Extended Programme : Le MMM attire l’attention sur le rapport « accablant » de la Banque mondiale

Le Mid-term Evaluation on the Extended Programme est une étude menée conjointement par le Mauritius Institute of Education (MIE) et la Banque mondiale sur l’Extended Programme. Selon la Commission éducation du MMM, il y est clairement mentionné que ce programme ne correspond pas aux besoins des enfants en difficultés scolaires et qui n’ont pas atteint le niveau requis à la fin de cycle primaire. Ce système, souligne Ajay Gunness, le porte-parole, « ne fera qu’engendrer la frustration parmi des jeunes de 16 ans, qui seront dans l’incapacité de réussir à un examen élaboré pour le “mainstream” ». Il s’interroge également sur le recrutement de 50 Fortified Learning Environment Tutor.
Pour Ajay Gunness, l’Extended Programme (EP), filière mise en place pour accueillir les enfants n’ayant pu réunir le Primary School Achievement Certificate (PSAC), « est voué à l’échec ». Une étude menée conjointement par le Mauritius Institute of Education (MIE) et la Banque mondiale, dont le rapport a été publié en juin dernier, relève d’ailleurs ses différentes faiblesses. « Le rapport dit clairement que le curriculum n’est pas adapté pour des enfants qui n’ont que 40% de “teaching time” en “literacy and numeracy”. » Qualifiant ce constat « d’inquiétant », il estime que « l’avenir des jeunes, qui sont déjà en difficultés scolaires, est incertain ».

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La raison de cette situation, dit-il, vient du fait que le programme de l’EP est similaire à celui du “mainstream”. À l’exception du fait qu’ils ont une année supplémentaire pour se préparer pour l’examen national de Grade 9. « La seule différence est qu’au cours de la première année, il y a une préparation, mais le reste du programme est le même que le “mainstream”, y compris l’examen. »

La Banque mondiale, poursuit Ajay Gunness, est sceptique quand à la capacité des élèves de l’EP de passer l’examen du “mainstream”, alors qu’ils n’ont même pas obtenu le minimum requis pour le PSAC. « Le rapport dit : “How are we expecting EP students with little literacy and numeracy to pass in the core subjects?”. »

Le ministère de l’Education ayant recruté récemment, 50 Fortified Learning Environment Tutor, le porte-parole de la Commission éducation du MMM s’interroge sur leurs rôles exacts et leurs formations. « Il y a une opacité autour de ce recrutement. On ne sait quelles sont leurs qualifications et la formation qu’ils ont reçue pour travailler avec les enfants de l’EP. De plus, il semble qu’ils ont été recrutés par une Ong. La question se pose alors : sont-ils redevables à l’Ong ou au ministère ? » Et de se demander si « on n’est pas en train d’utiliser les enfants comme cobaye ? ».

Compte tenu de cette situation, il estime qu’il serait plus adapté d’élaborer un examen élaboré pour l’EP. « Autrement, on jettera à la rue des enfants de 16 ans, et c’est dangereux pour la société. De plus, le flou persiste quant à savoir si l’étudiant aura la possibilité de repasser l’examen s’il échoue ou, encore, quelles seront les autres options pour lui. » Par ailleurs, Ajay Guness est d’avis qu’avec les académies, la “rat race” est « devenue encore pire » que lorsqu’il y avait le CPE. « Auparavant, ils pouvaient encore souffler après le CPE, mais maintenant, ils doivent être dans la course pour les académies. »

De plus, ajoute-t-il, le ministère de l’Education n’a pas encore confirmé s’il allégera le programme pour le National Certificate of Education (NCE) de 2021, en raison de la COVID-19. Il souligne aussi la « menace » que représentent les académies pour les collèges régionaux, qui risquent de voir leur population diminuer.
D’autre part, Ajay Gunness relève le ratio prof/élèves, qui est de 1:20 pour les classes de EP. Il estime que ce chiffre est trop élevé et que le rapport de la Banque mondiale mentionne qu’on ne peut avoir d’accompagnement individuel dans une telle configuration. De même, ajoute-t-il, les enseignants du “mainstream” ne sont pas motivés pour enseigner dans l’EP, car cela leur a été imposé. Sans compter qu’ils n’ont pas non plus reçu la formation appropriée, dit-il.

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