Emploi : À la trappe du chômage même après 20 ans ou 18 mois de service

Dans les locaux du Redundancy Board, où siège le président de cette instance, Rashid Hossen, de véritables drames se vivent. Ils sont désemparés. Ils n’avaient pas cru que du jour au lendemain, ils allaient se retrouver sur le pavé. Pourtant, ils vivent le cauchemar traumatisant d’aller frapper  à « laport Biro Travay ». Les raisons avancées par les employeurs pour justifier leur licenciement sont insignifiantes devant l’étendue de leur égarement. Le défilé au Redundancy Board, qui a démarré quasi timidement, prend désormais de l’ampleur. Le temps de service n’y est pour rien. 20 ans ou 18 mois de service, on leur montre la même porte de sortie…

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Respectant la consigne du gouvernement de Res Lakaz pendant le confinement, deux employés d’une compagnie située dans le nord du pays, et engagée dans la distribution de produits laitiers, ont été remerciés. Présents lors de la séance réservée à l’entreprise concernée devant le Redundancy Board, ils ne savent plus à quelle porte frapper pour obtenir de l’aide. Visiblement angoissée après sa sortie, une des employés dit ne pas comprendre comment l’entreprise l’a pu virée alors que l’instruction du gouvernement était claire.

« Je ne suis pas partie travailler pendant la période de confinement car les conditions ne me permettaient pas. Séparée de mon époux, je vis chez mon frère qui a des enfants en bas âge. Je ne peux pas mettre ses enfants à risque », explique-t-elle. Après deux ans de service, elle dit ne pas comprendre la vraie raison de son limogeage.
Pour elle, c’est inacceptable que l’entreprise n’a plus de travail à lui donner. Elle avance qu’avant la fin du confinement, elle était retournée au bureau mais à son étonnement, il n’y avait plus de travail pour elle et son cas a été référé au Redundancy Board. Se voyant seule et maintenant au chômage, elle ne sait pas comment faire pour qu’elle puisse obtenir justice. Elle a été conseillée de retenir les services d’un conseil légal. Mais où trouver l’argent nécessaire pour les honoraires d’autant plus qu’elle a des engagements financiers à honorer.

Lui, il a passé 18 mois au sein de l’entreprise. Mais il ne compte pas rester les bras croisés devant cette injustice qu’est son licenciement. Il n’est pas question d’accepter uniquement un mois de salaire. De plus, selon lui, l’entreprise a opéré durant la période du confinement.

« On m’a mis à la porte car je n’ai pas travaillé pendant le confinement. Or, je n’avais pas de Work Access Permit pour que je puisse me déplacer. Je ne sais pas comment ceux qui ont été recrutés après moi mais ayant travaillé durant le confinement sont maintenus en poste », se demande ce jeune.

Toutefois, lorsque le WAP numérique avait été lancé, il dit avoir reçu le sien. Et lorsqu’il est parti à son travail, il a eu la désagréable surprise de perdre son emploi. « On m’a demandé de rentrer chez moi et de retourner après le confinement », dit-il. Obéissant aux instructions de ses supérieurs, il dit être rentré chez lui et est reparti au bureau après la levée du confinement. Après, il apprend que l’entreprise affiche des pertes et n’a plus besoin de ses services.

S’attendant à une compensation représentant l’équivalent de trois mois de salaire, il a refusé la compensation de 15 jours de salaire comme proposé par la direction. Sachant qu’il n’aura pas de travail, il dit qu’il pense retenir les services d’un homme de loi pour qu’il obtienne justice.

De leur côté, des employés de la firme spécialisée dans le sondage, Analysis Co Ltd, ont répondu présents devant le Redundancy Board pour se faire entendre. Au total, sept employés, dont un comptant une vingtaine d’années dans la compagnie, ont été licenciés le 7 juin avant même que leur cas ne soit présenté devant cette instance.

Leur désir est d’obtenir leur compensation et ne plus retourner dans cette entreprise. Pour eux, la compagnie a agi de mauvaise foi envers eux. Ils contestent la thèse de pertes présentée par l’employeur. « On ne nous a pas donné la chance de commencer à travailler. On nous a licenciés sans même passer par le Redundancy Board », s’insurgent ces ex-employés, l’un d’eux ayant plus de 20 ans d‘expérience dans cette entreprise.

« Comment est-ce possible que l’entreprise a pu remercier une partie de ses employés alors qu’elle a obtenu le Wage Assistance Scheme du gouvernement ? L’entreprise aurait dû avoir la décence de passer d’abord par le Redundancy Board et non les licencier sans préavis. Nous avons travaillé à la maison durant le confinement. Nous n’avons pas connu de repos. Ceux qui ne pouvaient pas travailler sur le terrain ont été appelés à le faire sur d’autres dossiers », avouent-ils.

C’est le 2 juin qu’ils ont été appelés par la direction pour leur faire part de leur limogeage. Un acte qu’ils trouvent répréhensible car l’entreprise n’a pas négocié avec eux. « Nous n’avons pas été payés nos années de service mais qu’un mois de salaire. Ce n’est pas normal », disent-ils.

Et ils n’étaient pas au bout de leur surprise. Ils devaient apprendre que la direction de l’entreprise avait déjà décidé qui représentera les employés limogés. Or, pour ces derniers, cet acte est contre les règles. C’est une fois à l’intérieur que les ex-employés ont pu discuter entre eux pour décider de leur représentant.

Leur licenciement n’est pas justifié. Ces ex-employés, qui comptent entre un et 20 ans de service, ne veulent pas retourner dans cette entreprise. Ils regrettent qu’après la fin de la séance, les responsables présents n’aient même pas discuté avec eux. Le 21 mai, l’entreprise avait déjà notifié le Redundancy Board de son intention de limoger certains employés. Ils disent n’avoir pas pris connaissance de cette information à temps et ont travaillé durant le confinement. Les employés ne comptent pas rester les bras croisés. Ils demandent au ministère du Travail d’effectuer une enquête sur l’entreprise. Ces ex-employés se disent très angoissés depuis qu’ils n’ont plus de travail. Certains d’entre eux sont mariés, et le marché de l’emploi est inexistant alors qu’il n’existe jusqu’ici aucune indication sur les procédures à suivre pour l’allocation de  Rs 5 100 annoncée par le ministre des Finances, Renganaden Padaychy, dans le budget il y a huit jours….

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