ENJEU — Opération « Dife dan Lakwizinn » : Bodha met fin à 40 ans de fidélité aux Jugnauth

   Le ministre des AE démissionnaire : « Les idéaux et principes fondamentaux qui m’ont guidé depuis mon engagement
avec SAJ ne sont plus là »

- Publicité -

  La course au remaniement ministériel “larguée” avec
Vikash Nuckcheddy, leader of the MSM Shouting Brigade,
affichant des ambitions

  Le Deputy Speaker, Zahid Nazurally, issu du ML, donné comme ministrable pour éviter de « nouvelles hémorragies politiques »

En soumettant sa démission en tant que ministre des Affaires étrangères du gouvernement de l’Alliance Morisien et secrétaire général du MSM, Nando Bodha a déclenché une opération « dife dan Lakwizinn », alors que le MSM tentait de se remettre en selle politique en marge de la Telfair Gate. Ainsi, il a mis fin à une quarantaine d’années de fidélité politique jurée aux Jugnauth. Pourtant, depuis ces derniers temps, il était plus qu’évident que l’emprise des Top Chefs de Lakwizinn du Prime Minister’s Office avait fait de lui un outcast politique à l’Hôtel du gouvernement, lui qui a servi sir Anerood Jugnauth à tous les niveaux, peu importait s’il faisait beau ou mauvais temps à l’horizon politique et au QG du Sun Trust. Pour des observateurs, ce divorce au plus haut échelon du MSM ne constitue nullement une surprise vu les signes précurseurs, mais peut être interprété comme une façon de crever l’abcès sur le plan politique.

À ce jour, la Telfair Gate, qui empoisonne le quotidien à l’Hôtel du gouvernement, n’a pas encore connu de dénouement en dépit du mood de denial. La prochaine étape s’annonce cruciale pour le ministre du Commerce et colistier du Premier ministre, Yogida Sawmynaden. Dans cette perspective, le remaniement ministériel, avec des ministrables s’affichant déjà, pourrait ne pas intervenir de sitôt vu l’élément unknown au sujet de l’avenir politique de Yogida Sawmynaden.

Avec la décision de claquer la porte au Sun Trust et à Pravind Jugnauth, Nando Bodha ne se cache pas pour soutenir que « la culture du pouvoir et le fonctionnement du MSM ne correspondent plus aux valeurs et aux principes qui ont toujours marqué mon parcours politique. » Dans le communiqué émis hier confirmant sa démission, il ajoutera une nouvelle couche en réitérant que « les idéaux et principes fondamentaux qui m’ont guidé depuis mon engagement avec sir Anerood Jugnauth ne sont plus là. À ma grande déception. »

Le ministre des Affaires étrangères démissionnaire concédera que ses tentatives en vue de redresser la barre au sein du MSM n’ont pas donné les résultats escomptés, même si « j’ai fait connaître mes réserves et je suis toujours venu avec des propositions constructives à tous les niveaux, en toute sincérité. » En aucune occasion dans ce communiqué il ne mentionnera spécifiquement les points de divergence, mais trouve que « notre peuple est très avancé quant à ses attentes en matière de valeurs citoyennes, de bonne gouvernance et de démocratie moderne. »

Force est de constater que le malaise de Nando Bodha au sein du gouvernement remonte déjà au lendemain des dernières élections générales du 7 novembre 2019. L’attribution du portefeuille des Affaires étrangères par Lakwizinn du PMO, avec des compounded effects de Covid-19, a réduit de manière dramatique la visibilité politique de ce fidèle lieutenant de sir Anerood. Néanmoins, un post Facebook du leader de l’opposition, Arvin Boolell, en début de semaine à l’effet que « he (Nando Bodha) would quit » et les allusions des intervenants au rassemblement de The Avengers de dimanche dernier à La Louise n’auront pour effet que d’accélérer l’ultime étape de cette rupture avec le Sun Trust.

Des recoupements d’informations effectués par Week-End indiquent que depuis dimanche dernier, des pressions se sont accentuées sur Nando Bodha pour mettre un terme à la campagne susceptible de déstabiliser davantage le MSM sur l’échiquier politique. Des agwa politiques patentés ont tenté en vain de ramener ce vieux de la vieille au bercail, avec un démenti à toute ligne de communication avec des contacts au sein de l’entente de l’opposition. Mais sa position tranchée dénonçant l’emprise des Top Chefs de Lakwizinn sur la moindre décision entérinée au niveau du Prime Minister’s Office devait déboucher sur une situation irréconciliable, même si dans certains milieux l’on n’écarte pas la possibilité qu’il aurait pu évoquer toute la question avec l’ancien Minister Mentor, sir Anerood.

