ESAAMLG – En marge des travaux de la CIJ sur Chagos : Maurice craint des représailles britanniques à Mahé

Alors que la majorité des intervenants africains, sud-américains et des SIDS donnent actuellement du fil à retordre au Royaume-Uni concernant la décolonisation incomplète du territoire mauricien devant la CIJ, la délégation mauricienne appréhende actuellement des représailles britanniques à Mahé où se tiendra demain la 18e réunion du Conseil des ministres de ESAAMLAG (Eastern and Southern Africa Anti-Money Laundering Group).

- Publicité -

Les Britanniques à travers la FATF (Financial Action Task Force) à laquelle ESAAMLG est affiliée exerceraient actuellement, selon des sources bien informées, des pressions de manière à rendre difficile la tâche des Mauriciens qui souhaitent que des amendements soient apportés au dernier rapport d’évaluation qui avait épinglé Maurice sur plusieurs points.

Une forte délégation mauricienne – comprenant, entre autres, le ministre du Tourisme, Anil Gayan, qui est légiste de formation, ainsi que le ministre de la Justice Maneesh Gobin et le ministre des Services Financiers, Sudhir Sesungkur – se trouve déjà dans la capitale seychelloise afin de suivre de près les travaux de la 36e réunion du groupe de travail qui comprend des hauts fonctionnaires.

La délégation mauricienne compte surtout s’assurer que des amendements soient apportés au Mutual Evaluation Report (MER) d’ESAAMLG qui, comme on le sait, avait été très critique à l’encontre de Maurice cette année. Ce rapport faisait suite à la visite à Maurice des évaluateurs d’ESAAMLG en juin 2017. Un premier projet de rapport d’évaluation mutuelle avait, par la suite, été soumis aux autorités mauriciennes pour commentaires. Comme le souligne le ministère des Services financiers, plusieurs erreurs ont été relevées dans le projet de rapport et les autorités mauriciennes ont fourni de nombreux commentaires « pour remédier à ces inexactitudes ».

Le projet de rapport a été discuté et adopté lors de la réunion du groupe de travail en avril 2018 à Arusha, en Tanzanie. Cependant, les autorités mauriciennes craignaient que la version finale du rapport ne contienne un certain nombre de lacunes en « termes de qualité et de cohérence », y compris une mauvaise interprétation de la méthodologie d’évaluation de la FATF.

Les autorités mauriciennes ont, donc, demandé que les préoccupations soulevées par Maurice soient traitées avant la dernière version de publication. À cet égard, Maurice a écrit aux membres du Conseil des ministres de l’ESAAMLG et le président du Conseil des ministres a accédé à la demande de Maurice.

Ce rapport fait actuellement l’objet de discussions actuellement aux Seychelles. Les Britanniques tenteraient à travers le FATF d’exercer des pressions de manière à rendre difficile la tâche des Mauriciens. La France aurait, elle aussi, soulevé certaines objections. Toutefois, on estime que le Premier ministre, Pravind Jugnauth, qui se trouvait à Paris ces deux derniers jours durant lesquels il a rencontré des représentants de l’OCDE et français, a réussi à expliquer les mesures prises dans le budget 2018-2019 concernant les services financiers.

Pravind Jugnauth a aussi rencontré hier Joël de Rosnay et le Dr Ramesh Caussy, un ressortissant mauricien fondateur de Partnering Robotics et inventeur de Diya One, le premier robot au monde doté d’intelligence artificielle. Il est attendu aujourd’hui à La Haye.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -