ENTREPRISES EN DIFFICULTÉ : Omnicane sollicite l’aide de la Mauritius Investment Corporation

Ce groupe, engagé dans le secteur cannier, lourdement endetté à hauteur de Rs 10,3 Mds

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Dans la conjoncture, plusieurs entreprises face à des risques d’insolvabilité

Le nombre d’entreprises en difficulté, depuis le début de la crise sanitaire de Vovid-129, se multiplie, tout comme le recours à la Mauritius Investment Corporation Limited (MIC), filiale de la Banque de Maurice avec un War Chest de Rs 80 milliards en devises étrangères. Le groupe Omnicane, engagé dans la production de sucre, d’éthanol et d’énergie, mais qui possède aussi un établissement hôtelier, Holiday Inn, à côté du Sir Seewoosagur Ramgoolam International Airport et qui développe la Mon Tresor Smart City, a lui aussi annoncé à ses actionnaires, par le biais d’une Cautionary Announcement mercredi, qu’il a initié des discussions avec la MIC en vue d’obtenir une aide financière dans la conjoncture.
Le groupe, qui emploie 1 500 personnes et qui compte plus de 2 000 actionnaires, a expliqué aux autorités boursières que « in the wake of the Covid-19 pandemic and its aftermath, the business activities of Omnicane Limited, a systemic Group in the Mauritian economy, have and will be adversely impacted ». Le conseil d’administration dit avoir mis en œuvre une série de mesures pour faire face à ce « unstable business environment ».
Mais cela n’a pas suffi, forçant Omnicane à aller frapper à la porte de la MIC. « Omnicane has initiated discussions with the Mauritius Investment Corporation Ltd (MIC) to pursue a financial transaction (the ‘Transaction’) which shall be subject to the fulfillment of certain conditions precedent. The MIC has inter alia the objective to mitigate the effect of the ongoing economic downturn resulting from the Covid-19 pandemic, thus reducing macroeconomic and financial risks. »
Le dernier bilan financier d’Omnicane révèle que le groupe avait essuyé des pertes après impôt de Rs 299,7 millions pour la période de neuf mois se terminant au 30 septembre 2020. Pour la période correspondante en 2019, le groupe affichait également des pertes de Rs 125,7 millions. En octobre 2020, le groupe avait annoncé un exercice de Debt Restructuring, sachant que son endettement atteignait les Rs 10,3 milliards (“Net Debt”), avec un ratio d’endettement de 54,7%… Et la lecture de ses états financiers sur les neuf mois, se terminant au 30 septembre 2020, montre que tous ses pôles d’activité sont dans le rouge, à l’exception du pôle énergie.
En fait, les déboires financiers d’Omnicane datent d’environ deux ans et ont été exacerbés par la chute des prix du sucre sur le marché mondial. Au fil des ans, le groupe s’est certes diversifié dans l’énergie et l’hôtellerie, mais une bonne partie de ses revenus sont toujours dégagés du secteur sucrier. Les prix du sucre reprenant du poil de la bête à l’échelle internationale ces derniers temps, cela n’a pas nécessairement aidé le groupe, car son endettement est resté conséquent. Et, avec un tel niveau d’endettement, le service de la dette pèse lourd dans les comptes … « Ces dernières années, le groupe Omnicane s’est endetté, surtout pour diversifier ses opérations. Il se tourne aujourd’hui vers la MIC pour rembourser sa dette et réduire la pression sur son Cash-flow. Il est en réelle difficulté actuellement d’où son recours à cet organisme », explique un spécialiste dans le domaine.
Dans certains milieux, on fait comprendre que le groupe « a beaucoup investi dans le secteur de l’énergie pour diversifier ses opérations », mais qu’il y a « beaucoup de Fixed Costs dans ce secteur ». Omnicane a notamment investi dans sa centrale thermique de La Baraque – une des plus grandes centrales de cogénération bagasse/charbon au monde. La Baraque utilise de la bagasse pour produire de la vapeur et de l’électricité pendant la coupe et du charbon (importé) pendant l’entrecoupe.
Donc, les difficultés d’Omnicane datent d’avant la COVID-19. « Ce n’est tant pas la crise sanitaire qui l’a précipité dans les bras de la MIC. Celle-ci n’a fait qu’accentuer ses difficultés », dit-on. Dans certains milieux proches des banques où l’on voit directement à quel point la capacité de répaiement  de certains entreprises est affectée depuis la crise sanitaire, on laisse entendre que « dans les prochaines semaines d’autres compagnies vont solliciter la MIC pour des interventions financières ».
L’effet domino s’est enclenché depuis mars 2020 et tout le monde est affecté à divers degrés, pas seulement les groupes hôteliers…

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Année décisive pour les entreprises
Cette année sera décisive pour les entrepreneurs, avec la deuxième vague de la pandémie, qui force un deuxième confinement. La demande pour les produits et service sera en baisse et, si les opérateurs dans divers secteurs n’ont pas les reins solides, notamment en termes de fonds propres, ils risquent de sombrer, surtout si leurs dettes sont massives. Le risque d’insolvabilité est bien réel. Si bien que le nombre de sociétés, qui risquent de se placer sous administration volontaire ou en liquidation, devrait augmenter significativement au courant de l’année, en particulier dans les secteurs les plus exposés comme le textile et l’industrie touristique; et les licenciements devraient suivre.

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