Nouvelle donne politique

Sur le plan politique, notamment dans les rangs de l’entente de l’opposition, se basant sur des inside news de première main sur les moves de Nando Bodha, l’on suivait attentivement les différentes étapes du bras de fer engagé au sein du gouvernement. Et le dénouement d’hier matin ne devait nullement surprendre. D’autant que l’indication la plus sûre du point de non-retour avait surgi dans la soirée de vendredi, avec le chef de la diplomatie boudant carrément le coup d’envoi à Trianon de la Fête du Printemps lors du banquet de la United Chinese Association en présence de l’ambassadeur de Chine en poste à Maurice.

Pendant toute la semaine, Nando Bodha aura tenu bon aux pressions à l’intérieur du gouvernement pour qu’il apporte un démenti au moins au post Facebook de Boolell, même après la réunion du Conseil des ministres de vendredi. Mais le principal concerné a préféré « stay put ».

Avec cette démission hier matin, le Premier ministre et leader du MSM, Pravind Jugnauth, doit faire face à une nouvelle donne politique, soit la ministerial musical chair. Déjà, avant même le départ de Nando Bodha, des tendances au sein de l’Alliance Morisien cachaient difficilement leurs revendications pour une meilleure représentation au sein du Conseil des ministres. Toutefois, dans l’immédiat, en raison des enquêtes à tous les niveaux ciblant le ministre Sawmynaden, il pourrait opter pour un simple re-assignment of ministerial duties.

Pour parer au plus pressé, le Premier ministre a confié à son allié et Grand Maître des standing orders de l’Assemblée nationale, Alan Ganoo, le portefeuille du ministère des Affaires étrangères pour assurer les affaires courantes, et le temps des consultations pour un remaniement ministériel.

Il n’empêche que les premières spéculations laissent voir que le ministre des Services financiers, ancien colistier de Pravind Jugnauth à Rose-Belle/Vieux Grand-Port (N°11), Mahen Seeruttun, ne serait pas réfractaire à l’idée d’un saut au ministère des Affaires étrangères, délaissant derrière lui le chaud dossier de la Grey List de la Financial Action Task Force (FATF). C’est du moins ce que laisse entendre l’entourage du principal concerné, qui doit composer avec le cadeau empoisonné du global business sector depuis les dernières élections générales.

Effervescence

Du côté d’un autre vétéran du Sun Trust, soit dans le camp du ministre des Sports, Stephan Toussaint, l’on avance que le mood est positif et la sérénité de mise. L’on ajoute que dans la conjoncture politique, le ministre est prêt à toute éventualité en cas de remaniement ministériel.

Par contre, l’effervescence se fait sentir parmi les nouveaux venus dans les rangs de la majorité. Le Deputy Chairman of Committees et leader de la MSM Shouting Brigade à l’Assemblée nationale, Vikash Nuckcheddy, ne cache pas ses ambitions pour une promotion ouvrant les portes du Conseil des ministres pour rejoindre ses deux colistiers de Flacq/Bon-Accueil (N°9), Sudheer Maudhoo, ministre de l’Économie bleue et de la Pêche, et Teeruthraj Hurdoyal, ministre de la Fonction publique. En vue d’asseoir sa majorité à l’Assemblée nationale face aux risques de l’opération sept défections, le leader de l’Alliance Morisien pourrait être être tenté de conférer des responsabilités ministérielles au Deputy Speaker, Zahid Nazurally, élu sous un ticket du Mouvement Liberater d’Ivan Collendavelloo, et limitant du même coup tout nouveau risque d’hémorragie politique. De ce fait, il ferait d’une pierre deux coups avec la nomination dans les rangs du gouvernement d’un nouvel adjoint au Speaker, Sooroojdev Phokeer.

Un autre scénario probable pourrait se présenter avec la carte féminine. Au sein du Conseil des ministres actuellement, il n’y a que trois femmes ministres, soit la vice-Première ministre et ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookun-Luchoomun, la ministre de la Sécurité sociale, Fazila Jeewa-Daureeawoo, et la ministre de l’Égalité des Genres, Kalpana Koonjoo-Shah. Dans cette perspective, Subhasni Lutchmun-Roy, de la circonscription de Port-Louis Nord/Montagne-Longue, se présente avec les meilleurs atouts pour convaincre le leader du MSM. Toutefois, sa colistière du N°4, Joanne Tour, n’aurait pas encore dit son dernier mot, alors que Sandra Mayotte, de Savanne/Rivière-Noire (N°14), ne voit pas pourquoi elle déclinerait une telle aubaine ministérielle.

