Fait du jour de la séance d’hier—Metro : Interrogations sur la qualité de l’eau à Port-Louis

Débordement d’eaux usées avec des dégâts sur un important Sewage Pipe à la place Margéot, Rose-Hill, lors des travaux de Drilling du Metro Express

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– Fièvre aphteuse : ultime étape avant la demande officielle pour décréter Maurice zone sans risques après l’épizootie de 2016

– Le nombre à la hausse des naissances par césarienne pratiquées à Maurice préoccupe

L’exécution des travaux du projet Metro Express à la place Margéot, à Rose-Hill, a failli déboucher sur une contamination du réseau de distribution d’eau potable de la Central Water Authority (CWA) de la capitale. Cela s’est passé durant le week-end. C’est ce qu’a confirmé le Deputy Prime Minister et ministre des Utilités publiques, Ivan Collendavelloo, lors du Statement Time. Devant l’envergure du problème et des risques liés à la santé publique, notamment pour les abonnés de la CWA de la région de Port-Louis et des environs, les autorités ont dû prendre des mesures d’urgence en stoppant les opérations de la station de traitement de Pailles et en cherchant des alternatives pour assurer l’alimentation de la capitale en eau potable.

Toutefois, la situation est revenue à la normale après des assurances données sur la qualité de l’eau. Les inconvénients causés aux riverains du tracé du Metro Express dans la région de Beau-Bassin/Rose-Hill ont été évoqués lors de la tranche du Question Time par le député Rajesh Bhagwan. Celui-ci a invité le ministre des Infrastructures publiques, Nando Bodha, à se rendre sur place pour un constat des dégâts au lieu de se fier aux explications sur papier mises à sa disposition. Les questions portant sur la santé publique ont primé lors du Question Time avec, à la présidence de l’Assemblée nationale, le Deputy Speaker Joe Lesjongard. Le ministre de l’Agro-Industrie, Mahen Seeruttun, a ainsi fait comprendre que Maurice et Rodrigues n’ont pas encore obtenu le Freedom Status suite à l’épizootie de fièvre aphteuse de 2016. Un autre aspect de la santé qui préoccupe les parlementaires est le nombre croissant de naissances par césarienne pratiquées à Maurice ces dernières années.

« Pendant la nuit de samedi à dimanche, lors des travaux de “drilling” exécutés par Larsen & Toubro sur la Place Margéot dans le cadre de la réalisation du projet Metro Express, un important “sewage pipe” a été endommagé. La conséquence a été un débordement des eaux usées. There was a serious risk of contamination of the nearby river. Le problème est que le cours d’eau le plus proche est la Rivière Sèche, qui alimente la station de traitement d’eau pour la capitale. Des mesures d’urgence ont dû être prises et la CWA a dû stopper les opérations de traitement de Pailles », a déclaré Ivan Collendavelloo.

Poursuivant ses explications, le Deputy Prime Minister a avancé que la CWA a dû avoir recours à une solution alternative pour assurer la distribution d’eau à Port-Louis en puisant d’une capacité additionnelle de 25 000 mètres cubes. Larsen & Toubro devait déployer de grands moyens pour réparer la fuite sur le réseau d’eaux usées sur la Place Margéot. Le laboratoire de la CWA a été mis à contribution pour mener une série de tests sur la qualité de l’eau. « Subséquemment, les résultats des tests ont été probants quant à la qualité de l’eau et dans la nuit de lundi à mardi, soit vers 23h, devant l’absence de risques de contamination, la CWA devait remettre en opération la station de pompage. Toutefois, vers 00h50, les opérations ont été interrompues pour reprendre à 9h hier matin. Les autorités compétentes, soit de la CWA au ministère de la Santé, suivent l’évolution de la situation de très près » a-t-il conclu.

Quelques minutes auparavant, vers la fin du Question Time, le député Bhagwan, brossant un tableau des problèmes rencontrés par les habitants de Beau-Bassin/Rose-Hill, en l’occurrence ceux résidant le long de la rue Vandermeersch et de la rue Nelson Mandela, à Barkly, avait effleuré le problème de la Place Margéot. Il a lancé un pressant appel au ministre Bodha pour qu’il se rende sur place au lieu de s’appuyer sur des informations sur papier qui lui sont fournies.

