En attendant le déconfinement : Turbulences virales de ECO-VID-20 !

Les recettes brutes du tourisme chuteraient de Rs 63 milliards à moins de Rs 15 milliards en 2020

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Le CEO de Beachcomber aux actionnaires : « Probable que nous ne retrouverons les taux d’occupation et les prix d’avant crise qu’en 2021 »

Le Virus Sans Frontière de COVID-19, avant même la levée du couvre-feu sanitaire, a déjà provoqué des premières turbulences virales, au point de justifier sa mutation en ECO-VID 20, avec des répercussions sur l’économie de Maurice. Une des premières victimes n’est pas des moindres, avec la compagnie aérienne nationale, Air Mauritius, placée en voluntary administration pour raison d’insolvency. Cette décision avalisée par le board de cette entité parapublique, lors d’une réunion d’urgence, mercredi, faute d’une injection de fresh capital de la part de ses actionnaires, principalement le gouvernement, majority shareholder, a réveillé, si besoin est, Maurice aux risques et dangers sur le plan socio-économique. Au sein du monde des affaires aussi bien que dans le cercle des petites et moyennes entreprises (PME), l’on prend la mesure des retombées et des conséquences à subir quasiment de manière inéluctable. Avec l’impasse dans laquelle a été parquée Air Mauritius, l’industrie touristique, que ce soit à Maurice ou à Rodrigues (voir page 7), malmenée par le coronavirus, s’interroge sur ce que sera 2020.

Dans son COVID-19 Weekly Economlc Watch, le MCBGroup souligne que « national lockdowns, disruption of air travel and the sharp economic recession in our key markets would trigger a downturn in the hospitality sector, with tourist arrivals expected to be severely impacted during the second and third quarters, while only a very modest pickup is anticipated during the final quarter ».

Ainsi, il ne sera nullement surprenant de constater à la fin de l’année que les recettes brutes de l’industrie touristique atteindraient difficilement la barre des Rs 15 milliards, alors que l’année dernière, ce chiffre était de Rs 63 milliards. En effet, pour les deux premiers mois de cette année, le tourisme a généré des recettes de Rs 10,9 milliards. D’ailleurs, le MCB COVID-19 Weekly Economic Watch fait état d’une baisse d’au moins Rs 40 milliards dans les recettes du tourisme.

« Efforts considérables »

Du côté des principaux opérateurs dans le tourisme, l’on s’aligne sur l’analyse de la principale banque commerciale du pays. Alors que le board du groupe Sun, qui a suspendu les opérations dans ses sept établissements, se réunira la semaine prochaine, le Chief Executive Officer du groupe Beachcomber, Gilbert Espitalier-Noël, a déjà informé actionnaires et membres du personnel d’une « période particulièrement difficile et dangereuse pour notre industrie et pour notre entreprise. »

D’ailleurs, le CEO de Beachcomber, qui passe en revue les « efforts considérables » déjà adoptés avec la crise du coronavirus, confirme que « la reprise sera certainement lente ; il est en effet probable que nous ne retrouverons les taux d’occupation et les prix d’avant crise qu’en 2021. » Le CEO de ce Major du tourisme ajoute également que « le Top Management travaille d’arrache-pied afin de trouver des solutions qui soient les moins pénibles pour le personnel. Néanmoins, et étant donné les circonstances, aucune option n’est écartée à ce stade ».

De son côté, sur un plan plus global, le Strategy and Research & Development du MCBGroup, concède que « the COVID-19 outbreak would tend to reduce nationwide wealth creation and adversely impact the ability of businesses and operators to protect employment and create new jobs across the Mauritian economy, the more so given the labour marker inefficiency » (voir graphique de la répartition sectorielle des 573 100 emplois au sein de l’économie).

Outre le tourisme, les autres secteurs vulnérables de l’économie identifiés par le think tank du MCBGroup, mené par le Chief Strategy Officer, Gilbert Gnany, l’on retrouve la filière du BPO de par le poids de la France dans les affaires, les financial and business services, sans oublier le commerce et les domestic-oriented enterprises. « Whereas the seafood and sugar industries should display a fair degree of resilience to the context notwithstanding pressures on value-added, the textile industry would, in all likelihood, experience a major slump on the back of a significant decline in demand from key export markets », ajoute le document de la MCB, faisant également état de répercussions sur le bâtiment et le secteur de l’immobilier.

Au tableau de la consommation, la tendance est également baissière avec un « noticeable decline in household consumption in the wake of confinement measures and a potential decline in the disposable income of those engaged in more vulnerable sectors. » Le taux d’investissements (GDFCF) accusera une réduction dans la fourchette de 11 à 18%, selon les prévisions du ministre des Finances, Renganaden Padayachy.

En dépit d’une réduction de la facture des importations pétrolières et autres input costs, le Country’s Import Bill sera influencé de façon négative par des « tepid conditions prevailing on the international markets and rupee dynamics. »
En conclusion, le MCBGroup met en gare contrele fait que « yet, we face a future that is both uncertain and unpredictable, while the dynamic and amibiguous global landscape can rapidly tilt macroeconomic indicators of Mauritius into unfavourable grounds amidst more adverse scenarios ».

Ce qui est loin d’un Ite, Missa Est, confirmant davantage un ECO-VID 20 avec des turbulences des plus virales…

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