Endettement : le FMI sort le carton rouge contre le GM

  • La mission Qureshi : « Public debt is projected to stay elevated over the forecast horizon, with the debt outlook being susceptible to a range of macro-fiscal shocks »
  • L’hôtel du GM envisage de repousser encore de deux ans l’échéance du Debt Target de 60% du PIB devant intervenir au plus tard au 30 juin 2021

Le Fonds monétaire international (FMI) est venu remettre en perspective la problématique du dérapage de la gestion de l’endettement. Ainsi, le Staff Report de la mission dirigée par Mahvash Qureshi à Maurice du 16 au 30 janvier dernier met l’accent sur l’urgence de mesures correctives dans le prochain budget en vue de « put public debt on a declining path ».

- Publicité -

Cette recommandation fait suite à une proposition allant dans le sens contraire et formulée par le gouvernement, soit une nouvelle extension de deux ans en vue de respecter le Debt Target de 60% du Produit intérieur brut (PIB) devant intervenir au plus tard au 30 juin 2021 au terme des engagements pris à ce jour. Les dernières statistiques officielles révèlent qu’au 31 décembre dernier, le ratio de la Public Sector Debt était de 64% du PIB pour un montant global de Rs 312,9 milliards, soit Rs 15 milliards de plus en une année.

L’analyse de la gestion de la dette publique constitue un des points forts de la dernière édition des Article IV Consultations du FMI. Tout semble indiquer que la proposition du gouvernement visant à étendre l’échéance du 30 juin 2021 au 30 juin 2023 pour ramener la dette publique sous la barre des 60% n’aurait pas été accueillie favorablement par la mission Qureshi; le communiqué du FMI en date du 23, et émis après la réunion du Board of Directors de ce gendarme de l’économie, est des plus explicite.

« While the authorities are considering extending the target by two years, Directors urged a gradual fiscal consolidation beginning with the next budget for FY 2019/20 to enhance fiscal credibility and to put debt on a declining path », souligne la communication officielle. Auparavant, le FMI s’est appesanti sur l’importance d’une politique de consolidation fiscale dans la conjoncture. « Without fiscal consolidation, the authorities’ debt target of 60 percent of GDP by FY2020/21 is unlikely to be met. Rather, public debt is projected to stay elevated over the forecast horizon, with the debt outlook being susceptible to a range of macro-fiscal shocks », avertit le FMI.

Le Staff Report du FMI concède qu’avec les investissements publics engagés par le gouvernement, notamment sur le plan de l’infrastructure, Metro-Express en particulier, le gouvernement se doit d’adopter « a significant policy adjustment » et cela, dans les meilleurs délais. Ainsi, le FMI recommande « the need for fiscal adjustment to enhance fiscal credibility, preserve debt sustainability, and reduce the external balance ».

Alors que les pressions inflationnistes sont sous contrôle, le taux de chômage en baisse, le FMI se préoccupe du « widening external balance ». La principale raison derrière la détérioration de cet indicateur économique demeure la mauvaise performance sur le plan des échanges commerciaux, notamment les exportations. « The external balance continues to deteriorate due to a rising trade deficit in goods, but the overall balance of payments remains in surplus », avance le FMI.

Le nouveau contexte du Global Business Sector, avec des changements conséquents dans le régime fiscal sous le traité de non-double imposition avec l’Inde, est aussi commenté par le FMI. La satisfaction dans ce secteur est que « activity in the offshore global business sector has been broadly resilient with the reforms to the sector underway ». Une des retombées est que la contribution du Global Business Sector aux réserves de devises est des plus encourageante. Le rapport du FMI fait ressortir que depuis 2016, le niveau des réserves s’est amélioré de manière significative « on the back of strong financial inflows, given the large size of the offshore sector ».

La mission Qureshi se félicite des efforts déployés par Maurice sur le front des Anti-Tax Avoidance Initiatives et du renforcement de l’encadrement de la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme. En vue de renforcer la stabilité financière, le FMI met l’accent sur « the need to expeditiously implement the remaining recommendations of the Eastern and Southern African Anti Money Laundering Group (ESAAMLG) ».

Au chapitre de la croissance, les conclusions des Article IV Consultations notent que « the Mauritian economy continues to grow at a steady pace, benefiting from a vibrant services sector and strong domestic demand. Real GDP expanded by 3.8 percent in 2017 and is estimated to have grown at a similar rate in 2018 ».

Sur le moyen terme, le taux devrait être de l’ordre de 4%. Parmi les recommandations l’on relève celle relative au « maintaining strong and independent institutions is essential to ensure the country remains an attractive investment and employment destination ».

D’un point de vue général, le FMI se dit en faveur de la poursuite de « prudent policies to strengthen macroeconomic and financial resilience and to continue reforms to boost productivity and competitiveness ».

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -