ENJEU — STRATÉGIE « BEYOND NUMBERS » : MCB Group met en valeur le Gender Equity Agenda

l La Mauricienne, victime de première ligne de la Covid-19
mais tremplin pour la relance socio-économique
l De juillet à décembre 2020, le taux de chômage féminin a
augmenté de deux points, donc à 13,1 % contre une baisse chez les hommes (8,6 %), presque un écart de 5 %
l La recette proposée par la MCB comprend une quinzaine de «policy measures in unlocking the doors to success of Mauritian women»

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A la veille de la présentation du Budget 2021/22 et de l’éventuelle sortie du deuxième lockdown, le MCB Group privilégie et met en valeur le Gender Equity Agenda. Même si à aucun moment dans le document de 57 pages n’apparaît cette célèbre strophe de Louis Aragon datant de 1963 et reprise par Jean Ferrat en 1975, à savoir «La femme est l’avenir de l’homme», le leitmotiv dans le dernier MCB Focus (No 82) se résume à cette ambition que la femme est l’avenir pour la relance socio-économique post-Covid-19. Le Chief Strategy Officer du MCB Group, Gilbert Gnany, qui signe le document de réflexion et de propositions, intitulé «Promoting gender equity to sustain a more inclusive development path», part d’un premier constat, à savoir que l’impact de l’épidémie de la Covid-19 s’avère être plus plus prononcé sur les femmes que sur les hommes avec pour conséquence des écarts entre les hommes et les femmes.

Cet élément conjoncturel, susceptible de se transformer en facteur structurel, vient se greffer sur le fait indéniable que la Mauricienne continue d’être sous représentée à tous les niveaux en dépit des efforts et initiatives de ces dernières années. Cette 82e édition de MCBFocus, dont la diffusion a été retardée de mars à mai en raison de la deuxième vague de Covid-19, comprend des propositions s’articulant autour d’une quinzaine de «policy measures in unlocking the doors to success of Mauritian women». En marge, le MCBGroup, de par l’intervention de son Chief Executive Officer, Pierre-Guy Noël, se donne pour objectif premier de s’engager dans la voie de l’égalité des gendres avec 40 % de représentativité féminine au niveau du Middle and Senior Management au cours des cinq prochaines années, soit d’ici 2026.
D’entrée de jeu, le MCBGroup situe la problématique du poids de la Mauricienne sur le plan socio-économique avec pour postulat «to rebuild the nation in the wake of the pandemic and beyond, the country stands to gain from additional policies in favour of a more gender-balanced and inclusive socio-economic development path». En sus du fait que les femmes subissent des préjudices sur le plan du traitement salarial par rapport aux hommes, sont victimes de la pauvreté et de la violence et souffrent des effets du Glass Ceiling, la pandémie est venue compliquer davantage l’équation féminine.
«Women already in the labour market are more likely than men to be unemployed during crises, as witnessed during the pandemic», souligne le Chief Strategy Officer du MCB Group. Et s’il fallait une preuve pour accréditer cette thèse, les dernières tendances publiées par Statistics Mauritius en font foi. Au cours de la période allant de juillet à décembre de l’année dernière, le taux de chômage féminin est en hausse pour atteindre les 13,1 %, alors que c’est l’effet inverse qui est enregistré chez les hommes, soit une baisse pour se retrouver à 8,6 %, dont au moins cinq points d’écart.
La situation n’est guère différente à l’international. A travers le monde, les femmes ont perdu 64 millions d’emplois, ce qui représente une diminution de 5 % par rapport aux femmes employées, contre une baisse de 3,9 % en ce qu’il s’agit des hommes.

D’autre part, le MCB Focus note que le Gender Gap demeure relativement élevé au niveau de l’emploi, soit 30 points de pourcentage en moyenne sur une décennie à fin 2019. La participation des femmes au marché du travail pèse de tout son poids sur la croissance économique et les gains en productivité. Avec une Female Labour Participation, toujours à des niveaux bas, notamment de 45 %, le MCBGroup concède que «the subdued participation of women in the labour force, in turn, tends to expose the country to a paucity of labour resources and a lack of intellectual capital that would, otherwise, have boosted nationwide output by an important margin».