Toutefois, le ton de la ministerial musical chair n’a pas encore été donné…

Au Sun Trust hier — Le PM à Bodha : « Retourn tiket MSM la »

Le Premier ministre et leader du Mouvement Socialiste Militant (MSM), Pravind Jugnauth, a dû amender à la dernière minute son discours préparé en marge du Comité central élargi d’hier. La démission de Nando Bodha en tant que ministre des Affaires étrangères et des instances du MSM a remis en question sa stratégie. Il n’a pas trouvé mieux que de demander à l’élu de Vacoas/Floréal (N°16) de « retourn tiket MSM la », car c’est sous la bannière de l’Alliance Morisien qu’il a obtenu son siège à l’Assemblée nationale.

 

La mobilisation « bis-manze-bwar » pour le Comité central du MSM au Sun Trust d’hier a pris une autre tournure. « Azordi li trist ki nou ansyen secreter zeneral kamarad Nando Bodha in kit nou inn ale. Zot kone kifer l’inn ale ? Depi kelke tan nou pe swiv. Depi kelke tan Paul Bérenger pe lastik Nando Bodha. Ek ou kone Bérenger ena enn sel labouett ki li servi. Vini mo pou fer twa vin Premie minis. Nando inn dir donn to parol ki to pou prezant mwa kom fitir Premie minis. Kouma li ti donn parol Madan Dulloo ek Ashok Jugnauth », a déclaré Pravind Jugnauth.

Il ajoute qu’il a accusé réception de la lettre de démission de Nando Bodha hier matin et a pris note du communiqué émis par ce dernier pour expliquer sa démission. « Mo ti atann mwa de Nando omwin, depi yer ziska ki li demisione, ki li vinn swa zwenn mwa ou call mwa pou dir mwa sa. Li pa finn ena kouraz pou vinn fas a fas ou bien mem enn call telefonn pou dir mwa ki li pe ale », poursuit-il.

« Mo kone kot mo pe amenn zot. Lavenir pou montre. Letan pou montre sipa vremem Pravind Jugnauth kone kot li pe amenn so lekip », a fait ressortir le leader de MSM. Selon lui, le MSM était considéré dans le passé par certains comme « krapo ki pe rod deklar lelefan », mais qu’aujourd’hui le parti a atteint le sommet de l’échiquier politique avec une victoire qualifiée de « claire et nette » aux élections générales de 2019. « Nou bizin dir gras a konfians popilasion ek travay ban solda, nou finn fer enn viktwar kler ek net », dit-il, déplorant l’attitude des adversaires qui a accusent le MSM d’avoir « trike, kokin », entre autres.

«Diferans ant ban democrat ek ban bandi»

Pravind Jugnauth a critiqué la réunification des partis de l’opposition, notamment l’entente entre le Parti travailliste et les mauves. « Mo ti aksepte kan mo’nn perdi en 2005. Lepep bizin trouv diferans ant ban democrat ek ban bandi. Zordi zot pe rod anpwazon lespri dimounn. Rod dekredibiliz ban institision. Ena pe dir zot pou vers disan. Tou in, marye-pike, ek pe dir pou vinn klak Premie minis. Mwa zame mo’nn servi laviolans. Ni mwa ni mo pou less kikenn al lev lame lor mo adverser. Si mo ena pou replike, mo pou replik ek argiman ek explikasion pou lepep zize », affirme-t-il.

Pravind Jugnauth a aussi abordé le projet de marche de l’opposition du samedi 13. « Ena diferans ant manifeste ek fer dezord lor lari. Mo fer enn apel a popilasion pa rant dan piez, pa less zot anporte par bann foste. Mo pou veye a seki nou ena lord ek lape dan pei », a-t-il soutenu. Selon le leader du MSM, il y aurait une catégorie de personnes actuellement pour qui « narye pa bon » et qui tentent de faire croire qu’il y aurait un problème de law and order.

