Éthique professionnelle : La chasse aux comptables « escrocs » est ouverte…

– Le Mauritius Institue of Professional Accountants relève une quinzaine de cabinets de comptables opérant sans licence

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Sudhir Newaj, CEO du MIPA : «  If you are proposed a cut-throat price, then raise a flag, or else you may soon get in trouble»

Le Mauritius Institute of Professional Accountants (MIPA) est bien décidé à traquer les “rogue accountants” (comptables escrocs) qui opèrent en toute illégalité. En prélude à cette action musclée, le régulateur a organisé une conférence visant à sensibiliser toutes les parties concernées par ces comptables escrocs, qui opèrent en marge du cadre professionnel dicté par la loi. Ces comptables (individus et cabinets), non enregistrés et non affiliés à une organisation internationale reconnue, offrent leurs services sans scrupule aux entreprises. Leur principale proie étant bien entendu les petites entreprises.

Le constat est affligeant. Une bonne quinzaine de cabinets comptables – et non des moindres – opèrent actuellement sans licence, sans compter les comptables qui opèrent individuellement, sans être reconnus par le MIPA, qui est le régulateur de la profession (voir l’interview de Clensy Appavoo, qui préside un comité mis sur pied par le régulateur). Les titulaires de diplôme en comptabilité, en finance d’entreprise et dans d’autres domaines financiers ne sont éligibles à fournir des services de comptabilité et des services connexes au public que s’ils sont membres d’une association reconnue et enregistrés en tant que “public accountant” auprès du MIPA.

Mais la situation actuelle est assez dramatique, car des Accountancy and Related Services sont offerts par des personnes ou des entreprises qui ne sont pas qualifiées et agréées en tant que “public accountant”. Comme le souligne Mahen Seeruttun, ministre des Services financiers, « il ne suffit que de quelques brebis galeuses pour contaminer le troupeau ». Il ajoute : « Un comptable escroc peut vous mettre dans une situation financière inconfortable. Il est en mesure de proposer des frais inférieurs, contrairement à un comptable compétent et dûment accrédité auprès du régulateur. » Sudhir Newaj, CEO du MIPA, abonde dans le même sens : « Exprience comes with a price tag. If you are proposed a cut-throat price, then raise a flag, or else you may soon get in trouble. »

Il y a même des cas où certaines firmes au niveau mondial n’ont pas les qualifications requises par la loi et ne sont pas censées offrir leurs services au public. « Et le comble, c’est que ces firmes ont signé une affiliation internationale avec un réseau international pour représenter le réseau en question à Maurice », déplore Irshad Mallam-Hassam du MIPA. Ces firmes sont classées dans la catégorie des « comptables escrocs », car elles n’ont pas de licence et n’observent pas de code d’éthique. Et il existe aussi de nombreux cas où les « règles de base » de la comptabilité « ne sont même pas respectées », poursuit-il.

Parallèlement, il y a aussi des cas de beaucoup d’individus et de firmes qui sont qualifiés pour être des “Public Accountants” or “Member Firm of Accountants” mais qui ignorent — ou feignent d’ignorer — qu’ils doivent d’abord obtenir leur licence du MIPA avant d’offrir leurs services au public. Offrir ses services sans être accrédité auprès du MIPA, met en péril la réputation de la profession et celle du pays par ricochet. Maurice étant un centre financier requiert de plus en plus de professionnalisme et d’éthique sur le plan des services offerts.

C’est pour cela qu’en juin dernier, le MIPA a mis sur pied un Small & Medium Practices Committee, avec un mandat bien défini pour améliorer la capacité des SMP pour perfectionner leurs services, adopter de nouvelles technologies, et mieux gérer les “disruptive influences in their work environment”. Le Comité travaillera en ligne avec les directives de l’International Federation of Accountants (IFAC). Ce comité est présidé par Clensy Appavoo, associé principal de HLB Appavoo & Associates, expert-comptable de plus de 30 ans d’expérience et de pratique à temps plein. Les autres membres du comité sont : Irshad Mallam-Hassam, Hema Doorgachurn-Boodhoo, Rajeev Tatiah, Vinay Ramphul, Daniel Chan Chong et Jean Roland Bechard.

Et l’une des premières constatations du comité SMP est l’existence d’une offre de services de comptabilité indignes de ce nom au public en général et aux entreprises, évoquant « the existence of a disorganised, disrupted and sub-standard supply of accountancy and related services to the public and the business community by individual and firms who are not authorised to provide such services ».

Il faut faire la différence entre le travail d’un vérificateur (“auditor”) et celui d’un comptable. Les auditeurs sont réglementés par la Financial Reporting Council Act et seuls les auditeurs et cabinets d’audit agréés peuvent fournir des services d’audit et approuver les rapports d’audit. Si les auditeurs font des erreurs ou sont négligents dans leur travail, ils courent le risque d’être poursuivis, leur licence d’auditeur peut être annulée et ils peuvent être sanctionnés par leur organisme professionnel. Les comptables, eux, sont régis par le MIPA. Le champ des “professional services”, fournis par un comptable professionnel, comprend la comptabilité ou des compétences reliées et relatives à l’audit, à la fiscalité, au “management consulting” et à la gestion financière.

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