EMPLOIS – Les entreprises défilent au Redundancy Board 

Plusieurs cas « set aside » à cause de procédures non suivies

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Les effets de la Covid-19 se font sentir sur les entreprises. Plus d’une dizaine ont défilé dans la journée de mardi à la Victoria House en se présentant au Redundancy Board. Le principal motif : licencier leur personnel. Certains employés, visiblement crispés, voire choqués par la situation de leur entreprise, ont accepté d’être présents.

Le premier cas entendu mardi matin était celui de la compagnie Big Foot Ltd. L’entreprise était représentée par ses responsables. Leur demande devant le Redundancy Board, présidé par Rashid Hossen, se rapporte à une compression du personnel. Interrogés par le président sur le nombre d’employés que compte réduire la compagnie, ces responsables étaient incapables de donner un chiffre. « Il faut notifier le nombre de personnes à réduire », leur a lancé Rashid Hossen. Cet exercice n’a pas été fait par l’entreprise et selon le président, toutes les procédures doivent être poursuivies comme le stipule la législation. Lors de son interrogatoire, le responsable de l’entreprise affirme avoir tenu une réunion le 1er juin avec tous les employés pour leur expliquer comment redémarrer les activités et que personne n’a été mis à la porte. Mais pour le président, chaque employeur qui veut mettre à la porte ses employés doit suivre les procédures établies. Ce que les responsables de Big Foot n’ont pas fait. La raison de licencier ses employés, selon l’un des responsables de Big Foot, est que l’entreprise ne pourra pas payer les salaires.

Des employés de Big Foot étaient présents dans la salle et suivaient les discussions entre leurs patrons et le président du Redundancy Board. Après que leurs responsables n’ont pas pu indiquer le nombre de personnes qui doivent être licenciées, les employés sont partis et le cas a été « set aside ».

Après Big Foot Ltd, la compagnie BH Services a fait ses représentations devant le président du Redundancy Board. Cette entreprise veut remercier 31 employés. Lors des discussions en présence des employés, le directeur de l’entreprise a répondu que les procédures pour licencier les employés n’ont pas été suivies après qu’une question lui a été adressée par Rashid Hossen. Les employés sont syndiqués et le directeur n’en avait aucune notion à ce sujet. Voyant que les procédures n’ont pas été suivies avant de venir au Redundancy Board, l’entreprise cherchera à se faire représenter par un homme de loi. Selon le directeur, c’est la première fois que la compagnie fait face à un tel problème. Le syndicaliste, Jean-Yves Chavrimootoo, présent pour défendre les droits des employés, a fait savoir que les employés n’ont pas été payés depuis le mois d’avril. Cette affaire a été retirée devant ce board.

Par ailleurs, la Covid-19 n’épargne pas la compagnie Impact Production, qui souhaite licencier 22 de ses employés. L’affaire n’a pas trainé devant le président et l’entreprise a rendez-vous ce vendredi pour discuter de son cas. Les employés ont été représentés par Urbin Rabaye. Cet employé, qui compte 13 ans de service au sein de l’entreprise, est très inquiet de la situation. « C’est un véritable choc pour nous. Nous nous attendions pas à cette situation », explique cet employé, qui dit remuer ciel et terre pour que ces employés ne soient pas licenciés. Pour lui, on ne peut pas tout mettre sur le dos de Covid-19 étant donné que le chiffre d’affaires de la compagnie est assez colossal. « Les employeurs profitent de Covid-19 pour faire ce qu’ils veulent », dit-il. Les employés, ajoute Urbin Rabaye, ne sont pas syndiqués. Pour que les emplois soient sauvés, il dit avoir recours à l’aide d’une ONG.

Parmi les autres compagnies ayant défilé devant le Redundancy Board, nous notons Blychem Ltd, dont l’affaire a été retirée par non-respect des procédures devant être suivies avant de se présenter devant le Redundancy Board. Les Editions de l’Océan Indien et Mari Deal veulent aussi réduire leurs effectifs. Pour Mari Deal, les employés ont répondu présents lors de l’audition. Le représentant des employés dit ne pas savoir si l’entreprise avait l’intention de les mettre à la porte. Mais pour la compagnie, ils ont été avisés par courriel. Lors de cette journée, le député Shakeel Mohamed était aussi présent pour défendre les employés de la compagnie Amaris. Face à lui, le représentant légal de la compagnie, Ashley Ramdass était aussi présent. Mais les deux hommes de loi ont préféré parvenir à un accord. Ce cas a été « set aside » et reprendra la semaine prochaine. Deux employés de Ferney Spinning Mills ont aussi été entendus. Ils étaient représentés par Ashok Subron. Ce cas sera à nouveau entendu le 16 juin.

Les séances se poursuivront ce mercredi. Des entreprises dans le secteur du tourisme, de la construction et du textile seront présentes pour expliquer les raisons les poussant à remercier leurs employés.

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