« Mo sagrin ek trist kan enn dimounn desede. Sirtou si li pa’nn mor de koz natirel. Pe rod fer ou krwar gouvernman inn mont enn eskadron ek pe touy dimounn. Pe fer politik lor kadav ek maler dimounn. Ena dimounn pe soufer me pe profit lor la ek pe anbobinn zot. Sa kalite sinema pe fer la. Zame mo finn trouv sa », a déclaré le Premier ministre.

Il dit être attristé par la mort de Soopramanien Kistnen et qu’il veut que la lumière soit faite. « Nou tou tris ki li fin perdi lavi. Ena lanket ki pe fer. Nou tou oule trouv lizour. Nou oule kone kinn arive. Me nek pe fer politik san ki lanket fer », dit-il.

« Aster pe dir pou konstrir proze de sosyete. Kan ou trouv lion, rekin moustass, kok ek bann votour, se enn lalyans bandi. Ki zot pa’nn dir enn kont lot ? », trouve-t-il. Il estime que l’agenda de certains est de créer du désordre dans le pays. « Pe fer tou pou met dezord da pei, pou met dife. Elektroralman mo pa per zot. Mo pa per zot ditou », déclare-t-il en avertissant « fer bien atansion. Mo Premie minis mo gouvernma. Mo pa pou toler oken dezord ek met an danze linite nasional. »

Arvin Boolell, leader de l’opposition : « Démission programmée et inévitable »

« La démission de mon ami Nando était une démission programmée et inévitable. Premièrement parce qu’il était un lieutenant le plus fidèle de sir Anerood Jugnauth, un des piliers et fondateurs du MSM. Il a été leader de l’opposition à un des moments les plus difficiles du MSM. Toutefois, il y a un seuil de tolérance qu’une personne comme Nando Bodha ne peut dépasser.

J’ai été personnellement témoin de l’humiliation qu’une personne comme Nando Bodha ne pouvait accepter. Il n’était pas à l’aise comme ministre des Affaires étrangères, bien qu’il ait représenté le pays dans les instances internationales avec honneur. Nous avons représenté le pays dans les discussions avec l’Union européenne.

Nando a le verbe facile, il parle couramment le bhojpuri. À travers des personnes interposées, nous savions qu’il n’était pas à l’aise au sein du gouvernement et du MSM. Il n’était pas d’accord avec l’acharnement avec lequel le Premier ministre défendait le ministre du Commerce qu’il considérait comme un “denial”. Il a fait beaucoup d’efforts pour rester au gouvernement. Je pense qu’on a provoqué son départ du gouvernement. Je l’ai rencontré pour la dernière fois au Morne à l’occasion de la commémoration de l’abolition de l’esclavage. Je peux affirmer que the writings were on the wall. »

Ivan Collendavelloo, leader du ML : « Regret et émotion »

« Nando est un ami. Nous avons été ensemble pendant des décennies. En 2000, lui et moi avions travaillé pour obliger Paul Bérenger et Anerood Jugnauth à travailler ensemble pour le bien du pays. En 2014, à l’heure de la trahison, alors que Paul Bérenger œuvrait pour l’intérêt personnel de Ramgoolam, j’ai pris le flambeau pour barrer la route à la dictature et j’ai trouvé à mes côtés Nando Bodha. C’était un élément valable qui contribuait à l’avancement du pays. Nous avons travaillé lui et moi sur la mise en œuvre du projet de Metro Express qui est un grand succès. C’est avec grand regret et une grande émotion que j’ai appris la nouvelle de son départ du gouvernement. Je n’étais pas au courant de ce qui se tramait. J’attends les développements avant de faire une réaction politique. J’ai parlé à Nando ce matin (samedi) et je lui ai fait part de mes sentiments envers lui. »

Paul Bérenger, leader du MMM : « Bravo à Nando Bodha »

« Bravo à Nando Bodha. C’est le commencement de la fin pour le gouvernement Jugnauth et pour le MSM. Rien de plus à ajouter à ce stade. Mon bravo sonne suffisamment fort. Évidemment, je pense que le MMM peut lui donner une place, mais laissons les choses évoluer. Il vient tout juste de démissionner. On verra quelle direction il prendra. Autant j’aime mon pays, autant j’aime ce qui se passe en ce moment. Hier, par rapport à Bruneau Laurette, les forces vives, les ONG, etc. et aujourd’hui Nando Bodha. Bravo! Maintenant, regardons devant. Les choses évolueront très positivement pour l’île Maurice, c’est sûr.

