution quotidienne des pains en classe ; l’annulation de ‘break’ et de récréation en commun pour éviter les regroupements d’élèves dans la cour ; la mise à contribution des ICT Teachers et du Support Staff pour contrôler des élèves par rapport au respect de la ‘social distancing’.

La DHTU souligne une « nécessaire collaboration » de tous les stakeholders du primaire, notamment la direction des écoles et les enseignants, les parents et les cadres du ministère de l’école pour faire respecter toutes les mesures que prendront les autorités et pour le bon déroulement des classes jusqu’à la fin de l’année scolaire. Dans le contexte actuel, les assistants-maîtres d’école sont d’avis que ce soit seulement les demandes de vacation leave pour les « genuine cases » qui doivent être considérées et que le ministère ne devrait pas tenir compte des « religious lobby for fixing examination time-table ». « Nous sommes dans une situation exceptionnelle et nous devons tous faire des efforts et accepter quelques sacrifices dans l’intérêt des enfants et du pays », dit au Mauricien Sunil Jhugroo, président de ce syndicat.

 

L’Union des recteurs prône des jours alternés

Trois jours d’école pour les Grades 9, 11 et 13 en raison des examens, et deux jours pour les Grades 7, 8, 10 et 12

L’Union of Rectors and Deputy Rectors of State Secondary Schools est d’avis que la situation sera « ingérable » si les classes reprennent avec toutes les sections en même temps pendant une journée. Raison pour laquelle le syndicat se dit en faveur d’une reprise des classes alternées, avec une priorité pour les groupes ayant des examens importants cette année. Autrement, dit-il, il sera « très difficile » de faire respecter la distanciation sociale et les règles sanitaires. Il faudrait même doubler le nombre de salles de classe et de membres du personnel.

L’Union des recteurs dit avant tout « apprécier l’esprit de dialogue » qui a privilégié dans le sillage du déconfinement et de la reprise des classes. Le syndicat a ainsi pu exposer son point de vue à la ministre de l’Education, Leela Devi Dookun-Luchoomun. Toutefois, les recteurs sont d’avis que des mesures supplémentaires doivent être prises pour s’assurer que les étudiants soient en sécurité à l’école et, ainsi, minimiser les risques de contagion. Suivant les propositions pour une reprise des classes quant aux Grades 10 à 13, l’union exprime ses réserves. « La situation sera ingérable si la reprise se fait sur cinq jours comprenant les quatre sections, soit les Grades 10 à 13 de 8h à 14h30. »

Cette conjoncture poserait des contraintes au niveau du personnel pour faire respecter la distanciation sociale et les conditions sanitaires nécessaires. « Pratiquement le double du personnel actuel sera nécessaire pour faire respecter la distanciation sociale et les conditions sanitaires appropriées si la population estudiantine reste inchangée. » De même, le syndicat est d’avis que le nombre de salles de classe devra être multiplié par deux également. Un véritable problème pour les chefs d’établissement.

L’Union des recteurs insiste sur le fait que toutes les conditions nécessaires doivent être présentes avant la reprise afin de veiller à la sécurité de la population estudiantine, dans l’éventualité d’une deuxième vague de Covid-19. « Qui serait pointé du doigt si d’aventure le manque du personnel était la cause de la dégradation de la situation sanitaire à l’école ? » En revanche, l’Union estime que la situation sera plus gérable en cas de reprise de classe alternée. « Le public comprendra la nécessité de réserver trois jours sur cinq aux élèves de Grades 9, 11 et 13, vu la prépondérance liée aux examens à venir, par rapport à ceux de Grades 7, 8, 10 et 12. C’est un scénario pratique et réalisable, puisque le ministère envisage déjà l’alternance au-delà du 13 juillet. » Rappelons que les Grades 9, 11 et 13 ont cette année les examens du National Certificate in Education, du School Certificate et du Higher School Certificate respectivement.

Les Grades 8, 10 et 12, qui n’ont pas d’examen de ce niveau cette année, pourront, eux, avoir les classes les deux autres jours. « En évitant de réunir tous les élèves en même temps, on respecterait scrupuleusement la politique nationale de distanciation sociale. Ce serait une bouffée d’oxygène pour tous les acteurs, les recteurs comme les enseignants, qui auront à jongler avec la mise en œuvre des activités pédagogiques, des mesures sanitaires et de la distanciation sociale », dit l’Union des recteurs.

Le syndicat se dit prêt à apporter toute la collaboration nécessaire afin que la reprise des classes se fasse dans les meilleures conditions. Il rappelle que les efforts de Maurice pour contenir la pandémie ont été reconnus à travers le monde et qu’il faut éviter la précipitation pour ne pas se retrouver avec les effets inverses. « Nous ne voulons pas que les parents pointent du doigt l’école, qui pourrait se transformer en chaudron pour le virus. Est-ce que les parents se permettront le luxe d’envoyer leurs enfants à l’école dans un tel cafouillage ? L’ignorance des faits et une décision imposée peuvent avoir un effet boomerang. »

La GSSTU veut des garanties officielles

Le syndicat soumettra bientôt ses propositions au ministère

La Government Secondary School Teachers Union (GSSTU) indique que les enseignants sont prêts à reprendre le travail, mais soulève, toutefois, une série de questions sur les mesures de protection. Le syndicat réclame des garanties officielles du ministère de l’Éducation, afin de s’assurer que les étudiants et les enseignants soient protégés à la fois au collège et dans le transport scolaire. Par ailleurs, des questions se posent sur la tenue des examens, vu le temps limité pour compléter le programme.

À quel point le personnel des établissements scolaires pourra-t-il faire respecter la distanciation sociale ? Le ministère va-t-il fournir les équipements de protection comme les masques et les gants ainsi que des désinfectants pour les mains ? Ce sont autant de questions que se pose la GSSTU, en vue de la prochaine reprise des classes. Le syndicat n’a pas encore soumis ses propositions au ministère, mais déjà, fait connaître ses conditions. « Nous sommes prêts à reprendre le travail, à condition que le ministère nous donne des garanties officielles à nos questions », dit Yugeshwur Kisto, le président.

Parmi ces préoccupations, le syndicat demande également que les classes, les « rest rooms » et autres matériels soient désinfectés régulièrement. « Le plus gros challenge demeure les conditions du transport scolaire. Va-t-on pouvoir faire respecter la distanciation sociale ? La question se pose également pour le transport public. A-t-on suffisamment d’autobus pour cela, matin et après-midi ? »

Les enseignants attirent également l’attention sur le fait qu’ils sont aussi parents et que si les crèches, écoles maternelles et primaires restent fermées, cela leur pose un problème pour la garde de leurs enfants. L’autre question qui préoccupe : la tenue des examens. Avec deux mois de confinement, l’on se demande s’il y aura suffisamment de temps pour compléter le programme, au cas où les examens sont maintenus selon le calendrier initial. Il s’agit particulièrement des examens du National Certificate of Education (NCE) qui en est à sa première édition cette année. La question du School Certificate et Higher School Certificate est également abordée.

Le syndicat soumettra bientôt ses propositions au ministère, mais précise, d’ores et déjà qu’il s’attend à des garanties officielles sur les mesures de sécurité.

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