Pour étayer ses dires, Glibert Gnany s’appuie sur les conclusions d’une récente étude de la Banque mondiale avec pour thème «Mauritius — Addressing inequality through more equitable labour markets». L’accent est mis sur le fait que «female participation in the labor force is crucial to the functioning of labor markets for both efficiency and equity reasons. Unleashing additional and valuable human capital resources into the economy contributes to making the economy more productive, thus helping it to attain its full potential».

«Game changer for enhancing the country’s prosperity».
En prévision de la reprise post-Covid-19, le potentiel d’une reconnaissance accrue de la participation socio-économique se présente comme un «game changer for enhancing the country’s prosperity». Surtout dans une conjoncture où Maurice est confronté au «challenge of an ageing society and shrinking workforce, which threaten to further impede productivity growth by leading to a potential decline in labour input and exacerbating the shortage of skilled workers. A key lever towards the latter ends would be to promote a sustained rise in female labour participation – which has remained well below the corresponding level for male and is low when compared to peer countries».
Consciente du fait que «there is the potential for further gains in boosting the country’s gender equity agenda», la plus importante banque commerciale du pays s’engage dans une série de propositions de Policy Measures tout en s’appesantissant sur le fait que «the report is neither prescriptive in its essence nor exhaustive in its contents while acknowledging policies already being implemented by the government».

La quinzaine de propositions, dont «a measurable target for increasing women’s employment», faisant partie de MCB Focus, se déclinent comme suit: au titre de Women Empowerment, il est question d’un Shifting of Social Norms avec l’élaboration d’un plan d’action renversant les Gender Stereotypes, que ce soit pour les programmes d’éducation et de formation professionnelle, le lancement de campagne de sensibilisation pour encourager les femmes à poursuivre des carrières professionnelles avec un Parents’ Sharing Childcare, la promotion de la femme dans le processus de Decision Making à tous les niveaux dans les secteurs public et privé aussi bien que «strengthen the case for change at the macroeconomic, company and individual level» par le truchement de «gender equality targeted and public investment, labour market policies and tax polivcies».
Au chapitre d’un «conducive framework» pour promouvoir l’emploi des gemmes, le MCB Group préconise la formule de Work From Home ou de Compressed Work Schedules, la parité entre les congés de paternité et de maternité, l’introduction du Shared Parental Leave, tout en allégeant le fardeau de «parental and maternity leaves on employer through part funding from Social Security», la mise en place de Corporate Citizen Programme avec des facilités Child Care Options dans les grosses entreprises et des Day Care Centres en vue de libérer les femmes pour des emplois à plein temps.

Le recours à l’arme fiscale
Le volet de l’éducation en vue de faire que la Mauricienne devienne «more employable» prévoit d’atténuer l’Education Mismatch au préjudice des femmes sur le marché du travail. Ainsi, MCB Focus fait état de l’urgence de «significantly increased investment in and transformative financing of women’s capital development to enable women’s economic empowerment and innovative open avenues of entrepreneurship».

Le recours à l’arme fiscale, notamment des formules de Tax Deductibility for Child care, de Tax Relief/Credit ou des Child Subsidies, constitue une possibilité tout en prônant le «gender budgeting to ensure that tax and spending policies and public financial management instruments address gender inequality and the advancement of women in areas such as education, health, and economic empowerment».

Sur le front institutionnel et en vue de promouvoir une meilleure représentation féminine, le MCBGroup, relayant les expériences au Japon ou encore au Rwanda, brandit l’introduction de «gender quotas in political representation for a more balanced decision-making for all citizens ». Avec Maurice en queue de peloton et loin derrière la moyenne du taux de représentation féminine de 27 % dans au moins 130 pays, le Chief Strategy Officer du MCB Group avance que «parliaments and political parties can play a key role in supporting young women’s political participation, for instance through specific empowerment programmes, or by enabling young women to access leadership positions and providing training and mentoring opportunities».

En conclusion, MCB Focus maintient que «Mauritius stands to gain from achieving a boost in the participation of women in the labour force and foster gender equity as a key lever for attaining a fairer, more inclusive and sustained economic development path». Le Chief Strategy Officer de MCB Group fait un vibrant plaidoyer en faveur de la cause féminine, car «if we fail to tackle the obstacles to women’s empowerment, we could squander the potential of a sizeable chunk of our population and incur a significant loss to the productive capacity of our economy at a time when the ageing of the population and weak productivity growth are already weighing on growth prospects. In fact, an empirical assessment undertaken in the report – adapted from a previous IMF paper – corroborates the idea that adding more women in the work force would generate socio-economic gains in Mauritius».

Représentation féminine : MCB Group: 40 % du Middle et Senior 
Management d’ici 2026

La publication en fin de semaine de la dernière édition de MCB Focus sur le thème de la représentation socio-économique de la Mauricienne est accompagnée d’un engagement formel de la plus importante banque commerciale du pays. Ce groupe bancaire mise sur représentation féminine à hauteur de 40 % au niveau du Middle et Senior Management dans cinq ans.

Dans un communiqué, la MCB s’engage à faire de l’égalité des genres un axe prioritaire de sa stratégie de développement durable « Success Beyond Numbers ». Ainsi, même si la MCB compte sensiblement le même nombre d’hommes et de femmes, elle reconnaît qu’il existe un plafond de verre et que la population féminine reste sous- représentée au sein de son Middle et Senior Management. «A la MCB, nous considérons que l’égalité des chances est avant tout un droit humain et il est de notre devoir d’aider à faire progresser l’égalité entre les hommes et les femmes. La diversité est un enjeu stratégique et fait partie intégrante de notre raison d’être, Success Beyond Numbers», déclare Pierre-Guy Noël, Chief Executive Officer (CEO) du Groupe MCB.

Déjà, des mesures sont mises en place en vue d’atteindre cet objectif. Mike Sophie, Head of Human Resources à la MCB, pilote un Gender Action Committee pour définir les priorités et assurer l’adoption du plan d’action. Depuis juillet de l’année dernière, un Gender Working Group, composé d’employés de divers départements de la MCB, a été institué pour la mise en pratique des différentes initiatives identifiées.

Les enjeux liés à l’égalité des genres en entreprise fait l’objet de formation parmi le personnel à tous les échelons. Au cours de ces derniers mois, au moins 300 employés ont suivi des séances de sensibilisation sur l’égalité des genres, ainsi que sur les préjugés involontaires (unconscious bias).

D’autre part, un sondage réalisé auprès des membres du personnel de la banque en novembre 2020 met en exergue le fait que la principale motivation des femmes dans le monde du travail est d’atteindre une indépendance financière, alors que c’est le besoin de subvenir aux besoins de la famille qui motive les hommes. Les hommes se disent davantage disposés à des sacrifices personnels pour faire évoluer leurs carrières. 15 % des femmes et 17 % des hommes se disent prêts à refuser une promotion pour prioriser un équilibre familial et personnel.

Par ailleurs, 90 % des femmes demeurent optimistes quant à la possibilité d’une parité professionnelle entre les sexes et font preuve de tout autant de détermination que les hommes. En ce qui concerne les congés parentaux, hommes et femmes sont unanimes : 90 % des femmes et 86 % des hommes pensent que le Paternity Leave de 5 jours est insuffisant. Pour le Maternity Leave, 3 femmes sur 4 trouvent qu’il est actuellement insuffisant (52 % parmi les hommes).

Dans cette optique d’une meilleure représentation féminine, le MCB Group a ratifié la signature de la Gender Diversity Charter de l’Africa CEO Forum – Women Working For Change. Ce plan d’actions concertées a été élaboré avec en toile de fond une évaluation effectuée avec l’Agence française de développement (AFD).
En conclusion, commentant les grandes lignes de MCBFocus, consacrées à la promotion socio-économique de la Mauricienne, le Chief Strategy Officer, Gilbert Gnany, déclare que «dans cette dernière édition, nous faisons le lien entre égalité des genres et développement économique. Ce rapport démontre qu’une plus grande participation de la femme favorisera un développement plus soutenu et harmonieux de notre économie. Promouvoir l’engagement de la femme est une question évidemment morale, mais aussi un impératif éminemment économique».

Banking et Economic Tit-Bits

Le MPC de la BOM fixé au 2 juin
La prochaine réunion du Monetary Policy Committee de la Banque de Maurice a été convoquée pour le mercredi 2 juin. Toutefois, comme cela a été le cas pour le mois de juin de l’année dernière, un éventuel report de la réunion de cette instance de la Banque centrale est envisageable au cas où le Leader of the House, Pravind Jugnauth, décide que le Budget Day se déroulera dans les premiers jours du mois prochain.
De son côté, le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, a bouclé en fin de semaine écoulée l’étape de l’arbitrage budgétaire avec ses collègues du Conseil des ministres en vue de la présentation à l’Assemblée nationale du prochain budget avec pour objectif déclaré une coupe de 25 % des dépenses publiques par rapport à celles du présent exercice financier.

A partir de ce week-end, la Budget Cell au ministère des Finances s’attaque à la rédaction du Budget Speech, avec l’inclusion des mesures fiscales, vu que dans sa dernière analyse, le Fonds monétaire international (FMI) préconise la nécessité de la Fiscal Consolidation face à la montée de la dette publique, frisant la barre de 100 % du produit intérieur brut (PIB).

L’UE enlève le Ghana de la Black List 
avec Maurice attendant toujours
Port-Louis pourrait envier Accra. En effet, l’Union européenne a annoncé sa décision d’enlever le Ghana de la Black List du blanchiment de fonds et du financement du terrorisme. Cette décision est en anticipation au fait que «the Financial Action Task Force (FATF), the global money laundering and terrorist financing watchdog, will in June 2021, announce that Ghana has been taken off its list of high-risk third-world countries with strategic deficiencies in Anti-Money Laundering and Countering of Terrorism Financing».
Le Ghana avait été inclus sur la Black List de l’Union européenne en même temps que Maurice au mois de mai de l’année dernière. Mais, déjà le Ghana est en avance sur Maurice, qui doit encore attendre la séance plénière de la FATF de juin pour savoir si les autorités ont déjà pris et entériné les engagements pour une sortie de la Grey List.
Force est de constater que pour arriver à ses fins, le Ghana a dépêché la semaine dernière, à Bruxelles, le président Nana Akufo-Addo pour des consultations formelles pendant deux jours en vue de convaincre la Commission européenne.

Par contre, le Premier ministre Pravind Jugnauth a préféré se faire remplacer par le ministre des Finances Renganaden Padayachy mardi dernier, pour le sommet financier sur l’Afrique, réunissant des chefs d’État et de gouvernement du continent à l’initiative du président de la France, Emmanuel Macron.

Cette substitution est ressentie comme un faux pas diplomatique de Maurice dans la conjoncture. Mis cet avis n’est pas partagé par Lakwizinn du PMO, qui trouve que Pravind Jugnauth avait plus important à faire ce mardi après-midi.

La BoM vend Rs 6 milliards 
de dollars US en avril
La Banque de Maurice a procédé à la vente de 150 millions de dollars américains, soit l’équivalent d’un peu plus de Rs 6 milliards, aux banques et Forex Dealers en vue de satisfaire la demande sur le marché des devises. De son côté, la State Trading Corporation continue à bénéficier de dollars américains de la Banque centrale pour le financement des approvisionnements stratégiques.

Pour sa part, la Banque de développement a bénéficié d’un apport de Rs 259, 5 millions sous forme de lignes de crédits pour des On-Lending Operations. Les banques ont puisé un montant de Rs 1,2 milliard du Special Account à la Banque de Maurice avec la réduction du Cash Reserve Ratio.

Toujours au mois d’avril, le gouvernement a émis des Securities par le truchement de la Banque de Maurice pour un montant de Rs 9, 5 milliards pour assurer ses Financing Requirements.

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