Dans sa réponse préliminaire au sujet du « calvaire au quotidien », le ministre des Infrastructures publiques s’est évertué à convaincre que les travaux se déroulent dans les meilleures conditions. « The Design and Build Contractor, Larsen and Toubro Ltd, is strictly adhering to the Environmental Mitigating Measures, which has been prepared for the project during construction works. Close monitoring is being carried out to ensure that these measures are being strictly adhered to », dit-il, en soutenant que les « appropriate pollution abatement measures have been incorporated in the Contractor’s Environmental Management Plan (EMP) ».

Nando Bodha est allé jusqu’à énumérer les mesures d’atténuation des différentes formes de pollution avec le déroulement de ce vaste chantier, notamment rue Vandermeersch. « Waste monitoring and control, including waste avoidance and control of hazardous waste is also ensured. Wastes are moved to approved disposal sites and stay on site not more than 3 days. Environmental monitoring tests for noise, dust and water quality are being conducted at regular intervals and reported accordingly to Metro Express Limited », ajoute-t-il, les habitants de la région étant informés de l’avancement des travaux.

« MEL instigated the Quality Health Safety and Environment(QHSE) Patrols to ensure compliance to the Contractor’s Environment Management plan and satisfaction of all stakeholders. The QHSE patrol is made up of specialists from Larsen and Toubro Ltd, RITES Ltd, MEL, Police Traffic Branch, Traffic Management and Road Safety Unit, Road Development Authority, Central Electricity Board, Central Water Authority, Mauritius Telecom, Bharat Telecom, among others and have made a request to Ministry of Health », s’est-il évertué à dire, en donnant l’assurance du bon état de la rue Vandermeersch au premier trimestre de l’année prochaine. « Furthermore, at the end of the works, it is not only the Metro Express Project that would be on track, literally, all the surroundings as well would be upgraded to a state of the art infrastructure: new CWA pipelines, modern street lightings by CEB, including underground cables, more efficient drainage system, urban design features (new road, pathways, footpaths, landscaping features) and other facilities, such as the creation of a new recreational park at Ebene », a conclu le ministre dans sa réponse. Rajesh Bhagwan devait soumettre Nando Bodha à un feu roulant d’interpellations supplémentaires, le Deputy Speaker parvenant difficilement à stopper le député du MMM.

Bhagwan : This is a very chaotic situation. Si le ministre ne veut pas le croire, il peut louer une maison dans la région et en subir l’expérience. Je suis un témoin de cet état de choses. J’habite dans les parages. The coordination committee is not working. Je peux l’affirmer. Is he aware of the sewage problem ? There was pollution everywhere. Is the minister convinced that the Coordination Committee is working to his satisfaction ? Les représentants des contracteurs vous fournissent des informations ne reflétant pas le quotidien des habitants. C’est là où le bât blesse. Le ministre doit se rendre sur place pour savoir ce qui se passe. Il parle de présence policière dans les carrefours pour régler la situation. En réalité, il n’y a aucun policier avec des feux toujours à l’orange et des risques d’accidents.

Deputy Speaker : Too many questions in one.

Bodha : I’m very compassionate with the problems of the inhabitants. This is a project of national importance. Il y a quelque 600 employés qui sont déployés sur une trentaine de sites sur une base 24/7. Je comprends les problèmes rencontrés par les habitants. Nous avons eu un problème d’eaux usées. Le Coordinating Committee fait son travail. Je peux rassurer la Chambre que je vais m’assurer que les doléances des habitants bénéficient du suivi nécessaire. Avec le DPM et la VPM, nous allons suivre l’évolution de la situation…

Bhagwan : Mais c’est un très grave problème. Le ministre est-il informé du cas de ces trois ou quatre familles dont les maisons sont enclavées avec les travaux du métro à hauteur de la rue Nelson Mandela, à Barkly. La municipalité de Beau-Bassin/Rose-Hill n’a rien fait pour soulager ces familles, d’autant qu’il y a des enfants qui prenaient part aux examens.

Bodha : Des informations en ma possession après la dernière réunion du Coordinating Committee, je vois que ce problème aurait dû être résolu. If not, I’ll act personally.

Bhagwan : Avec les travaux de fouilles pour la pose des tuyaux, la rue Vandermeersch est devenue méconnaissable. L’état de cette rue laisse à désirer avec des risques potentiels d’accidents. Est-il convaincu que Metro Express Limited fait le travail convenablement ou ne fait que donner des détails pour des explications sur papier seulement ?

Bodha : Le côté gauche de la route a été réasphalté. Je me rendrais sur place en compagnie du Deputy Prime Minister. Pour ce qui est de la circulation routière, la question sera reprise avec le commissaire de police.

Lors de la dernière interpellation supplémentaire, Rajesh Bhagwan a abordé la situation prévalant dans les régions basses des Plaines-Wilhems en marge des travaux du projet Metro Express.

De son côté, le ministre de l’Agro-industrie, Mahen Seeruttun, a confirmé que l’importation de bétail de Rodrigues pour l’engraissage à Maurice n’a pas encore été autorisée. « We have not yet got the Foot and Mouth Disease Freedom Status. La période de surveillance arrive à terme à la mi-novembre. Nous allons soumettre une demande officielle pour être classés comme faisant partie de la zone sans risque si le taux de prévalence est de moins 5% », a-t-il déclaré.

Meea : Cela fait plus de deux ans et demi que l’épizootie de fièvre aphteuse a frappé Rodrigues et Maurice. Le ministre a confirmé que du bœuf, du cabri et du mouton sont importés de Rodrigues pour la consommation. Pourquoi pas alors pour l’engraissage ?

Seeruttun : Des mesures strictes sont suivies pour ces importations. Le bétail provient des zones nullement affectées par l’épizootie. Il y a un “screening” qui est effectué avant l’embarquement. À Maurice, la cargaison est dirigée directement à l’abattoir de la Meat Authority.

Meea : La raison principale derrière cette interdiction n’est-elle pas la conséquence de pressions exercées par un importateur en situation de monopole ?

Seeruttun : I would like to reassure that I don’t work under pressure. L’année dernière, nous avions importé 1 495 moutons et cabris et 444 têtes de bétail. Jusqu’ici, cette année, le nombre est de 1 038 et 204 respectivement. Clairement, cela démontre que nous ne cédons pas aux pressions.

Boolell : Puis-je savoir si nous avons eu toutes les autorisations ?

Seeruttun : Nous suivons le protocole établi sur le plan international. That’s where we are today. Nous allons attendre les résultats de l’étape de surveillance.

Meea : Y a-t-il eu d’autres cas de fièvre aphteuse depuis ?

Seeruttun : Aucun autre cas depuis l’épizootie de 2016.

Dans un autre ordre d’idées, le ministre de l’Agro-industrie a été mis en présence d’une demande de la part du député Ezra Jhuboo pour l’interdiction de l’herbicide Round-Up à Maurice. Une société américaine engagée dans la commercialisation de produits agricoles, jugés cancérigènes, a été condamnée à une forte compensation suite à un procès initié par une des victimes. Mahen Seeruttun a voulu être rassurant en affirmant que ce type d’herbicide n’est pas utilisé dans les champs sur des produits agricoles. « Round-Up élimine la récolte. L’usage de ce type d’herbicides est réservé aux Genetically-Modified Crops », ajoute-t-il, rappelant que le Round-Up n’est utilisé que pour des besoins de “Weeding”.

Les problèmes de santé étaient également à l’ordre du jour du Question Time, notamment le fléau du cancer et le nombre de césariennes, en progression. Actuellement, les services de santé ont recensé 8 207 cas de cancer. C’était en réponse à une interpellation du député Ameer Meea. Le ministre Anwar Husnoo a déclaré que suite à une visite au département de cancérologie de l’hôpital Victoria, des travaux ont été entrepris au niveau des “Waiting Areas”. Une partie des travaux ont déjà été complétés et dans le cas d’une “Waiting Area” et du Day-Care Centre, une requête administrative a été soumise au ministère des Infrastructures publiques. Il a donné la garantie qu’aussitôt le feu vert obtenu, les travaux devront être complétés en un mois.

Le ministre de la Santé a ajouté que le projet de Cancer Hospital sera financé par un “grant” du Saudi Fund de Rs 875 millions, et non par l’Inde, comme annoncé précédemment. Le coût global du projet est de Rs 1 milliard. De cette somme, Rs 93 millions seront utilisées pour la réhabilitation de la clinique MedPoint. Les travaux de construction démarreront à la mi-novembre pour une période de 15 mois, soit se terminant en février/mars 2020.

Anwar Husnoo a par ailleurs fait comprendre au Whip de l’opposition que le nombre de césariennes enregistrées dans les maternités publiques est de 3 152 à ce jour pour l’année courante, contre 3 279 accouchements normaux. L’année dernière, la situation était de 4 309 césariennes, contre 4 558 accouchements. Dans les cliniques privées, la prévalence des césariennes est plus prononcée, soit 2 113, contre 1 431 “Normal Deliveries” l’année dernière.

En prenant connaissance de ces données, le député du PMSD n’a pu cacher son étonnement vu la proportion, passant de 40,6% à 54,9% en une année, alors que le taux recommandé par l’Organisation mondiale de la santé est de 15%. De son côté, le ministre a avancé plusieurs facteurs favorisant le recours à des césariennes au lieu d’accouchements à terme, soit des précédents cas de césariennes, des problèmes de tension artérielle, une prédisposition au problème de diabète, l’absence de détails exacte sur la durée de la grossesse, les grossesses chez les adolescentes, des accouchements après 35 ans avec des risques pour la santé de la mère ou encore des “big size babies”.

Barbier : N’est-il pas vrai de dire que le recours à la césarienne est privilégié car le gynécologue bénéficie d’extra money ?

Husnoo : In hospital, we do not give extra money…

 

Ces envolées parlementaires qui collent

 

« Round figures of Rs 1 billion make me uneasy. » (Paul Bérenger sur le coût du contrat de construction du Cancer Hospital)

 

« No need to go back to Mathusalem. » (XLD sur la teneur de la réponse d’Etienne Sinatambou lors de la PNQ)

 

« He can’t blame for what other ministers of Environment have not done. As I have not blamed him for Bal Kouler. » (XLD répondant à Etienne Sinatambou)

 

« Honourable Rutnah, you don’t have to assist the minister. » (Maya Hanoomanjee rappelant à l’ordre le Backbencher de la majorité)

 

« This is Etienne Sinatambou tous sali. This is Etienne Sinatambou style. » (Le leader de l’opposition sur l’absence de matelas dans les centres de refuge)

 

« The new alignment goes up at the foot of the hill, beyond the urban area. No problem. » (Nando Bodha rassurant Reza Uteem sur le tracé de la Port-Louis Ring Road)

 

« Why is it that some cases are fast-tracked ? » (Arvin Boolell sur les 42 cas de “Settlement” dans des procès en réclamations contre le gouvernement)

 

« Endiguer ce fléau qu’est l’incivisme… » (Ezra Jhuboo sur des cas d’illegal dumping)

« Un dépotoir à ciel ouvert devant le siège du National Park. » (Ezra Jhuboo déposant sur la table de l’Assemblée nationale une photo à cet effet)

 

« The access road to Flic-en-Flac project has been here for years and years. Where are the difficulties ? » (Alan Ganoo reprenant Nando Bodha)

 

« We are working on all projects in our manifesto. » (Le ministre Roopun sur le projet visant à déclarer Saint-Brandon comme parc marin)

 

« The question should be put to the DPP. » (SAJ répondant à Danielle Selvon sur le retard accusé dans une enquête)

 

« We will be tough on criminals and those assisting criminally. » (L’Attorney General sur le délit de “Perverting the Course of Justice”, ou plus folkloriquement “Devir Lanket”)

 

« Many retired judges and sitting judges respect him (Attorney Ramdewar) as a guru. I have his blessing. » (Maneesh Gobin sur la Law Reform Commission)

« Sa mem ki pa bon nom enn transfiz Deputy Speaker. » (Alan Ganoo devant le refus de Joe Lesjongard de lui accorder une interpellation supplémentaire)

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