En marge de la visite du pape François le 9 septembre – Marie Reine de la Paix New Look pour le pape

  • Stade avancé pour les travaux de construction d’une route de secours et rénovation de l’autel
  • Père Philippe Goupille : « La voie de secours derrière le monument n’est pas nouvelle; elle a été tracée depuis la visite de Jean Paul II »
  • Stade avancé pour les travaux de construction d’une route de secours et rénovation de l’autel

Le monument Marie Reine de la Paix, lieu phare de la visite du pape François le 9 septembre prochain avec en point d’orgue la messe solennelle, revêtira une nouvelle parure pour cet événement. Ces dernières semaines, des ouvriers s’activent à l’aménagement d’une route de secours au pied de la Montagne des Signaux à l’arrière du monument surplombant la capitale et entreprennent des travaux de rénovation de la principale plateforme de célébration. Mais durant ses 78 ans d’existence, ce sanctuaire a subi plusieurs travaux de rénovation d’envergure sous la houlette de feu père Henri Souchon, comme lors de la visite de Jean Paul II, en 1989. En ce qu’il s’agit des préparatifs pour cette prochaine visite papale, les ouvriers sont confiants de terminer les gros travaux de réaménagement avant la visite d’une délégation de Rome en ce mois de juillet.

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Depuis son inauguration, en août 1940, le monument Marie Reine de la Paix, a connu un développement remarquable et s’est beaucoup embelli. Le sanctuaire est devenu aussi au fil des années une étape incontournable dans le circuit touristique de la capitale. Avec les présents travaux de rénovation dans le cadre de la visite du pape François, une nouvelle page s’ajoute à son histoire déjà très riche.

Il y a deux volets dans ces travaux d’“uplifting”. D’abord, la construction de cette nouvelle route, longue de 680 mètres et large de cinq mètres. Elle démarre à gauche de l’ancienne école de la Montagne jusqu’à l’arrière du monument. « Ce n’est pas une nouvelle route. Le tracé existe depuis la visite de Jean Paul II en 1989 », se souvient le Père Philippe Goupille, à l’époque membre du comité d’organisation de cette précédente visite papale. « En cas d’évacuation d’urgence dans un rassemblement de plus de 50 000 personnes à Marie Reine de la Paix, comment y parvenir ? Il était important et obligatoire d’avoir une voie de secours pour n’importe quelle personnalité. C’est alors qu’on a ouvert cette voie », poursuit-il. Le père Goupille souligne que cet accès routier qui mène directement à la plateforme n’avait pas été utilisé par le cortège papal en 1989.

À son arrivée dans la capitale, le véhicule du pape François empruntera-t-il cette route de secours pour rallier l’autel de la Marie Reine de la Paix, lieu de sa rencontre tant attendue avec les Mauriciens ? À ce stade, par mesure de sécurité, les différents parcours qu’entreprendra le souverain pontife, de même que les horaires des différents rendez-vous prévus, sont soigneusement gardés. En revanche, l’heure de l’arrivée et celle du départ du pape ont été confirmées dans le programme officiel rendu public hier.

En attendant, les ouvriers de General Construction mettent les bouchées doubles pour compléter les travaux de construction de cette route; cet accès n’ayant jamais été utilisé après 1989 et ayant été recouvert d’arbres. Les premiers travaux ont démarré en avril. Il a fallu d’abord défricher et nettoyer le terrain, et ce travail est déjà terminé. Durant la semaine écoulée, les différentes étapes de terrassement ont été engagées. « Pli difisil inn fini fer. Lafin ziliet nou pou inn fini fer larout-la », affirment-ils avec assurance déconcertante. Parmi ces derniers, Nigel Meunier, un Rodriguais vivant à Maurice depuis 40 ans et employé dans cette firme de construction depuis 34 ans. À l’approche de l’âge de la retraite, il ne cache pas sa joie d’être associé aux préparatifs de cette visite du pape. « Mo pa kone si mo resi trouv lepap depre, me se enn benediksion pou mwa ki mo lor sa santie konstriksion-la ! » dit-il.

Et ce dernier de se lancer, avec un brin de fierté, dans une anecdote concernant la visite de Jean Paul II dans son île natale en 1989. Il raconte que sa nièce avait été choisie pour offrir un bouquet au pape à son arrivée à Rodrigues. « Lepap finn poz so lamin lor so latet e mo nies finn gagn gran benediksion lepap sa zour-la. Pli tar finn ena enn gran levenman dan so lavi ek pou so fami. Li ti gagn labours lorea dan Rodrig e azordi li okip enn gran pos », confie au Mauricien cet ouvrier sur un ton d’admiration.

En ce qu’il s’agit du réaménagement de la plateforme, cet espace sera agrandi et les travailleurs expliquent que l’autel, jusqu’alors légèrement surélevé, sera du même niveau que le sol. Les anciens paroissiens de l’Immaculée Conception, très familiers à l’histoire et à la vie de ce monument, racontent que c’est la troisième rénovation d’envergure à laquelle ils sont témoins, les deux autres étant liés à la béatification du Père Laval en 1979 et à la visite de Jean Paul II, dix ans plus tard. « En 1989, une magnifique rénovation a eu lieu sous la houlette du tandem Henri Souchon et Paul Adam, qui était à l’époque directeur de General Construction. Le Père Souchon avait un œil constant sur le site et il ne faut minimiser les autres travaux d’amélioration qui ont eu lieu entre ces événements de portée nationale », dit pour sa part le père Goupille.

Le père Georgy Kenny affiche la sérénité

– Point de presse commun diocèse de Port Louis-gouvernement début août

En prévision de l’événement du 9 septembre, deux délégations du Vatican se déplaceront à Maurice en  juillet pour dresser un constat des travaux entrepris jusqu’ici par le diocèse et les autorités gouvernementales : la première dirigée par Mgr Marini (maître de cérémonie du pape) se rapportera principalement à l’ordonnancement de la messe, tandis que la seconde visite a trait à l’ensemble du programme de la visite ainsi qu’au dispositif de sécurité.

« Il s’agit de visites très brèves par de petites délégations du Vatican », précise le père Georgy Kenny, coordinateur général de la visite. « Ils viendront faire un constat des préparatifs qui ont été enclenchés et visiteront tous les sites où se rendra le pape. On passera tout en revue. Ces visites ont aussi pour but de finaliser avec eux certains détails du programme officiel du 9 septembre », explique-t-il. Mgr Marini sera accompagné du responsable de presse du Vatican. « Environ 80 journalistes sont attendus pour couvrir cette visite du chef de l’Eglise catholique. Sans compter la presse mauricienne. On finalisera durant ces deux visites la place qui sera réservée à la presse », poursuit-il.

À trois mois de cette visite papale, ce dernier se dit « satisfait » des préparatifs. « Je peux vous dire que nous sommes bien avancés dans les préparatifs et que nous sommes prêts à plus de 90% avec le programme de la messe. Nous n’attendons que le feu vert pour faire imprimer les documents. Je suis serein », dit le père Georgy Kenny. « C’est la fête du Père Laval ce jour-là et toute la messe sera axée, comme l’a dit le père Veder, sur la personne et l’œuvre du Père Laval à Maurice », rappelle-t-il. Les responsables du comité d’organisation de la messe présenteront aussi à Mgr Marini lors de cette visite des modèles de vêtements liturgiques confectionnés à Maurice.

Après la visite de ces deux délégations, le comité d’organisation prévoit une communication conjointe gouvernement-diocèse de Port-Louis. Il n’est pas impossible que le Premier ministre et le cardinal Piat animent un point de presse en commun pour communiquer officiellement tous les détails de cette visite.

Un brin d’histoire…

Dans son ouvrage consacré à ce sanctuaire de l’Église catholique, et qu’elle a intitulé Marie Reine de La Paix Protectrice de l’Île Maurice, Monique Dinan fait l’historique de la construction de l’édifice et relate les principaux événements qui s’y sont déroulés depuis son inauguration, en 1940. Selon l’auteure, ce sanctuaire marial érigé en 1940, soit au début de la Seconde Guerre mondiale, avait deux objectifs précis : « Demander à la Vierge Marie de protéger l’Île Maurice des affres de la Guerre et réparer l’ouvrage subi par le plus important sanctuaire marial en Pologne ».

Voici quelques notes puisées de cet ouvrage :

« C’est grâce à Mgr James Leen (huitième évêque de Port-Louis de 1925-1949) que le monument de Marie Reine de La Paix est érigé. Depuis 1939, il y a ce désir de l’évêque d’avoir un monument national dédié à Marie. Quand la guerre éclate et que l’on apprend que la célèbre Basilique de la Mère de Dieu, à Czestochowa, en Pologne, un des lieux de pèlerinage les plus fréquentés en Europe, est dévastée, Mgr J. Leen décide de faire activer les travaux. Il propose le vocable de Notre Dame de La Paix comme une sorte de réparation pour l’outrage subi par la Vierge en Pologne. »

Le vœu de Mgr Leen est réalisé avec la collaboration du père Streicher, prêtre spiritain et curé de la paroisse Immaculée Conception. Ils obtiennent les autorisations nécessaires pour disposer d’un terrain de 300 pieds carrés sur le versant de la Montagne des Signaux. La pose de la première pierre a eu lieu le 5 mai 1940 tandis que la municipalité y apportera son aide pour les travaux d’aménagement. Le dévoilement de la statue – haute de trois mètres pour quatre tonnes, provenant d’Italie – a été effectué le 15 août 1940 en présence d’une foule considérable dans une ferveur populaire de personnes venues des quatre coins du pays. Ce premier grand rassemblement des Mauriciens sous le regard de la « Protectrice de l’Île Maurice » a ouvert le premier chapitre de l’histoire de la vie dynamique de ce sanctuaire. En effet, dès lors, quasiment tous les principaux événements de l’Église à Maurice se sont déroulés dans ces lieux.

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