Ferme éolienne de Plaine-Sophie : des experts envoyés en Inde pour vérifier le progrès des travaux

  • Shamshir Mukoon, directeur général par intérim au CEB : « Nous devons effectuer un audit pour décider de la marche à suivre »

Le Central Electricity Board (CEB) sollicite l’intervention d’experts indépendants internationaux dans le projet de ferme éolienne à Plaine-Sophie. Selon le directeur général par intérim, Shamshir Mukoon, des experts seront envoyés dans la Grande péninsule pour vérifier l’évolution des travaux du promoteur en Inde ainsi que les équipements qui sont en cours de fabrication, comme l’a avancé le promoteur. À partir de là, le CEB décidera s’il faut résilier le contrat ou accorder une nouvelle chance au promoteur.

- Publicité -

« Nous avons déjà pris contact avec les experts indépendants internationaux. Selon le promoteur, 42% des travaux ont été complétés sur le site de Plaine-Sophie et les éoliennes sont en cours de fabrication. Suite aux récents événements, surtout le retard qu’a enregistré ce projet, nous voulons être certains de ce qu’avance le promoteur. Pour cette raison, nous avons sollicité les services de ces experts étrangers. Des ingénieurs du CEB devront aussi faire partie de la délégation qui devra se rendre en Inde d’ici la semaine prochaine », souligne Shamshir Mukoon.

Le directeur général par intérim précise en outre que le CEB ne peut révoquer le contrat pour “breach of trust”, comme le réclament les députés Reza Uteem et Osman Mahomed. « Il n’y a aucune clause dans les contrats qui fait état d’une résiliation du contrat en cas de “breach of trust”. De plus, le promoteur a déposé USD 3 millions en guise de sécurité bancaire. C’est quand même un montant conséquent. Par ailleurs, il débourse un frais de pénalité de Rs 75 000 par jour à compter du 13 octobre 2018. À ce jour, le CEB a recueilli environ Rs 6 millions comme frais de pénalité. De ce fait, nous ne pouvons résilier le contrat sans avoir une raison valide. Il se pourrait que le promoteur ait vraiment fait face à des problèmes au cours de la construction », affirme Shamshir. D’ou la raison pour le CEB de solliciter l’avis d’experts avant de décider de la marche à suivre.

« Nous avons besoin d’un audit sérieux. Il faut vérifier les dires du promoteur et voir si les équipements sont vraiment en cours de fabrication en Inde et seront prêts dans le temps voulu. À partir de là, nous prendrons une décision, c’est-à-dire de résilier le contrat ou d’accorder une nouvelle chance au promoteur. Si le promoteur essaie de nous berner, nous arrêterons toute négociation avec lui », soutient le directeur général par intérim.

Pour rappel, le projet de ferme éolienne à Plaine-Sophie a fait l’objet d’une question parlementaire la semaine dernière. Le député du Parti travailliste, Osman Mahomed, avait alors interrogé le Premier ministre adjoint, Ivan Collendavelloo, sur le coût du projet ainsi que sur le pourcentage d’électricité qu’il générera. Dans sa réponse, Ivan Collendavelloo devait expliquer que ce projet de ferme éolienne s’élève à Rs 2 milliards et que cette dernière produira 50 GWh, soit 2% d’électricité générée.

Il devait aussi faire ressortir que le projet a pris un retard considérable et que le promoteur a bénéficié d’une extension jusqu’au 12 août 2019. De plus, le CEB a réclamé des frais de pénalité pour ce retard, soit Rs 75 000 par jour à compter du 13 octobre 2018. Le CEB a aussi exigé que le promoteur soumette un “meaningful and real progress of the work”. Le promoteur devait soutenir que 42% des travaux ont été complétés et que les équipements, soit les éoliennes, sont en cours de fabrication. Puis le CEB a procédé à un exercice de “Due Diligence” afin de décider de la marche à suivre.

Selon Shamshir Mukoon, le promoteur aurait soumis deux documents de garantie invalides au CEB. « Le CEB a adressé une lettre à la Barclays Bank pour l’appropriation de Rs 1 425 000 comme dommages et intérêts différés, faisant partie de la sécurité de développement de la banque. Le 23 novembre 2018, le promoteur a présenté un nouveau document sur la sécurité du développement, cette fois de la Standard Bank. Les deux banques ont exprimé des doutes sur la validité de ces documents. Ainsi, l’affaire a été référée à la police pour enquête. Dans ces circonstances, le CEB a accepté le paiement de dommages et intérêts pour retard sous forme de chèques. Finalement, le promoteur a soumis un “Development Security” valide de la MauBank et de la HSBC. Et c’est à ce moment que les deux députés Osman Mahomed et Reza Uteem ont recommandé la résiliation du contrat de Plaine-Sophie », explique Shamshir Mukoon.

« Je n’ai pas lu l’avis juridique, mais je crois comprendre que le conseiller juridique a déclaré que c’est au CEB de déterminer s’il y avait lieu de mettre fin à des critères commerciaux ou non », avait répondu Ivan Collendavelloo.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -