(Fête du Travail) Messe à la Cathédrale Saint-Louis : « Si famiy soufer, ki konsekans pou nou sosyete ? »

Le père Michaël Durhône veut provoquer une réflexion sur les répercussions des pressions du travail sur la vie de la famille.

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C’est l’un des principaux messages, avec la nécessité de mieux considérer les travailleurs étrangers, de l’homélie prononcée à l’occasion de la fête du travail lors de la messe célébrée en la cathédrale Saint-Louis. Le cardinal Piat a procédé à l’office religieux tout en ayant une pensée pour les travailleurs.

«Travayer, to trezor, se to fami. Fer travay Bondie, demann pou konpran kouma travay pe inflians lavi nou bann fami. Inn ariv ler ki bann mouvman CDMO fer enn lanket sosyal lor fason ki travay pe aport bann reperkisyon dan lavi bann fami. Eski paran gagn letan pran kont seki zot zenfan pe devini ? Si bann fami pe soufer, ki konsekans pou nou sosyete ? » s’est demandé le père Michaël Durhône.

Le thème de cette célébration était “Nou Misyon Avek Zezi”. Le père Michaël Durhône a rappelé qu’à Maurice, le 1er mai est jour férié depuis 1950.

« Sa zour-la, nou anvi rekonet kontribisyon bann travayer dan devlopman enn pei e lasosyete. Me azordi, kan ou demann enn kikenn : travay kipe dir, byen rar ou tann dir : “tou korek”. Ou pou tann plito : “lavi pa fasil, bizin trime pou zwenn ledebout”, “Prefer res trankil, sinon kapav perdi ou plas travay.” Mais avek Zezi, nou rekonet linportans enn travayer. »

Le père Durhône a cité au passage les propos du cardinal Joseph Cardjn : « Un travailleur a plus de valeur que l’or. Le travailleur est présent dans les bureaux, les ‘‘call centers’’, les hôtels. Jésus connaît leur valeur. C’est pour cela qu’il y a cette notion de respect entre l’employeur et l’employé, et vice-versa. Cela témoigne aussi de la dignité que chaque personne a aux yeux de Dieu. »

Le père Durhône a fait état des sacrifices et de l’avancement des travailleurs pour encadrer leurs familles. « C’est grâce à leur persévérance que plusieurs d’entre eux ont eu un toit et ont pu envoyer leur progéniture faire des études. »

Il a rappelé l’Évangile, qui dit que « Dieu a tellement aimé le monde qu’il lui a donné son fils unique ». Et de poursuivre : « Il a eu une grande vision d’amour pour l’humanité qu’il a voulu aussi que son fils fasse un travail sur cette terre comme artiste et charpentier. Dieu a rendu le travail de l’homme noble. »

Il a fait aussi référence à Saint Ambroise, qui a dit : « Sak travayer vinn enn lame Zezi Kri, kipe kontigne transform sa lemond-la ek aport bon kitsoz lor sa later-la. Akoz samem ki enn travayer pa kouma enn zouti ou enn masinn ki ou servi e ki ou met dan enn kwin kan li nepli bon. »

Il a rappelé aussi que « c’est dangereux pour la société de considérer un travailleur uniquement comme étant capable de produire ». Pour lui, cela peut créer des injustices et des discriminations.

« Les gens ne peuvent plus travailler uniquement pour rembourser leurs emprunts ou nourrir leurs familles. Il faut qu’un employé se sente épanoui, qu’il ait ce sentiment d’être  valorisé. »
Le père Durhône a aussi parlé de l’espérance et des possibilités en ce 1er mai de « redécouvrir l’engagement. »

Pour lui, le 1er mai sonne comme une invitation à ne pas céder au découragement. « Voir, juger, agir et célébrer sont les mots-clés pour l’avancement et le progrès. Voir, c’est porter un regard sur l’évolution du monde du travail d’aujourd’hui et faire le tri entre le positif et le négatif. Juger, c’est prendre le temps de réfléchir aux causes qui ont généré de telles situations et, surtout, aux moyens qui pourront soulager la misère des uns et des autres. Il faut aussi célébrer l’évolution en cours, car la solidarité et la justice nous amènent à nous unir pour ne pas être indifférents devant la cause des travailleurs. »

Le père Durhône a aussi rappelé le dicton « Bef dan disab, sakenn get so lizie » pour souligner que l’individualisme empêche de voir qu’en 2019, il y a encore des travailleurs qui subissent des brimades. « Rwayom Zezi pe konstrwir kan leker bann Morisyen pa ferme lor kondision bann travayer etranze. »

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