GLOBAL BUSINESS SECTOR – FATF : Maurice lorgne la fin de 2020 pour une sortie de la Grey List

  • Le ministre Seeruttun : « Nous avons déjà commencé à travailler sur les cinq items manquants… FATF nous a donné un Timeline pour compléter l’exercice »

La décision de la Financial Action Task Force (FATF) d’inclure Maurice sur sa “Grey List” a jeté un froid dans les milieux du “global business”. Mahen Seeruttun, ministre des Services financiers, s’est évertué à rassurer que la juridiction mauricienne sera en mesure d’adhérer prochainement aux cinq critères manquants d’ici septembre prochain.

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Lors de la dernière session avec la FATF à Paris la semaine dernière, le pays n’avait en effet pas été en mesure de convaincre les techniciens de cet organisme concernant les 40 recommandations exigées. Maurice n’avait alors satisfait qu’à 35 d’entre elles. « On a exprimé notre position au Joint Group. Il y a un plan d’action concernant les cinq critères manquants et sur lesquels nous devons faire des efforts. Ils nous ont donné un “timeline” pour que nous puissions compléter l’exercice, » dit le ministre. Maurice dispose ainsi d’un délai jusqu’à septembre 2021.

« Nous avons déjà commencé à travailler sur les cinq items manquants et nous avons mis en place tout un travail pour que cela se fasse au plus vite », a déclaré Mahen Seeruttun. Sur ces cinq critères manquants, un seul concerne le Global Business, les quatre autres se rapportent à des secteurs comme l’immobilier et la bijouterie, soit des Designated Non-Financial Businesses & Professions.

Il souligne que tous les pays présents lors de la session plénière de la FATF – y compris l’Inde et l’Afrique du Sud – ont exprimé leur confiance à l’effet que Maurice pourra adhérer à ces cinq recommandations rapidement. « Nous avons pris l’engagement de faire tout ce qui est en notre capacité pour adhérer à tous les points soulevés dans l’Action Plan de la FATF, car nous sommes bien conscients de l’importance de ce secteur pour notre économie et tout le potentiel qu’il recèle, notamment en termes de création d’emplois », ajoute-t-il.

À noter qu’à aucun moment encore une fois le ministre Seeruttun n’a utilisé le terme “Grey List” en se référant à la décision de la FATF, préférant parler de « jurisdictions under increased monitoring ». Il poursuit : « Cela veut dire que nous avons des améliorations à faire et nous aurons l’occasion, à chaque prochaine rencontre, de présenter notre cas pour montrer les progrès accomplis. » La prochaine réunion de la FATF est annoncée pour avril, soit dans quelques semaines à peine.

Concernant les inquiétudes exprimées sur l’impact de la décision de la FATF sur le marché indien, là encore, le ministre s’est voulu rassurant : « Les autorités indiennes ont émis un communiqué pour dire que le rapport de la FATF ne remet pas en question les activités entre l’Inde et Maurice, et cela a rassuré les opérateurs. » Par ailleurs, il a évoqué la compétition féroce qui sévit à l’échelle internationale dans le domaine du Global Business. « Il y a beaucoup de concurrents et personne ne nous fait de cadeaux. Nous sommes tout le temps attaqués », dit-il.

Le ministre a réitéré sa confiance dans la juridiction mauricienne avec l’objectif de doubler la contribution du secteur financier au PIB. Il s’est appesanti sur le fait que Maurice n’est pas une « secretive jurisdiction », mais une « cooperative jurisdiction ». Si Maurice a jusqu’à septembre 2021 pour adhérer aux cinq critères manquants, il a indiqué que dans un “best case scenario”, cela pourrait se faire d’ici la fin de l’année…


Le FMI « choqué »

Interrogé par Le Mauricien afin de savoir si la mission du Fonds monétaire international (FMI), actuellement à Maurice dans le cadre des Article IV Consultations, avait évoqué la décision de la FATF lors des séances de travail, le ministre Seeruttun a déclaré que le FMI a été « très choqué par la décision de la FATF ». À noter que le ministre des Services financiers n’a pas rencontré personnellement les membres de la délégation du FMI lors de la réunion de mercredi matin et que c’est son Permanent Secretary, Dhununjaye Gaoneadry, qui a discuté avec les représentants de l’institution de Bretton Woods et donné cette précision. « Lorsque le département légal du FMI a pris connaissance de notre rapport soumis à la FATF, il s’est dit très surpris qu’on ait proposé à Maurice un plan d’action », a-t-il indiqué.

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