L’Université de Maurice (UoM) mettra bientôt sur pied le Performance Management System (PMS) pour le personnel non enseignant. L’aval de ce projet pilote, d’une durée d’un an, a été accordé par le conseil de l’institution tertiaire. Alors que la pertinence du projet est défendue par le Senior Management de l’UoM, des critiques sont toutefois émises par l’University of Mauritius Staff Union (USU), laquelle déplore que le personnel académique « est exclu » de ce projet alors que, dit-elle, les règlements de l’UoM « sont clairs au sujet de l’inclusion de tout le monde dans un projet particulier ».
Iqbal Sookhroo, président de l’USU, a soutenu au Mauricien que « l’union n’est pas contre le système ». Il explique : « C’est un très bon projet mais il ne faut pas qu’il y ait de la discrimination. Le PMS doit être mis en place pour le personnel académique et non académique. »
Selon lui, le PMS à l’intention du personnel non académique « était déjà prêt depuis deux ans ». Il se demande donc la raison pour laquelle celui du personnel académique n’est pas mis en place « alors qu’il est, lui aussi, prêt ».
Toutefois, malgré lui, certains membres de son syndicat, notamment ceux des ressources humaines, se sont portés volontaires pour que ce projet soit mis en place. « Ils doivent assumer leurs responsabilités », dit-il, estimant que le champ d’action de l’union « sera restreint » s’il faut lutter pour les droits de ces employés au cas où le PMS est utilisé contre eux.
Il déplore également qu’il n’y ait pas eu de consultations sur ce projet avec le personnel non académique.
Au niveau de l’UoM, ce projet, approuvé par le conseil, sera mis en place sur une base pilote. Ainsi, ceux qui veulent y participer, explique le Senior Management, le feront sur une base purement volontaire.
« Ce projet pilote nous permettra d’analyser son modèle et d’apporter des améliorations au système », souligne le Pro-VC Planning and Resources, Dr Mohammad Santally. Conscient que plusieurs employés de l’UoM sont inquiets du projet, il rappelle que le système est mis en place dans le service civil et qu’il est en ligne avec le rapport du Pay Research Bureau.
Le Dr Mohammad Santally explique que le projet concerne d’abord la collecte de données et des commentaires pour que ceux-ci soient pris en considération avant que le projet soit lancé de manière officielle. Le souhait de l’UoM, poursuit-il, est « d’aller plus loin » et « ne pas se limiter au modèle traditionnel » du PMS.
« Nous voulons un développement professionnel continu et un modèle d’amélioration de la performance pour notre personnel afin qu’ils aient les bonnes compétences pour répondre aux besoins de leur travail », dit-il.
Le Pro-VC rappelle également que l’approche de l’UoM sur ce projet est « innovante » et que « des formations sont déjà en place à tous les niveaux ». Des formations sur le développement des compétences en leadership sont aussi considérées par l’UoM.
Par ailleurs, le Dr Mohammad Santally fait ressortir que l’Academic Staff Workload Model « est en processus d’être finalisé ». Il y a un fine-tuning qui se fait actuellement compte-tenu de la nouvelle vision de l’Universite et du fait qu’on a aligné notre modele d’enseignment sur le ECTS.
Il rappelle aussi que l’Academic Staff Workload model est un element essentiel dans le PMS pour le personnel académique et que les enseignants-chercheurs sont soumis à des procédures « très rigoureuses » avant qu’ils sont confirmés à de différents postes.
Alors que le personnel non académique souhaite que le projet soit aussi mis en place pour le personnel académique, le Dr Mohammad Santally déplore que l’essentiel du PMS n’ait pas été compris et que le PMS pour le personnel académique sera aussi implementé. « Nous comprenons les préoccupations de l’union. Ce sera malheureux qu’on n’ait pas leur soutien dans cette demarche collective pour que notre main-d’œuvre soit compétitive, valorisante et efficiente », dit-il.