ENQUÊTE DE L’ICAC — Rs 9,5 M saisies dans une agence de voyages : L’intrigant rôle de deux avocats

L’ICAC a déjà examiné le Diary Book de l’ADSU sur cette opération et soupçonne que des « informations erronées » y auraient été inscrites

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L’ICAC scrute les agissements de deux avocats ayant plusieurs années d’expérience et dont le rôle dans l’affaire de la saisie de Rs 9,5 M, dans une agence de voyages, est étudié. Les enquêteurs sont d’ailleurs en possession d’images des caméras de surveillance de cette agence de Port-Louis. La présence d’un avocat et du chauffeur d’un autre membre du barreau dans l’institution a été confirmée. L’équipe de Navin Beekarry tente d’établir si le “time-frame” de cette opération a été monté d’avance afin de piéger la responsable de ladite agence de voyages.

Cette dernière a déclaré qu’un avocat s’est présenté à son bureau le mois dernier pour échanger 8 000 livres (soit environ Rs 400 000). Même si l’institution n’est pas un “money-changer”, la plaignante a accepté d’échanger les devises pour faciliter ses clients qui vont en voyage. Selon elle, l’avocat lui aurait dit que son confrère et lui avaient Rs 9,5 M de devises qu’ils souhaitaient changer. Comme la responsable n’avait pas autant d’argent en roupies pour lui remettre, elle lui aurait demandé de revenir après deux jours.

Entre-temps, la responsable de l’agence a réuni cette somme en empruntant de l’argent de certains proches et en réunissant l’argent des clients qui n’ont pas voyagé durant le couvre-feu sanitaire, mais que l’agence doit rembourser. Le jour du rendez-vous, c’est le chauffeur de l’avocat qui est entré dans l’agence pour informer la responsable qu’il venait au nom de son patron pour changer les devises. Mais la plaignante a refusé d’aller de l’avant avec cette transaction, jugeant nécessaire d’obtenir la signature de l’avocat sur les papiers liés à la transaction.

Dès que le chauffeur est sorti, une équipe de l’ADSU, menée par une Woman Police Inspector (WPI), est entrée pour effectuer une fouille pendant laquelle elle a saisi les Rs 9,5 M, en informant la victime qu’elle est soupçonnée d’être impliquée dans un cas de blanchiment d’argent. L’ICAC juge « intrigant » que les policiers aient pu savoir qu’il y avait autant d’argent dans l’agence et s’interroge sur l’absence de l’avocat ce jour-là. Les enquêteurs n’écartent pas un coup monté.

Cette équipe de l’ADSU ne s’attendait pas à ce que la victime se tourne vers leur supérieur pour se plaindre. La responsable de l’agence a avancé qu’au moins en trois occasions, les mêmes policiers avaient perquisitionné son agence sans rien trouvé d’incriminant. En conversant avec un surintendant au quartier général de l’ADSU, la plaignante a appris que la WPI n’a jamais déclaré les Rs 9,5 M saisies. Le surintendant l’a alors conseillée de porter l’affaire à l’ICAC. La victime a d’abord fait une entrée dans le Dairy Book pour dire que c’est une somme de Rs 9,5M qui a été saisie chez elle. Or, l’ICAC est en présence de renseignements que cette déclaration faite au QG de l’ADSU par la victime aurait également été « forged » avec des rayures sur certaines lignes.

L’ICAC a examiné le Diary Book de l’ADSU et soupçonne que des « informations erronées » y auraient été inscrites en ce qui concerne cette opération. Aucune mention n’est faite sur les Rs 9,5 M, ni un quelconque interrogatoire de la responsable de l’agence, même si mention est faite d’une saisie de Rs 85 000. Quelques jours plus tard, la responsable a reçu Rs 5 M que lui a apporté un deuxième avocat. La commission anticorruption s’est rendue dans l’agence pour prendre possession des images des caméras de surveillance. L’ICAC a aussi enclenché les procédures pour l’obtention d’un ordre de la cour pour se tourner vers les compagnies de communication mobile en vue d’établir s’il y a eu des échanges de correspondance entre les deux avocats et cette équipe de l’ADSU. Une source au Réduit Triangle avance qu’un Audit des biens de cinq policiers et de leurs proches n’est pas à écarter. Et d’ajouter que les convocations ne sauront tarder dans cette affaire.

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