Il est naturel que Nando Bodha participe à la marche, mais laissons-lui un peu de temps. Il a soumis sa démission aujourd’hui et la marche est prévue pour samedi prochain, attendons voir les développements dans l’intervalle. Mais ce serait naturel que Nando Bodha également donne un coup de main pour l’événement de samedi auquel je donne rendez-vous à tout le monde à Port-Louis. Il n’y a aucune rencontre fixée entre nous à ce stade, mais quand je dis bravo, cela a toute sa signification. À ce stade, nous n’avons pas encore décidé s’il y aura une alliance électorale pour les prochaines élections générales qui, d’ailleurs, ne tarderont pas à arriver. Comme je l’ai dit, c’est le commencement de la fin avec la démission de Nando Bodha, mais nous n’avons pas encore discuté entre nous, ni de notre programme ni des postes-clés. Dans l’immédiat, foder gouvernma aller, car c’est un danger. Nous devons aussi proposer une alternative en terme de l’équipe, mais n’avons encore rien décidé. Laissons ce week-end, cette semaine et la manifestation passer et ensuite les choses s’accéléreront. Je suis sûr que les choses vont s’accélérer dans l’intérêt de Maurice.

Ramgoolam, leader du Ptr :  « Commencement de la fin du MSM »

« Je constate que Nando Bodha a réalisé que le MSM est un parti ki pé koulé. C’est le commencement de la fin du MSM. Titanic pé koulé. Je pense que tous ceux qui réalisent que le pays va vers la dérive doivent rejoindre les forces de l’opposition. »

Xavier Duval, leader du PMSD : « Il est inévitable que d’autres suivront le pas »

« Je me réjouis de la décision prise par Nando Bodha. Un peu tardive, certes, mais une décision logique. Et à mon avis, il est inévitable que d’autres personnes de valeur et de bonne volonté, qui voient à quelle vitesse le bateau MSM est en train de couler, suivront le pas. J’accueille avec beaucoup de plaisir Nando Bodha dans les rangs de l’opposition mais maintenant qu’il est de l’autre côté de la barrière, j’espère qu’il aura le courage de nous donner sa version des faits, sa part de vérité quant à tout se qui se passe et s’est passé ces dernières années sous le règne MSM pour qu’on puisse faire la lumière sur le gouffre dans lequel ce gouvernement et ce parti a mené le pays. »

Sandra Mayotte: “Cela m’a fait un choc !”

“Je ne m’attendais pas au départ de Nando Bodha. Cela m’a fait un choc, surtout venant du secrétaire général du parti. Dieu seul sait pourquoi il a pris cette décision. Je suis déçue et j’ai senti la même déception chez mes collègues. Ce matin (ndlr: hier), j’ai entendu des appels sur les ondes des radios me demandant de quitter le gouvernement! Et pour rejoindre qui? Ce genre de décision ne se prend pas sur un coup de tête. Aucun parti et  personne ne m’avait approchée pour être candidate aux dernières élections générales. Le Premier ministre, lui, l’a fait et il a toute ma reconnaissance. Ce n’est pas parce qu’on me demande de partir que je dois prendre mes cliques et mes claques et m’en aller. Je suis encore trop jeune politiquement parlant, je dois m’accorder du temps pour faire mon travail dans ma circonscription et me focaliser dessus.”

Ashok Subron, Rezistans ek Alternativ : “Je crois qu’il a pris la bonne décision”

« Avec les informations qui circulent depuis la fin de l’année dernière et celles qu’on entend tous les jours, n’importe qui au gouvernement ayant la capacité de discernement doit réfléchir et prendre les décisions qui s’imposent. Le système est arrivé à un stade de pourriture avancée, si Bodha a mesuré ces événements-là pour  démissionner, je crois qu’il a pris la bonne décision. Nando Bodha est un vieux routier de la politique, il n’est pas n’importe qui. Rappelons qu’il est quand même le secrétaire général du MSM. J’ai travaillé et conversé avec Nando Bodha.  Je le salue pour sa décision ! »

Soodesh  Callichurn : «Au MSM  le travail continue»

« C’est une grande perte pour le MSM. C’est la perte d’un pilier. Cependant, le body langage de Nando Bodha, ces derniers jours, ne laissait en rien présager une démission. Il n’a donné aucune indication. On a entendu dire que l’opposition lui a fait des offres et autres promesses. Il a, sans doute, été tenté et a fait son choix. Pour nous, au MSM et au gouvernement, le travail continue et nous restons fidèles à nos engagements. »

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -